Totalement absente de nos routes alors que déjà produite à plus de 60 000 exemplaires, la Mitsubishi i est sortie en 2006 au Japon, et rentre dans la fameuse catégorie des Kei, ces petites citadines bénéficiant de nombreux avantages fiscaux au pays du soleil levant. 3,4m de long et dotée d’un 3 cylindres essence turbo à son lancement, elle a, mécaniquement comme esthétiquement, tout d’une Smart ForTwo à quatre portes. Mais les i commercialisées en France, elles, ne verront jamais de stations-service (ou alors pas telles qu’on les connaît aujourd’hui), puisqu’elles fonctionnent exclusivement à l’électricité.

Moteur électrique : un atout pour les départs de Grand Prix au feu vert

Essai vidéo - Mitsubishi i-Miev : ampère et contre tous

Avant toute chose donc, commençons donc par nous attarder sur la mécanique, si toutefois elle mérite encore son nom. En position centrale arrière et envoyant ses kilo-watts aux roues arrière, ce moteur synchrone à aimant permanent, ne réclamant aucun entretien, utilise une technologie connue depuis le milieu des années 90, mais remise au goût du jour en troquant la ferrite constituant ses aimants contre du néodyme, garant d’une puissance largement supérieure : 64ch exactement mais surtout un couple important de 180 Nm.

Essai vidéo - Mitsubishi i-Miev : ampère et contre tous

Pour l’alimenter, on peut compter sur pas moins de 88 batteries lithium-ion, garanties 10 ans, stockant un total de 16kWh et disposées entre les deux trains de roues. Bien sûr, tout cela à un prix : le poids. A 1 100kg, l’i-Miev présente un embonpoint marqué par rapport à ses concurrentes.

Mais trêve d’exposé théorique, passons maintenant à la pratique en nous glissant à son volant. Encore faut-il monter du bon côté, car comme vous pouvez le voir sur les photos comme sur la vidéo, tous les modèles d’essai immatriculés en Angleterre étaient en conduite à droite. Une fois installé à son bord, rien ne surprend au premier coup d’œil. Quand on s’attarde un peu plus, on remarque toutefois que le compte-tour n’est pas gradué et que la boîte automatique présente d’énigmatiques modes B et Eco.

Essai vidéo - Mitsubishi i-Miev : ampère et contre tous

Contact mis, encore une fois, rien ne change. Et c’est justement ça qui est surprenant : à part les compteurs du tableau de bord maintenant illuminés, aucun bruit ne se fait entendre. Pour en avoir le cœur net, passons le sélecteur de vitesse sur D et effleurons timidement la pédale d’accélérateur. Ah oui, effectivement, cela fonctionne. Et plutôt bien même. Le couple généreux dont de nombreuses voitures dites sportives ne peuvent se prévaloir se joue du poids de la i-Miev, d’autant plus qu’il est disponible de 0 à 2000tr/min, spécificité du moteur électrique oblige. Conjuguez-le avec des roues arrières motrices et vous obtenez une excellente recette pour s’extraire fermement du trafic dès que le feu passe au vert jusqu’aux limites de vitesse de la circulation urbaine. A la première courbe, la i-Miev vire à plat grâce à son centre de gravité particulièrement bas et des suspensions fermes. Le tout s’effectue dans un silence de cathédrale. Ou presque, les bruits d’air et de roulements sont eux bien présents et il est difficile de déterminer exactement si cela vient d’une mauvaise isolation phonique ou si l’on se focalise dessus en l’absence de bruit moteur.

Une fois sortie de la ville, la Mitsubishi i-Miev pourra atteindre 130 km/h, vitesse à laquelle elle parvient facilement. Mais veillez à ne pas vous éloigner trop loin dans la campagne non plus, l’autonomie est comptée.

Une autonomie faible mais suffisante

Point faible des voitures électriques en général, la Mitsubishi i-Miev a comme autonomie maximum 160 km si son conducteur prend soin de ne pas conduire comme dans une spéciale du Tour de Corse, avec la climatisation au maximum et en pleins phares. Pour cela, la position Eco de la boîte de vitesse diminuera la puissance pour augmenter d’autant l’autonomie, tandis que la position B, elle, augmentera l’intervention du système de récupération d’énergie.

Doit-on pour autant fermer le dossier i-Miev ? Tout dépend l’utilisation que vous en faites. On estime que les déplacements quotidiens professionnels avec son véhicule personnel sont en moyenne inférieurs à 60 km aller/retour. En Ile-de-France seule, ils seraient même inférieurs à 10 km ! Autant dire que l’autonomie de la petite Mitsubishi est alors un outil parfaitement adéquat pour cet exercice. Par contre, pour les vacances estivales à Lisbonne, il faudra aller voir ailleurs.

Une fois à sec, ou plutôt à plat, il faudra cependant s’armer de patience : entre 7 et 8 heures seront nécessaires pour « faire le plein » en utilisant une prise 220v classique. Certes, il existe un mode de charge rapide en 30 minutes pour atteindre 80%, mais il nécessite de pouvoir accéder à du triphasé, une denrée rare. Un dernier chiffre pour (peut-être) faire oublier les précédents : 2€, c’est environ le prix de la recharge.