Vous avez une PS3 et aimez les Gran Turismo ? Foncez !


C'est tout simplement le meilleur épisode et de loin de la série. Le plus complet, le plus beau, le plus intéressant au niveau de la conduite et le challenge proposé vous collera des centaines d'heures devant l'écran, un must.


Si vous aimez la série, vous devriez déjà l'avoir et si ce n'est pas le cas, filez chez votre revendeur préféré et jouez au lieu de lire la suite du test. De toute manière sur PS3 c'est le must.


Pourquoi un test aussi tardif et pour qui ?


Un lancement chaotique entre reports et précipitation ne nous a pas permis de le tester en profondeur aussi tôt que l'on aurait aimé pouvoir le faire. J'imagine que tous les fans de la série qui ont une PS3 ont déjà craqué comme 60 millions de personnes déjà dans le monde ! Ce test est plutôt destiné à ceux ceux qui hésitent à s'offrir une ps3 pour ce seul jeu.


Tester l'intégralité d'un Gran Turismo prend plusieurs mois tant le jeu est riche. Pour compliquer les choses cet épisode évolue semaines après semaines par le biais de mises à jour régulières, entre patchs et améliorations, par le biais du réseau PSN.


Gran Turismo au delà de tous ses atouts doit son succès à deux caractéristiques précises :

  • le gameplay, déterminant pour le plaisir de conduite et toujours en avance sur la concurrence
  • la collectionnite, qui vous pousse à « relancer une dernière petite partie et puis j'arrête » pour gagner une nouvelle auto, une dernière coupe, les crédits pour améliorer le châssis de votre bolide, etc..



Le grand gagnant de ce GT5 ? Le gameplay


Avec cet épisode Polyphony Digital comble de joie les adorateurs de la série qui attendaient patiemment un épisode pour leur console HD.


Finie la conduite trop arcade de GT2, trop lourde de GT3, fini les comportements excessifs des autos dans GT4 ou le manque de challenge dans GT5 prologue. Place à un excellent mélange arcade très simulation qui permet de se faire vraiment plaisir au pad et au volant. Les voitures réagissent enfin de façon réaliste à toutes vos entrées (pédales et freins) et se déhanchent enfin comme sur une rumba endiablée. On arrive enfin à sentir la perte du grip des tractions, le survirage d'une propulsion, le sous virage qui suit une entrée en virage trop généreuse et ce genre de détails.


Cette modification très nette n'était pas présente dans GT5 Prologue, et en partie seulement dans la démo de la GT Academy, est un vrai plus et permets à Gran Turismo de balayer d'un revers de main les critiques du clan de ceux qui s'exaspéraient de la conduite dans la série, mise à mal par la concurrence.


Cependant il reste deux défauts majeurs dans le gameplay, pas forcément détectables par tous, explications :


Le premier reste le fameux coup de raquette magique de Gran Turismo. Les habitués de la série le décrivent comme un coup de raquette excessif qui se produit à la limite lorsque le train arrière raccroche. Dans la réalité ce genre de comportement finit souvent par une sortie de route, mais il reste maitrisable dans la plupart des cas pour quelqu'un qui sait comment réagir. Gran Turismo intègre ce cocktail de glisse et d'adhérence mais rends mal la situation à la limite et les rends souvent difficilement rattrapables et trop violents. GT5 est capable de vous en sortir un au volant d'une auto de course (peu probable vu la dureté de leurs suspensions) ou un karting ! Un détail sans doute mais agaçant pour qui aime glisser ou sortir fort des virages, train arrière décalé, DGL verrouillé.


Le second défaut reste la manette de la PS3, certains l'adorent, d'autres ont les doigts qui ont tendance à glisser de la gâchette après un certain laps de temps car elles sont trop petites. Gran Turismo permets d'utiliser le stick droit pour accélérer / freiner mais dans ce cas le temps de passage d'une pleine accélération à un plein freinage s'en trouve ralenti. Au volant par contre c'est un plaisir complet et la conduite prends toute sa dimension avec une gamme de volant compatible PS3 à faire rougir de honte le bouton de mise sous tension de sa concurrente.


Je n'avais pas encore parlé des dégâts. Absents dans beaucoup de modes de jeux, présents intégralement uniquement pour les autos premium et plus pénibles qu'autre chose en ligne (malgré la dernière maj) ils sont affublés d'un son qui ressemble à celui d'un coup de pied dans un baril de pétrole vide. En fait GT5 aurait mieux fait de ne pas essayer de les intégrer ainsi, ils sont aussi peu intéressant techniquement que visuellement mais son amenés à évoluer via des mises à jour régulières d'après les infos communiquées par Polyphony Digital.


Au final ça nous donne un défaut peu visible et pointu (le coup de raquette magique) et un autre inhérent à la manette elle même et non au jeu, bref rien de bien croustillant contrairement à ce qu'on peut lire ici et là.


Le gameplay de GT5 est très réussi et permets de s'amuser tout en ayant enfin entre les mains une conduite digne d'une simulation automobile, ça fait un bien fou de redécouvrir sa série dans ces conditions, chapeau.



La collectionite est elle toujours de mise ?


