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Volkswagen Scirocco I (1974-1981) : elle met un vent à la Golf, dès 5 000 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

Si aujourd’hui, Volkswagen entame une grande mutation technologique vers l’électrique, la marque avait opéré une révolution encore plus importante au début des années 70, passant du tout à l’arrière au tout à l’avant. La première vraie représentante de ce mouvement, c’est la Scirocco, un coupé qui a inauguré la mécanique de la Golf, dans un style toujours plaisant.

Volkswagen Scirocco I (1974-1981) : elle met un vent à la Golf, dès 5 000 €

Au milieu des années 60, la Coccinelle bat tous ses records de vente. Pourtant, à la direction de Volkswagen, on se rend bien compte que ça ne va pas durer, vu sa technologie obsolète. La concurrence progresse à grands pas, Fiat surtout, qui présente son excellente 128 en 1969. Cette dernière redéfinit les normes de sa catégorie avec son moteur transversal. Le constructeur allemand croit à la traction avant, mais n’en connaissant pas les arcanes, il a racheté deux marques qui en sont des spécialistes, DKW et NSU. Elles donneront à Wolfsburg deux modèles. D’abord la K70, une NSU rebaptisée Volkswagen à la dernière minute, qui sera donc la 1re auto badgée Volkswagen à roues avant motrices. Puis la Passat en 1973, dérivant de l’Audi 80, elle-même descendant de la DKW F102. Mais celle qui doit entériner la révolution, c’est la Golf, prévue pour 1974, qui reprendra non pas l’architecture mécanique de ces deux modèles mais bien celle de la Fiat. Seulement, tout ne sera pas si simple.

Le prototype proposé par Giugiaro en 1972. Karmann courbera joliment la base de la vitre de custode.
Le prototype proposé par Giugiaro en 1972. Karmann courbera joliment la base de la vitre de custode.

En effet, Volkswagen vend alors aussi le Karmann/Ghia, un engin vaguement sportif dérivant de la Coccinelle, qui va passer à la trappe avec la disparition programmée des modèles à moteur arrière. Volkswagen a bien envisagé de le remplacer par un modèle dérivant de la Golf, mais quelques années après le lancement de cette dernière, faute d’argent au début des années 70. Ce délai compromettant la survie du carrossier Karmann qui le produit, celui-ci décide de s’impliquer dans le projet de la future Scirocco, et propose de la développer à ses frais, puis de la fabriquer. Volkswagen ne laisse pas passer l’aubaine, ce qui accélère la mise au point du futur coupé, finalement dévoilé en mars 1974, soit deux mois avant la Golf. C’est donc lui la première traction 100 % Volkswagen !

La Scirocco dans sa forme initiale, en 1974. Notez les petits clignos et les deux essuie-glaces.
La Scirocco dans sa forme initiale, en 1974. Notez les petits clignos et les deux essuie-glaces.

 

Comme la Golf, la Scirocco est dessinée initialement par Ital Design, et par sa modernité, fait instantanément vieillir toute la concurrence, les Ford Capri, Opel Manta, Renault 15 et autre Fiat 124 Sport. Une modernité également technique avec ses moteurs à arbre à cames en tête logés en position transversale avant. Un 1,1 l de 50 ch et un 1,5 l en 70 et 85 ch, le tout proposé en France en finitions base, LS et TS. Extrêmement léger (moins de 800 kg), le coupé Volkswagen offre de bonnes performances ainsi qu’un comportement routier très efficace. Ainsi, malgré un prix élevé, il remporte un certain succès. En 1975, étrangement, il ne compte plus deux mais un seul essuie-glace, et troque son 1,5 l de 70 ch contre un 1,6 l de 75 ch. Surtout, en 1976, tout comme la Golf, il reçoit le bloc 1,6 l à injection de 110 ch qui va en animer la version GLI en France. Peu après, la TS est rebaptisée GT et la LS, L, alors que le 85 ch disparaît. En 1977, la Scirocco bénéficie d’un léger restylage, signalé par des clignotants avant débordant sur les ailes, des pare-chocs synthétiques, ainsi qu’une présentation intérieure remaniée, alors que le 1,6 l de 75 ch revient à 1,5 l et 70 ch… Vous suivez ?

