L’heure de monter à bord de la Fabia Super 2000 approche. Ai-je la peur au ventre ? A vrai dire je ne le sais pas. Je suis bien incapable de déterminer ce que je ressens précisément. Car depuis 10h30, nous avons eu le temps de discuter des expériences de chacun et un sentiment diffus nous a tous envahi.
Entre-temps, nous avons d’abord pu faire connaissance avec Michal Hrabánek le patron de Skoda Motorsport. L’homme nous a appris que quatre exemplaires de la Fabia Super 2000 existent pour le moment, dont l’une est une voiture client. Entre les voitures usine et client Michal Hrabánek assure qu’il n’y a pas de différence technique. Il nous révèle que Skoda Motorsport a prévu de produire entre dix et quinze exemplaires de l’auto cette année. La prochaine auto livrée le sera en Italie (pour en voir une France, il faudra sans doute encore un peu attendre).
Depuis le Monte Carlo, Skoda Motorsport a encore cherché à fiabiliser l’auto, l’objectif de l’équipe consistant cette année à démontrer ses qualités. L’an prochain, en apportant son soutien à des teams clients, il sera temps de penser à décrocher des titres.
Depuis 10h30, nous avons eu le loisir d’analyser les multiples passages de Hänninen et Jan Kopecký qui ont déjà « emmené » de nombreux confrères étrangers à leur côté. Malheureusement, nous sommes confinés autour des auvents, en pleine ligne droite, et avons du mal à nous faire une idée précise du circuit. Invariablement, juste devant nous, la Skoda Fabia encaisse une compression, levant le derrière. On s’imagine déjà à bord subir le coup dur.
Le climat est idéal pour cette séance de test baignée par le soleil. Mon tour arrive. Je m’installe à bord. Dans l’habitacle, le siège du passage habituellement réservé au co-pilote est encore plus reculé que celui du pilote, ceci afin de centrer les masses au mieux. On est assis très bas dans le baquet. Du coup, il ne doit pas être évident de toujours bien voir la route.
J’échange quelques mots avec Hänninen qui jauge mon expérience. Je lui réponds. Je verrai bien ce qu’il en conclura volant en main. Un mécanicien guide Juho pour reculer. C’est parti ! Quelques zigzags pour chauffer les gommes refroidies après une courte pause et nous voilà dévalant une côte. Tout de suite après nous avalons un mini sens giratoire. Les 7,5 km de test s’enchaînent alors très rapidement. Le parcours est sinueux, vallonneux et étroit. Tout défile très vite même si les vitesses maximale atteinte n’est pas si élevée (160 km/h environ en bout de ligne droite). J’apprécie la hargne de Juho et plus encore sa maîtrise. Maintenant je le sais, cette peur au ventre, cette fois-ci, je ne la ressens pas. Juho me donne l’impression d’attaquer fort. Une impression sans doute renforcée par la proximité, sur certaines portions, avec les arbres. Mes jambes bien calées, j’ai confié ma vie à Juho. Nous repassons quatre/cinq fois devant les motorhomes et je constate qu’à chaque fois la même réflexion revient : « pourvu que cela dure, encore et encore ». Je suis bluffé. Les compressions, nous les passons sans difficulté aucune. Merci aux amortisseurs ! De manière générale, la Fabia semble "facile", très saine en tout cas. Une fois le train avant placé avec autorité, l'auto fait preuve d'une grande stabilité. Comme mes confrères j’ai droit à quelques 180° parfaitement orchestrés. Mais la fin du test arrive, déjà. Je n’ai que deux choses à dire à Juho : « merci » et « vous êtes fantastique ».
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