Que vous résidiez en province ou dans la capitale, vous ne pourrez plus échapper aux cartes de stationnement. Voici quelques petits renseignements sur ces nouveaux modes de paiement à travers deux exemples de villes proches sur le plan géographique, mais ayant des modes de fonctionnement radicalement différents : Boulogne-Billancourt et Paris.
- Boulogne-Billancourt : la carte Monéo, un sujet qui fâche
La carte Monéo est un système de paiement qui a fait énormément parler de lui lors de son lancement au cours du dernier trimestre 2002. Malheureusement, cette médiatisation a mis en exergue ses points faibles.
En effet, au-delà du paiement du stationnement, Monéo autorise ses détenteurs à régler leurs achats quotidiens comme par exemple une baguette ou un journal. Mais un bon nombre de petits commerçants ne souhaitant pas acquérir le terminal, ce dispositif est loin de se développer dans les magasins.
Cette réticence se retrouve également chez les automobilistes qui se sentent prisonniers d’un système qu’on leur a imposé. A Boulogne, il ne reste que quatorze horodateurs à pièces dans une ville qui compte plus de 100 000 habitants.
Quand nous avons tenté de joindre la mairie de Boulogne-Billancourt pour obtenir de plus amples renseignements sur ce choix, le service de presse nous a purement et simplement indiqué que Jean-Pierre Fourcade, maire de Boulogne-Billancourt, ne souhaitait plus répondre à des questions sur ce sujet. Par conséquent, nous avons eu droit à une réponse toute faite :
"La ville de Boulogne-Billancourt a choisi Monéo car ce système, à la différence des cartes prépayées comme celles de France Télécom ou de la Mairie de Paris, ne confisque pas l’argent de son possesseur. Il peut donc l’utiliser à autre chose que le paiement d’un horodateur.
A Boulogne-Billancourt, une alternative s’offre aux automobilistes qui ne veulent pas s’équiper d’une carte Monéo ou qui viennent pour la première fois dans la ville :
- Ils peuvent stationner dans l’un des six parkings souterrains de la ville qui disposent d’un mode de paiement traditionnel
- Ils peuvent continuer d’utiliser l’un des quatorze horodateurs qui restent en service, soit deux pour chacun des sept quartiers.
Il faut savoir qu’avant d’implanter ces horodateurs, nous avons largement informé les Boulonnais par différents moyens (prospectus, bulletin municipal, etc.)."
Avant de conclure : "Les cartes prépayées de France Télécom qui équipent la totalité des cabines publiques ont-elles été déclarées illégales ?"
Sans forcément jeter la pierre à cette municipalité, il faut bien reconnaître que la légalité de ces dispositifs est tout à fait légitime. Reste que l’application de cette politique est contestable car la municipalité aurait très bien pu prendre des décisions moins radicales comme par exemple mettre en place les nouveaux horodateurs tout en laissant les anciens.
Malheureusement, c’est loin d’être le cas et les Boulonnais se sont retrouvés devant le fait accompli.
Paris a misé sur la Paris-Carte
Dans la capitale, il existe différentes formules. Les résidants bénéficient des cartes spécifiques leur permettant de stationner à des tarifs préférentiels (0,5 €/jour ou 2,5 €/semaine).
Toutes les personnes qui viennent occasionnellement à Paris doivent acheter une des fameuses cartes commercialisées par la mairie de Paris dans les bureaux de tabac aux tarifs de 15 ou de 30 €.
Contrairement à Boulogne, cette administration communique sans aucun tabou ni gêne sur le sujet. Voici donc les réponses que nous avons obtenues auprès du service des déplacements de la direction de la voirie de la mairie de Paris.
Caradisiac : Pourquoi les horodateurs à carte se développent-ils fortement actuellement ?
Mairie de Paris : La mise en place de ces horodateurs résulte de la lutte contre les pillages, mais aussi du développement de la monétique. A terme, les horodateurs à pièces devraient purement et simplement disparaître de la circulation.
Caradisiac : Paris a opté pour la Paris-Carte tandis que les villes environnantes ont choisi Monéo, pourquoi n’avez-vous pas retenu cette solution ?
Mairie de Paris : Avec un parc de près de 13 000 horodateurs, toute transformation de ces parcmètres entraîne des coûts très importants. C’est donc pour cela que nous avons d’abord mis en place la Paris-Carte. Parallèlement à cette politique, nous sommes en train d’étudier la possibilité d’introduire Monéo afin de proposer aux automobilistes deux formules de paiement : Paris-Carte et Monéo.
Ce sont des tractations relativement longues et délicates et il faut bien reconnaître que les problèmes qui ont existé avec Monéo dans certaines villes, nous ont un peu freinés.
Caradisiac : Il n’est pas toujours évident de trouver des cartes chez les buralistes, comment expliquez-vous ce phénomène ?
Mairie de Paris : Avec la multiplication de la demande, nous avons constaté effectivement des problèmes d’approvisionnement. Pour vous faire comprendre l’ampleur du phénomène, Paris-Carte représentait au début de 2002, 30 % des paiements et cette proportion est passée à 70 % fin 2002. C’est dire le développement de ce mode de règlement.
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