Une Scirocco restylée de 1978, avec ses gros pare-chocs et ses clignotants avant élargis.
Une Scirocco restylée de 1978, avec ses gros pare-chocs et ses clignotants avant élargis.

En 1978, il troque son 1,1 l de 50 ch contre un 1,3 l de 60 ch, le 1,6 l fait son retour en 85 ch (le 70 ch est supprimé). En 1980, une boîte à 5 rapports est disponible sur le 1,6 l, puis la Scirocco de première génération tire sa révérence après avoir été produite à 504 153 exemplaires. Pas mal ! Sa remplaçante, établie sur la même base, aura moins de succès.

Le Karmann-Ghia était totalement archaïque en 1974, quand la Scirocco l’a remplacé.
Le Karmann-Ghia était totalement archaïque en 1974, quand la Scirocco l’a remplacé.

Combien ça coûte ?

Comme pour beaucoup de modèles des années 70, la rouille a fait des dégâts. Aussi, les modèles d’avant le restylage, plus rares, sont plus cotés. Comptez 7 000 € pour une 1,1 l, 8 000 € pour une 1,6-1,5 l et 10 000 € pour une GLI. Après le restylage, les prix baissent légèrement, donc on peut trouver une GT 1,3 l dès 5 000 €, une 1,5 – 1,6 l pour 6 000 € et une GLI pour 8 500 €. Il s’agit de valeurs pour des autos en très bon état. Si celui-ci frôle la perfection, elles peuvent doubler !

En version de base (ici de 1974), la Scirocco se contente de deux projecteurs rectangulaires.
En version de base (ici de 1974), la Scirocco se contente de deux projecteurs rectangulaires.

Quelle version choisir ?

D’abord, celle dans le meilleur état possible. Ensuite, privilégiez les exemplaires les plus conformes à l’origine, les Scirocco, comme presque toutes les Volkswagen de cette époque, ayant souvent été modifiées par leurs propriétaires, aux goûts parfois… particuliers !Ensuite, pour un bon rapport qualité/prix, une jolie GT restylée de 85 ch à 6 000 € représente un choix judicieux. Mais les GLI, moins chères que les Golf GTI tout en offrant des prestations au moins aussi élevées, restent les plus tentantes. Les 1,1 l et 1,3 l, certes agréables, ne proposent pas des performances en rapport avec leur esthétique.

Une GT de 1979, avec ses grands clignos et ses gros pare-chocs.
Une GT de 1979, avec ses grands clignos et ses gros pare-chocs.

Les versions collectors

Incontestablement, les GLI, surtout en phase 1, les plus rares. À noter que l’importateur français a proposé en 1980 une GLI « Cuir » à la sellerie en peau, aux jantes alu et au bouclier avant signé Zender. On ne sait s’il en reste, mais si vous en trouvez une, n’hésitez pas ! De par leur rareté, les modèles les plus basiques de la première génération ont aussi leurs fans.

Une GTI de 1976. En France, lui sera préférée la GLI (même moteur) à la présentation plus cossue.
Une GTI de 1976. En France, lui sera préférée la GLI (même moteur) à la présentation plus cossue.

Que surveiller ?

En premier lieu, la rouille. Même si toutes les voitures ne sont pas logées à la même enseigne, surveillez les doublures d’aile avant, les passages de roue arrière, et les bas de caisse. Heureusement, le moteur et la transmission, s’ils ont été entretenus, se montrent extrêmement solides et capables d’encaisser plus de 200 000 km sans gros ennui. L’injection mécanique Bosch de la GLI se montre très sensible à l’inaction toutefois, et assez difficile à régler mais on peut la faire rectifier pour 500-600 €. Sur le 85 ch, le carburateur Pierburg 2B2 vieillit très mal : certains le remplacent par un Weber, aux éléments plus faciles à trouver. Quant à l’électricité, elle est un peu légère sur les phases 1. Mais rien de dramatique.

Le tableau de bord, sérieux et bien agencé, est très proche de celui de la Golf. Ici celui d’une GTI de 1976, avec ses manos sur la console centrale.
Le tableau de bord, sérieux et bien agencé, est très proche de celui de la Golf. Ici celui d’une GTI de 1976, avec ses manos sur la console centrale.

