“Casser le plus de voitures possible.” Voilà à quoi se résume Gone in 60 seconds. Ce classique du film d’action a donné lieu à un remake dans lequel Nicolas Cage tient le rôle principal. Deux films à voir et à comparer en DVD.
.B. "Toby" Halicky, le roi de la casse
H.B. "Toby" Halicki est une figure atypique du cinéma américain. A Hollywood, dans les années 70, il met à la mode un nouveau sport : le crash de voitures. Son habilité à casser de la bagnole lui vaut le titre de "Car Crash King". Et il le vaut bien. Dès son premier film, Gone in 60 seconds, Toby s’en donne à cœur joie : 93 véhicules bousillés.
Pourtant, Toby est un gentil : "Dans mes films, pas de sang, pas de violence, pas de gros mots. Juste beaucoup de cascades" aime-t-il rappeler. C’est ça le cinéma façon Halicki : voitures de rêve, courses-poursuites et accidents spectaculaires. Rien de plus, rien de moins.
Gone in 60 seconds ou les 60 secondes du pire
On l’aura compris, H.B. "Toby" Halicki aime l’action. Dès lors, rien d’étonnant à ce que le scénario de Gone to 60 seconds tienne sur un ticket de métro.
Maindrian Pace et sa bande doivent voler 50 véhicules de luxe pour le compte d’un mafieux mexicain. Point à la ligne, retour chariot.
A partir de là, tout n’est que prétexte à une parade de moteurs vrombissants, de pneus crissants, et de tôles froissées. Cela aurait pu nous suffire à nous, les amateurs de films d’action. Malheureusement, ces artifices ne parviennent pas à masquer la cruelle vérité : ce film est un navet.
Ce n’est pas faute d’y avoir mis de la bonne volonté. Toby s’est investi à fond dans le projet. Il multiplie les casquettes : producteur, réalisateur, scénariste. Il interprète même le rôle principale. Seulement voilà, Toby a un sens de la narration proche du néant. Les acteurs rivalisent de médiocrité et déblatèrent des dialogues ringards sur fond de musique d’ascenseur. Difficile dans ces conditions d’accrocher à l’histoire. Très vite, on s’ennui ferme.
Un film d’action pure
Pourtant, sur le papier, il n’y a pas de quoi s’ennuyer. 95 minutes de pellicule, 93 voitures détruites, soit quasiment une caisse à la minute. Une performance. La jaquette du DVD nous vante même "une course poursuite de 40 minutes ". A propos de cette scène, la presse américaine est dithyrambique. "L’une des plus grandes scènes de poursuite de l’histoire" s’enflamme USA Today. Et le Chicago Times de surenchérir : "ce film fait passer les poursuites de Bullitt et de French Connection pour du Driving Miss Daisy ". Rien que ça.
Bon c’est vrai, reconnaissons-le : elle a de la gueule cette poursuite. Bien nerveuse et bien réaliste, comme il faut. Mais quand même : 40 minutes, c’est long.
Au final, Gone in 60 seconds, c’est de l’action pure. Un film à réserver aux amateurs et aux curieux. Un conseil toutefois : gardez la télécommande à portée de main. Elle se révèlera utile pour zapper les scènes les plus fâcheuses.
Le remake : 60 secondes chrono
A Hollywood on a des sous, mais les idées ne suivent pas toujours. Alors quand l’inspiration vient à manquer, on fait des remakes. 60 Secondes Chrono , sorti en 2000, est le fruit de cette logique. Ce film reprend les idées de Gone in 60 seconds, mais s’encombre toutefois d’un scénario un poil plus compliqué.
Memphis est un ancien truand. Il est au vol de voiture ce qu’Arsène Lupin est au cambriolage : un crack. La salle affaire dans laquelle s’est embarqué son frère Kip l’oblige à reprendre du service. Sa mission : voler 50 voitures d’exception en l’espace de 3 jours.
Voilà pour l’histoire. Pas de gros changement donc, si ce n’est ce côté politiquement correct qui veut que le héros rapine sous la contrainte, et non plus pour arrondir ses fins de mois.
60 Secondes Chrono se veut un hommage au cinéma de Halicky. C’était en tout cas la volonté affichée par les producteurs : conserver l’esprit original. Pourtant, ce n’est pas évident quand on compare les deux films. Là où Gone in 60 seconds fait la part belle à l’action, le remake insiste plutôt sur l’intrigue. Les poursuites sont reléguées au second plan, les personnages plus approfondis.
Il faut dire que l’on dispose cette fois de véritables acteurs pour servir l’histoire. Aux grands noms comme Nicolas Cage, Angelina Jolie ou Robert Duvall s’ajoute une galerie de comédiens fort sympathiques, tel l’ancien joueur de foot anglais Vinnie Jones, déjà aperçu dans Arnaque crimes et botanique. Un casting prestigieux qui parvient parfois à faire oublier les grosses ficelles scénaristiques du film.
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