En attendant la mobilité à zéro émission qui interviendra chez Skoda vers 2014 avec la commercialisation d’un modèle Green E (sur base du concept Octavia à batteries lithium-ion présenté au Mondial de Paris 2010), Skoda propose une réponse plus immédiate aux problématiques environnementales et à l’augmentation du budget carburant des automobilistes avec ses versions GreenLine. Ce label vert est le cheval de bataille majeur de la marque pour 2011 qui ne commercialisera aucune grande nouveauté ces prochains mois, avant de mettre les bouchées doubles l’an prochain avec une –petite- citadine (sur base de la Volkswagen Up) et l’arrivée d’un vrai modèle compact dans la gamme pour boucher le trou entre Fabia et Octavia (genre Golf).
Tous les modèles du constructeur tchèque, y compris les versions breaks « Combi », ont droit depuis le dernier trimestre 2010 à une déclinaison GreenLine, calquée sur le BlueMotion de Volkswagen.
La petite polyvalente Fabia et le ludospace Roomster optent pour le trois cylindres TDi 1.2 litre de 75 ch et 180 Nm à 2000 tr/min, tandis que le très compact SUV Yeti, la familiale Octavia et la grande routière Superb héritent du TDi 1.6 de 105 chevaux fort de 250 Nm à 1500 tours.
Des moteurs à rampe commune bien plus discrets que les anciens injecteurs pompes, et équipés de filtres à particules. Ils voient ici leur gestion adaptée. Les autres mesures afin de réduire la consommation de gazole et les émissons de CO2, déjà vues ailleurs, sont le système Start & Stop (gain jusqu’à 0,8 l/100 en cycle urbain, soit 20 g de moins de CO2 en ville et 10 g en cycle mixte), la récupération d’une partie de l’énergie cinétique au freinage (gain de 2 à 4 g de CO2), des pneumatiques à faible résistance au roulement, de petites modifications aérodynamiques comme la diminution de la garde au sol de 15 à 25 mm ou le peaufinage des flux d’air sous la voiture, et enfin l’indication du rapport conseillé au tableau de bord.
Toutes ces versions GreenLine se contentent d’une boîte manuelle à 5 rapports. Elle tire un peu long, voire beaucoup trop sur certains modèles comme on le verra page suivante. C’est sans doute inévitable pour jouer le bonus à 800 € avec la Fabia (berline et Combi) ou rester sous les 100 g de CO2 /km (Octavia berline). Ce n’était certainement pas obligatoire pour atteindre des consommations réelles très proches de celles annoncées en cycle mixte en conduite apaisée. But que nous avons réussi à atteindre avec la plupart des modèles, sans s’astreindre à un train d’escargot genre « Economy Run ».
Une gamme ultra-sobre, et propre ?
Deux regrets de taille néanmoins. Le premier, c’est que toutes ces versions GreenLine ne sont pas vraiment vertueuses en matière de respect de l’environnement. Certes leurs rejets de CO2 sont faibles et les émissions de particules réduites grâce au FAP (filtre à particules), mais les oxydes d’azote ( NOx) ne sont pas traités. Ils devront l'être avec les futures normes Euro6 d’ici trois ans et demi (à compter du 1er septembre 2014 en ce qui concerne la réception et du 1er septembre 2015 pour l’immatriculation et la vente des nouveaux types de véhicules), ce qui entrainera un surcout d’au moins 1 000 euros par voiture. Skoda aurait au moins pu proposer ce piège à NOx en option pour ceux qui veulent rouler propre. D’autant que la technologie est déjà proposée depuis 2009 sur certains modèles du groupe Volkswagen (BlueTDi chez VW et Clean Diesel chez Audi).
A moyen terme, la limitation obligatoire des NOx représentera un renchérissement du prix d’achat de près de 10 % pour les petites polyvalentes à motorisation Diesel type Fabia, et donc un chute sévère de leur vente.
Second regret, Skoda ne propose en France aucune version à essence en GreenLine. Le récent 1.2 TSi 85 chevaux (121 grammes de CO2 sur la Fabia) eut été une bonne base. Le constructeur tchèque rate le coche qui lui aurait permis d'être un des rares à proposer une version à essence (hors citadines du segment A comme la Fiat 500 TwinAir) avec un bonus, fut t’il de seulement 400 euros, et anticipant ainsi la chute programmée des petites (segment A et B) Diesel quand elles devront respecter les normes Euro6.
Voyons à présent si ces mirifiques consommations annoncées se concrétisent dans la réalité pour les cinq modèles essayés, et si l’agrément ne souffre pas trop de la chasse au gaspi entreprises sur ces versions GreenLine.
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