Oui et non.


Oh oui ! GT5 propose plus de 1000 voitures c'est au minimum le double de ce que propose la concurrence. Certaines marques sont toujours absentes (Porsche par exemple) mais le jeu s'ouvre enfin à Ferrari et regorge de petits bijoux méconnus, le passionné va pouvoir se faire plaisir et passer des mois à remplir son garage.


Oh non.. GT5 nous fait le coup des voitures premium et standard, à savoir que sur les 1000 autos environ 200 possèdent une modélisation poussée, les dégâts complets, la vue cockpit pour conduire à l'intérieur de l'auto, des sons moteur au mieux de leur forme et d'autres détails (klaxon, essuie glaces, ..). Du coup ça signifie que 800 voitures environ n'ont pas droit à ce traitement et je peux vous dire que la première fois que l'on investi ses crédits durement gagné en course dans une auto que l'on aime et que l'on améliore en dépensant une montagne d'argent, c'est vraiment frustrant de se rendre compte que c'est une auto bridée que l'on va vite laisser de côté si l'on est amateur (comme moi) de la conduite en vue interne, si vous roulez en vue externe ou capot ce problème est nettement moins important.


Par contre n'espérez pas y trouver trop de voitures réellement récente, le catalogue s'arrêtant grosso modo aux voitures sorties il y a deux ans.


Un exemple, je me suis retrouvé à conduire une s2000 dans une version que je n'aime pas particulièrement, à savoir une AP2 avec un F22c, le pire de la série, moteur qui perds 1000 tours, tableau de bord qui perd de sa magie et tout ça pourquoi ? Parce que c'est la seule s2000 (parmi plusieurs modèles disponibles, ce jeux reste très complet ne l'oubliez pas) qui soit disponible en premium. Frustrant..


Comment expliquer à un passionné d'automobile que non, la Bugatti Veyron et ses 1001cv est une auto standard sans vue interne mais s'il le désire il peut trouver la dernière Fiat 500 en premium mais ce ne sera pas la Abarth. Cette logique brise un peu l'aspect collection si propre à la série. Sans compter l'impossibilité de personnaliser les autos en singeant les versions historiques via un éditeur de texture quelconque. Cette option n'existe pas donc vous ne pourrez même plus rajouter un sticker du ring sur la malle de votre auto pour flamber.


GT5 reste un jeu où les autos sont magnifiquement modélisées et qui comporte 200 autos premium ce qui n'est pas négligeable. Carton rouge pour les autos standard, mais carton en or pour les autres.


Au passage merci pour le retour des fiches sur l'histoire des différentes autos nommée « demo » dans GT5, véritable bonheur quand on se plait à flâner comme dans un musée. Ce mode affiche votre véhicule roulant seul en mode replay avec des indications sur son histoire qui défile en bas d'écran.


Un véritable plaisir qui remplace les fiches statiques de GT2, j'adore.



GT5 c'est aussi l'abondance dans les modes de jeu


GT5 c'est avant tout un mode carrière (A spec) pour progresser dans l'aventure et un mode arcade (avec des sous mode drift, course contre l'IA, ..) pour s'en faire une petite en vitesse, mais cet opus est loin de se limiter à ces seuls deux modes. Sont présents un mode karting, un éditeur de circuit aléatoire, un mode rallye, un mode directeur de course (le B spec qui a été amélioré), de la préparation de voiture, des challenges bien spécifiques, de l'entretien bref de quoi s'amuser des années durant sans compter le mode online.


Certains modes sont un peu accessoires ou peu intéressant dans le temps (karting, éditeur de circuit, même les permis ne proposent plus aucun challenge en bronze à part si on se scotche une main dans le dos..) et d'autres participent grandement au phénomène Gran Turismo et à son microcosme comme le mode challenge qui vous donnera du fil à retordre. GT5 intègre aussi son propre canal de télévision avec des vidéos centrées autour de l'automobile classées dans ce qui deviendra peut être à terme la principale chaîne automobile sur la scène internationale ? C'est dire si les fonctionnalités satellites pour un jeu automobile sont sans fin.


Mais tout ceci n'est qu'accessoire face au mode carrière conséquent et la partie multijoueur sur internet qui restent le nerf de la guerre. C'est agréable de s'y changer les esprits et ça rallonge la durée de vie mais ce n'est pas pour eux que l'on joue à Gran Turismo.



Le multijoueur sur Internet


Honnêtement le multi de GT5 ne donne pas encore son plein potentiel et s'il devait récolter une note à ce stade, elle ne serait pas à la hauteur des attentes de ce titre. Les idées sont là, le jeu est paramétrable, promet des courses jusqu'à 16 et moult challenges mais pour l'instant il est trop instable, pas assez filtrable et c'est pour cela que la partie réseau est mise à jour très régulièrement. Il va falloir attendre un peu pour le voir atteindre sa maturité complète mais il s'avère prometteur même s'il est à ce jour surtout source de frustration, quand on a passé deux heures sur le PSN et que l'on a engrangé plus de frustration que de plaisir, c'est qu'il y a encore un hic. Polyphony Digital a annoncé qu'ils continuaient de travailler sur ce point précis.


