Le coup de génie des designers du roadster TT tient dans les deux vrais arceaux exhibés – emblématiques du modèle, dirions-nous –, même si quelques esthètes y trouvent à redire. Ailleurs, ils se couvrent souvent de couleur noire pour mieux se faire oublier, parfois même ils se cachent (érectiles en cas de besoin par le biais de coûteux systèmes électromécaniques). La capote avec lucarne en verre se manie en un tournemain (commande électrique contre supplément), au contraire du couvre-capote, semi-rigide, qui se révèle fastidieux à installer ou à ranger dans le coffre.
L'insonorisation à couvert se révèle meilleure que pour la Z3, malgré l'apparence intérieure de la capote plutôt sommaire, mais moins efficace que celle de la Porsche Boxster. L'utile vitre pare-vent électrique qui prend place au niveau des arceaux est fournie en série sur cette version. Joli hard-top disponible en accessoire.
Un comportement aseptisé
Si la mise au point du châssis du coupé TT a valu quelques cruelles déconvenues à Audi, les problèmes sont rentrés dans l'ordre à la commercialisation du roadster, fin 1999. Les rares modèles commercialisés avant la fin de cette année-là ont bénéficié d'une remise à niveau après rappel. Au départ trop vif, principalement sur les freinages en appui, le comportement a été radicalement aseptisé, au point de devenir ennuyeux. Pourtant, l'adoption en série de l'ESP aurait permis de conserver un brin d'agilité, un tempérament un peu plus joueur. Il reste relativement efficace sur bon revêtement, au prix d'un confort de suspension excessivement raide. Sur chaussée dégradée, la précision de conduite devient médiocre.
Bref, la plate-forme héritée de la Golf avoue ici ses limites : pour le plaisir du pilotage, voir au rayon BMW ou Porsche. De surcroît, le 1.8 Turbo, de 180 ch, est avare de sensations. Souffrant d'inertie à bas régime, à l'accélération comme au lever de pied, il pousse ensuite de façon linéaire, sans la moindre exubérance, et s'épuise à l'abord des hauts régimes.
En définitive, il reste en positif le plaisir des yeux, une position de conduite idéale pour tous les gabarits, un équipement complet, un coffre presque généreux, une bonne fiabilité et une qualité (fabrication/choix des matériaux) encore supérieure à ses rivaux teutons. Signalons la version 1.8 T, de 150 ch, qui vient juste d'être commercialisée, plus cohérente : équipement de série moins opulent, mais suspensions moins rudes et conduite tout aussi plaisante en balade comme sur autoroute. Les versions 1.8 T, de 180 ch, et Quattro, de 225 ch, encore très à la mode, décotent pour l'instant trop faiblement pour espérer réaliser de vraies bonnes affaires.
Caractéristiques : TT à moteur 1 781 cm3, 180 ch à 5 500 tr/mn ; 235 Nm de 1 950 à 5 000 tr/min. ; boîte manuelle de 5 vitesses ; direction à assistance constante ; 1 390 kg ; performances : 218 km/h ; 400 m DA en 16,4 secondes ; degré de finition unique. Consommations selon normes (urbaine/extra-urbaine/mixte), en litres, aux 100 km : 11,4/6,5/8,2 ; moyenne réelle estimée : 13,0 l/100 km.
L'Audi TT roadster en bref : 2 portes ; transmission : aux roues avant ou aux 4 roues (Quattro semi-permanente) ; 5 vitesses ou 6 vitesses (Quattro) ; longueur : 4,04 m ; coffre de 220 litres (180 pour la Quattro). Commercialisée en novembre 1999, version 150 ch en avril 2001.
Qualités :
ligne et habitacle réussis, position de conduite idéale, coffre correct, qualités de fabrication.
Défauts :
piètre confort de suspension, manque de caractère du moteur, couvre-capote peu pratique, consommation vite élevée, comportement peu sportif.
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