La première chose que l’on remarque sur le C-Crosser, c’est avant tout son look totalement différent de ses deux demi-frères, le Peugeot 4007 et le Mitsubishi Outlander. Si le premier souffre d’une prise d’air avant trop conséquente, on peut reprocher au second des lignes un peu trop consensuelles. Le Citroën C-Crosser a trouvé, selon nous, le juste équilibre avec une esthétique reprenant les valeurs de la marque tout en affichant une identité propre. Si l’extérieur est plus séduisant, on est franchement déçu par l’intérieur.
Quasi identique à celui de l’Outlander, on aurait espéré mieux de la part de Citroën. Aucune trace d’éléments exclusifs aux chevrons comme le volant à moyeu fixe. Tout ou presque est en commun avec le constructeur japonais. Et que dire de la présentation ultra classique et des plastiques durs. On est très loin des planches de bord habituelles de Citroën. La réduction des coûts a eu raison de l’originalité. Voilà de quoi frustrer les designers du bureau de style qui n’ont eu nullement droit à la parole. Dommage car ces économies font reculer la marque en matière de qualité perçue même si Citroën s’en défend en répondant que l’habitacle du C-Crosser est conforme aux standards de la catégorie.
Si le coffre est pratique ( avec une bonne contenance et une ouverture en deux parties) et l’habitabilité globalement généreuse notamment en 2e rangée avec une banquette coulissante, on ne peut s’empêcher de pester contre les 6e et 7e places. Quelques peu complexes à déployer, elles ont surtout le principal défaut d’être presque inexploitables. L’espace aux jambes est très insuffisant, la garde au toit moyenne et le confort plus que spartiate avec une assise trop fine qui fait ressentir les barres métalliques de la structure. A réserver pour des enfants en dépannage. Une critique que l’on avait déjà formulée sur l’Outlander et le 4007.
En revanche, le C-Crosser marque incontestablement des points face au SUV japonais dans le domaine des prestations dynamiques. Son moteur, le 2.2 HDi 156 ch, est nettement plus convaincant que le 2.0 DI-D d’origine Volkswagen qui équipe le SUV de Mitsubishi. Alors que ce dernier qui développe 140 ch et un couple de 310 Nm, paraît particulièrement creux, le bloc PSA est nettement plus agréable à utiliser grâce notamment à ses 16 chevaux supplémentaires mais également à son couple de 380 Nm répondant présent dès les plus bas régimes. Attention toutefois à la consommation. Durant notre essai montagnard, nous avons enregistré une moyenne de 11 l/100 km.
L’autre gros progrès concerne la tenue de route. Si l’Outlander nous avait habitué à des prises de roulis importantes et un comportement tout juste satisfaisant, il n’en est pas de même du Crosser qui se caractérise par un excellent comportement. On retrouve donc avec plaisir la patte des ingénieurs maison puisque les mouvements de caisse sont inexistants et le compromis confort/comportement est digne d’une berline même avec les jantes 18 pouces. Ces dernières disponibles sur le haut de gamme sont associées des pneumatiques Michelin exclusifs qui jouent leur rôle à merveille.
Pas de changement au niveau des capacités off road puisqu’il dispose de 3 modes de transmission (2 WD, 4 WD et Lock) comme c’est le cas de l’Outlander.
Commercialisé en deux finitions relativement complètes, le Citroën C-Crosser est vendu à des tarifs compris entre 34 250 et 37 550 €. Des prix légèrement supérieurs à ceux du 4007 mais largement plus élevés que le Mitsubishi Outlander. Difficile à justifier même si le C-Crosser est nettement plus convaincant.
Pour son premier SUV, Citroën réussit globalement son examen de passage. Même si certains détails auraient pu être améliorés ou du moins être plus proches des standards de la marque, le constructeur fait donc une belle entrée dans le segment des SUV. Reste à savoir si le retard enregistré ne sera pas trop pénalisant. De toute manière, les objectifs sont plus que raisonnables, Citroën prévoit d’en écouler seulement 20 000 exemplaires/an.
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