D'ailleurs depuis la dernière mise à jour vous devriez être capable de jouer en B spec (le mode directeur de course) depuis votre navigateur web au bureau !


Bref un mode amené à évoluer, qui n'offre pas encore une totale satisfaction mais permet de jouer déjà aujourd'hui en ligne et reste très prometteur avec une partie directeur de course qui n'a pas encore dévoilé tout son potentiel et des évolutions à venir du côté filtrage des parties.


GT5 : je me le prends ou pas ?


Bien entendu.


Si vous avez une PS3 et que vous aimez les jeux auto, vous devriez déjà le posséder.


Si vous n'avez pas de PS3, passez donc chez un ami qui en a une, vu les chiffres de ventes il a forcément le jeu et essayez le pour vous faire une idée, ou allez en magasin il sera sans doute en démo absolument partout c'est LE jeu de la fin 2010 pour toutes les enseignes. Mais à partir du moment où l'automobile vous intéresse, vous ne pouvez pas passer à côté du phénomène.


En conclusion


Gran Turismo king de l'automobile ? Oui, sur PS3.


Sans vouloir relancer les débats qui font rage sur Internet bien avant sa sortie, il faut bien avouer que c'est le premier épisode de la série où l'on se sent obligé de préciser que c'est le meilleur jeu de son genre mais « sur PS3 » et non plus tout support confondu. Pourquoi le roi aurait-il perdu de sa superbe alors qu'on vient de voir qu'il a beaucoup évolué dans bon nombre de domaines ?


Tout simplement car la majorité de ses points forts admettent un « mais » derrière.


Le gameplay a grandement été amélioré « mais » il reste le problème du coup de raquette magique. Les graphismes sont bluffants « mais » seulement pour les autos premium. L'immersion par le son a fait un bond en avant « mais » pas pour toutes les autos. Le challenge proposé est complet « mais » bon nombre d'oublis sont pénibles pour les performers (Comment connaître l'indice de perf d'une auto adverse ? Où est le hotlap en fin de course ? Etc..). La météo et le cycle jour / nuit sont de la partie « mais » seulement sur une partie des circuits. Les circuits sont nombreux et certains comme CapeRing Peripheric ou Top Gear Track apportent de la fraicheur « mais » la moitié des circuits sont totalement dispensables même s'ils sont souvent modélisés très joliment. On peut modifier les autos « mais » le degré de préparation est le plus faible jamais offert par un GT, pas de swap, pas de livrées spéciales à s'échanger.


Et je pourrais continuer longtemps, d'un côté c'est le Gran Turismo le plus complet jamais sorti, de l'autre une bonne partie du jeu semble encore en chantier pour certains points ou carrément nettement en retard sur la concurrence pour d'autres.


C'est une situation nouvelle, GT5 n'est vraiment plus seul en tête et Forza 3 s'il ne peut lutter du côté des fonctionnalités annexes (permis, b spec, karting, nombre de voitures, GT TV suivi des maj, …) se permet par contre de faire la leçon à G5T sur des points importants comme la préparation, la personnalisation, le jeu en ligne ou le nombre de voitures premium (elles le sont toutes et il y en a 500) le tout avec un gameplay aussi jouissif.


Tous ces « mais » laissent un léger goût d'inachevé. GT5 est clairement plus ambitieux à lui seul que toute la concurrence réunie pas de soucis sur ce point. Mais il faute par excès et Yamaushi, le créateur de la série, étant un perfectionniste notoire on s'attendait à une finition plus homogène.


Ne vous trompez pas, le joueur occasionnel restera scotché sur son siège pour les centaines d'heures à venir, mais le joueur plus chevronné qui joue à tous les jeux auto qui sortent et malgré tout le plaisir qu'il pourra vivre ne pourra se retenir de pester contre certains manques, certains bugs, certaines limitations et guettera d'un oeil humide la mise à jour suivante. GT5 semble être le premier jet d'un GT6 qui devrait arriver bien plus vite ce coup-ci toute la base étant là pour progresser.


Sur ce j'y retourne car je veux progresser dans le mode carrière, remplir mon garage, m'injecter cette dose de sans plomb virtuel que m'offre Gran Turismo et ça prends du temps, beaucoup de temps, mais ça fait partie du plaisir des Gran Turismo.


Bonus : l'introduction de GT5, un classique renouvelé avec classe


Enfin comment parler de Gran Turismo sans parler de sa scène d'introduction ?


Je ne sais pas pour vous, mais moi les vidéos d'ouverture de la série m'ont souvent donné la chair de poule. Aussi bien la première fois que je les vois, mais aussi lorsque je les revois des années après (il y a un article qui compile toutes les intros de la série Gran Turismo ).


Le style radicalement différent et adulte de celle conçue pour GT5 est un véritable ode à l'automobile, la voilà ci dessous, n'hésitez pas à la regarder en entier, avec le son c'est un véritable bijou et de plus elle embraye à 3mn30 sur une partie musicale rythmée avec des images de course et de plaisir auto travaillé avec un soin que seules les introductions de la série connait, un film qui se savoure avec le son sur 11, c'est parti :