Cette année ou jamais...
Irrité par ses échecs, Ford annonce clairement la couleur à l'aube de la saison 1966. L'apprentissage est terminé, le temps de la victoire est venu. En dépit du faux pas de 1965, la 7 litres est saine et elle a dévoilé un potentiel plus que suffisant pour vaincre les Ferrari. Elle a été catapultée trop rapidement dans l'arène, à court d'essais et sans une préparation suffisante. Instables à haute vitesse, les Mk II voient leur aérodynamique revue en priorité. Dénommée Mk IIA, la nouvelle mouture est dotée d'une carrosserie plus compacte (capot avant plus court, poupe plus trapue). Les radiateurs et la circulation d'air sont modifiés, de même que le refroidissement des freins est optimisé avec l'apparition de prises d'air sur les flancs et de conduits périscopiques sur le capot moteur. Les contraintes de freinage imposées par cette voiture de plus de 1200 kg capable de rouler à plus de 330 km/h ne sont pas résolus pour autant et il faudra imaginer un astucieux système pour démonter et changer les disques en un temps record. Après six mois d'essais intensifs, les Mk II ont progressé dans tous les domaines, mais leur capacité à "tenir" sur de longues distances reste inconnue. Un triplé aux 24 heures de Daytona, puis un doublé à Sebring des Mk II présentes en force lèvent un bon nombre d'interrogations, mais ne rassure pas pleinement les "hommes de Ford".
A Daytona, en l'absence de Ferrari, les Mk II n'avaient pas de rivales, alors qu'à Sebring, l'unique Ferrari P3 engagée se montra très performante dès sa première sortie en course. Hormis une sortie à Spa, Ford décide de concentrer toutes ses forces sur Le Mans et fait l'étalage de sa puissance en présentant huit Mk II, dont quatre entièrement neuves, au départ de juin, alors que Ferrari ne peut aligner que trois P3. Dès le départ donné par Henri Ford en personne, les Mk II commencent leur travail de sape et peu avant 2 heures du matin tout est joué. La dernière Ferrari P3 vient d'abandonner et la seule incertitude réside à connaître le nom de l'équipage gagnant. Partis en pointe et tournant régulièrement à plus de 210 km/h, Gurney-Grant possèdent une confortable avance, mais doivent renoncer en fin de matinée. Miles-Hulme héritent alors du commandement devant l'autre Mk II de McLaren-Amon, alors que la voiture de Bucknum-Hutcherson navigue un peu plus loin à la 3e place. Dans ce contexte plus que favorable, Ford qui souhaite mettre en scène son triomphe annoncé voudraient voir terminer ses deux voitures de tête ex-aequo sur la ligne. Après avoir donné leur accord, les organisateurs se récusent et c'est la voiture noire des Néo-zélandais qui est déclarée victorieuse avec 8 mètres d'avance sur la bleu ciel de Miles-Hulme.
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