Pour appréhender la Mini E, il faut repartir de zéro. Il suffit pour s'en convaincre de jeter un œil sur sa fiche technique : bridé à 12 500 tr/min, son moteur électrique de type asynchrone de 150kW se voit offrir 380volts de façon continue par une batterie lithium-ion de 35kWh composée de 48 modules montés en série, eux-même composés de deux blocs, chacun se divisant en 53 éléments. Quand on a été élevé au carburateur double corps et au super plombé, l'expérience se rapproche de celle de Jean-François Champollion entamant la lecture de la pierre de Rosette.
De l'extérieur pourtant, peu de détails trahissent la forte originalité mécanique de la Mini E si l'on met de côté bien sûr les imposants autocollants sur les portières. Le plus notable est sans aucun doute l'absence d'échappement perçant le pare-choc arrière. Mais une fois le capot ouvert, il n'y a plus de mystère : une énorme boîte à chaussure a pris la place des quatre cylindres thermiques habituels. Il s'agit là, vous l'aurez deviner, du moteur électrique, qui développe l'équivalent de 204 ch et 220 Nm. Des chiffres très proches de la Cooper S mais alors que cette dernière atteint son couple maxi à 1600tr/min, celui de la Mini E est une droite horizontale parfaite. Pour éviter donc un festival de crissements de pneu et de fumée à la moindre sollicitation de l'accélérateur, l'électronique entre en scène et offre une courbe artificielle permettant une arrivée maitrisée du couple aux limites de l'adhérence.
0 à 100 en 8,5s
Mais les similarités techniques avec la Cooper S ne s'arrêtent pas là, puisqu'elle partage son châssis avec la Mini E, des suspensions jusqu'aux freins mais aussi sa boîte de vitesse. Mais cette dernière est tout de même fortement modifiée, puisqu'il ne s'agit au final que d'un seul et unique engrenage droit. Oui, la Mini E n'a qu'une vitesse.
A l'intérieur, l'habitué des Mini ne sera pas non plus dépaysé s'il ne remarque pas que le compte-tour a été troqué contre une jauge graduée de 0 à 100% qui informe de l'autonomie restante offerte par la batterie. Cette dernière se montre d'ailleurs particulièrement envahissante, puisque ses 260 kilos occupent la place de la banquette arrière et mange même une grande partie du coffre qui n'offre plus que 60 litres de capacité, contre 160 habituellement. C'est à la fois le prix à payer pour pouvoir offrir officiellement 250 km d'autonomie selon les tests fédéraux américains et préserver une répartition des masses optimales de 50/50, et donc l'excellente tenue de route que la Mini offre habituellement. Sur la balance par contre, pas de miracle, la Mini E ne peut cacher son embonpoint, ses 1 425 kg dépassant de 220 kg la Cooper S. Mais malgré ce sur-poids conséquent, son 0 à 100 km/h reste plutôt flatteur avec 8,5s requis pour réaliser l'exercice. Sa vitesse maxi quant à elle est limitée électroniquement à 152 km/h, ce qui paraît totalement suffisant pour un véhicule à vocation principalement urbaine.
Au moment de la recharge, plusieurs solutions s'offriront à vous suivant l'ampérage dont vous disposez de 10 heures avec un courant monophasé de 12 A, à moins de 4 heures en 32 A, voire en moins de 2,5 heures en 50 A.
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