Au volant

Ce qui surprend avec les autos des années 70, c’est leur faible gabarit. La Scirocco ne fait pas exception à la règle ! Pourtant, notre TS de 1974 garantit une très bonne position de conduite, alors que l’ergonomie apparaît bien étudiée. Tout est à sa place et la visibilité excellente. Les matériaux font un peu cheap, mais l’assemblage ne souffre pas la critique. Quand on roule, la direction semble un peu lourde, et pas assez rapide, mais la Volkswagen reste amusante à conduire et s’accroche au bitume. Elle prend relativement peu de roulis, en tout cas moins que la Golf, profite d’un excellent équilibre, bref se montre efficace et rassurante, tout en offrant un degré de connexion à la route oublié sur les modernes.

La poupe n’évoluera guère, tant mieux car elle est très réussie. Ici, un modèle de 1974.
La poupe n’évoluera guère, tant mieux car elle est très réussie. Ici, un modèle de 1974.

En revanche, son freinage, jugé déjà léger à l’époque, est carrément inquiétant aujourd’hui. Et si le moteur 85 ch est souple et de bonne volonté, garantissant de bonnes performances dans une sonorité sympa (bien qu’envahissante), sa trop grande linéarité le prive du pétillement qui fait le sel de la conduite d’une Alfasud Sprint. Heureusement, il est secondé par une excellente commande de boîte, de sorte que l’agrément de conduite est bien là, même si la suspension manque vraiment de confort, surtout à l’arrière. Dommage, car celui des sièges bien étudiés se révèle fort convenable. On se consolera avec une consommation modérée, de l’ordre de 7,5 l/100 km en moyenne. En somme, un coupé homogène, sûr, fiable, assez logeable et pratique avec son hayon, mais qui manque un peu de peps. Pour ça, il y a la GLI, mais ce n’est pas le même prix.

L’alternative newtimer *

La Volkswagen Corrado (1988-1995)

Volkswagen Scirocco I (1974-1981) : elle met un vent à la Golf, dès 5 000 €

Succédant à la Scirocco II en 1988, la Corrado dérive comme elle de la Golf, mais de deuxième génération. Voulue plus haut de gamme, elle n’en reprend que les moteurs les plus huppés, d’abord le G60 (à compresseur) de 160 ch, puis le 16 S de 136 ch, et le VR6 de 190 ch. En entrée de gamme, un 2,0 l 115 ch sera tout de même proposé dès 1993. Performant et efficace, le coupé Corrado est recherché actuellement, surtout en VR6. Solides, ces voitures ont pour la plupart un kilométrage astronomique, donc les beaux exemplaires sont rares. À partir de 5 000 € en 115 ou 136 ch, 6 000 € en G60 et 10 000 € en VR6. Des prix valables pour des autos en bel état mais ayant beaucoup roulé, sachant que les plus belles dépassent déjà les 20 000 €…

Volkswagen Scirocco TS 1,5 l 85 ch 1974, la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 471 cm3
  • Alimentation : un carburateur
  • Suspension : Jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; ressorts hélicoïdaux, essieu de torsion (AR)
  • Transmission : boîte 4 manuelle ou 3 automatique, traction
  • Puissance : 85 ch à 5 800 tr/mn
  • Couple : 120 Nm à 3 200 tr/mn
  • Poids : 775 kg
  • Vitesse maxi : 175 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 11 s (donnée constructeur)  

* Les newtimers sont des véhicules iconiques ou sportifs plus récents que les youngtimers, mais dont la valeur monte. Plus fiables et faciles à utiliser au quotidien, ils doivent leur essor à des caractéristiques techniques souvent disparues, comme de gros moteurs atmosphériques. Les BMW Z3 à 6 cylindres, Porsche Boxster 986 et autre Renault Clio V6 représentent bien cette nouvelle tendance.

La Scirocco de 2e génération, ici de 1981, s’inspire d’un concept Ital Design mais a tout de même été dessinée en interne.
La Scirocco de 2e génération, ici de 1981, s’inspire d’un concept Ital Design mais a tout de même été dessinée en interne.

Pour trouver des annonces de Volkswagen Scirocco, rendez-vous sur le site de Lacentrale.fr. 

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