Youngtimer Festival 2024 : un succès pluvieux pour les moins jeunes (vidéo)
Près de 1 800 voitures dites youngtimers se sont retrouvées les 27 et 28 avril derniers sur le circuit de Linas-Montlhéry, malgré une météo exécrablement humide. Nous y étions, sans parapluie, pour admirer l’œil mouillé quelques engins trop rares…
Le phénomène youngtimer n’en finit pas de prendre de l’ampleur. Alors que l’intérêt pour les modèles antérieurs aux années 70 semble s’émousser, celui pour les modèles des années 80 se renforce. Plusieurs raisons à cela : effet générationnel aidant, les gens attirés par les anciennes fabriquées avant 1975 se raréfient.
Cet effet favorise les autos des années 80, car ceux qu’elles faisaient rêver quand ils étaient gamins, l’époque où se cristallise la passion pour les voitures en général, et une marque ou un modèle en particulier, sont de plus en plus nombreux à avoir les moyens de se les offrir. Ajoutons une frange plus jeune de cette population, qui les a découverts via les jeux vidéos et a désormais envie de se les acheter.
Par ailleurs, la fadeur des modernes électrifiées à outrance, allié à la raréfaction des sportives agit comme un repoussoir pour les passionnés. Elle pousse bien des gens vers des voitures prodigues en sensations mais tout de même sûres et fiables, ce qui entraine un regain d’intérêt marqué pour des modèles âgés de 15-25 ans, que l’on pourrait qualifier de « newtimers ». Ce sont les youngtimers de demain, car la définition de ceux-ci est flexible. Auparavant, ce terme désignait des voitures des années 70/80, désormais il englobe ceux de la décennie suivante.
Les 28 et 29 avril derniers, ces autos que les autorités cherchent souvent à exclure des grandes agglomérations ont envahi le circuit de Montlhéry : elles ont été près de 1 800 sur les deux jours à s’y garer, souvent rassemblées par les quelque 30 clubs présents, mais aussi à rouler sur l’anneau, lors de parades pas si tranquilles que ça. Quant aux spectateurs, ils ont été 10 000 à préférer défier les embruns à l’ennui pantouflard.
Un sacré succès qu’a dû favoriser un sacré numéro qui fête ses 40 ans en 2024 : la Peugeot 205 GTI. Ce modèle a été logiquement l’un des plus représentés. 105 ch, 115 ch, 130 ch, Griffe, elles étaient toutes là. Les 406 Coupé et 306 Cabriolet avaient également débarqué en force, mais hormis ces deux modèles, les lionnes étaient peu variées. 504, 505, 605, 309 et autres 305 ne se voyaient que sporadiquement.
Curieusement, si la Renault 5 GT Turbo, l’ennemie jurée de la 205 GTI, se comptait sur les doigts d’une main, au contraire des R19 16 soupapes et R21 Turbo, en nombre bien plus large. Autre modèle étonnamment représenté, malgré son âge bien moindre, la Renault Avantime, commercialisée en 2001.
Vu leur popularité en hausse, on s’attendait à une avalanche de Citroën, mais ça n’a pas du tout eu lieu. D’ailleurs, le double chevron n’a pas occupé tellement d’espace. Autres françaises qui méritaient une redécouverte, les Matra (Bagheera et Murena) sont venues se rappeler à notre bon souvenir. La Bagheera connaît d’ailleurs un joli regain de valeur. Mais où étaient les 1100, les 1307-1308, des modèles qui se sont écoulés par centaines de milliers en France ?
Par ailleurs, on peut déplorer un certain manque de festivités, vu le nombre de modèles importants à passer une dizaine. Citroën CX, Renault 25, Espace et Supercinq, VW Golf, Lancia Thema, Saab 9000, Fiat 131, Mercedes W124, Opel Kadett... Certaines étaient bien présentes, mais la seule dont les 40 ans ont été dignement fêtés reste la Peugeot 205 GTI.
On se console avec la présence de quelques japonaises relativement rares (Honda NSX, Nissan 300 ZX, Honda Civic CRX), et d'une brochette d'italiennes sympas, le Fiat Fan Club, toujours très actif, ayantfait le déplacement, avec quelques jolis exemplaires (mais pas de 131). En revanche, on comptait peu d'anglaises.
Les Ford avaient débarqué en abondance, grâce notamment au club Mustang, mais n’oublions pas les Mondeo ST220, dont le V6 a permis la création du V12… Aston Martin ! Les Allemandes ? On a surtout deux remarqué deux Série 5 E28 un peu spéciales. En réalité, il s’agissait d’une rare Alpina B10 3.5 et d’une encore plus rare Hartge H5S. Autre auto peu commune, la BMW M3 E36. Plus précisément, une berline, produite à à peine plus d'un millier d'exemplaires.
Pour rester dans le domaine de la voiture d’exception, on a même eu droit à la visite surprise d’une superbe Bugatti 57, qui n’est plus un youngtimer depuis au moins 60 ans. A l’opposé à peu près exact, on a vu surgir bien des bombinettes « tuning » comme des Peugeot 106 rabaissées et des Renault 5 au turbo bien boosté. Doit-on le déplorer ? A mon avis, non. Cette mode de la personnalisation, si elle a suscité bien du mépris, représente une époque et provient, quoi qu’on en pense, d’une vraie passion.
Photos (13)
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération