Voitures électriques : leur prix moyen augmente, mais leurs capacités aussi
Pour le cabinet d'analyse Jato Dynamics, c'est indéniable : le prix moyen des voitures électriques a augmenté au fil du temps. Cocasse, pour une mobilité marginale censée se démocratiser. Mais cela cache surtout des produits en forte amélioration avec des batteries toujours plus grosses.
La voiture électrique fait doucement son chemin, notamment depuis 2015 et la sortie de l'affaire du dieselgate. L'accélération des investissements dans l'écomobilité n'aurait probablement pas été aussi forte si le scandale des moteurs diesels n'avait pas éclaté, et conduit les autorités européennes à forcer la marche vers la voiture électrifiée. Mais nul ne le saura.
L'auto à batterie fait donc tant bien que mal son chemin au niveau mondial. Mais sa vraie démocratisation viendra d'une offre élargie et surtout plus abordable. Chose qui n'est pas encore arrivée, selon les chiffres du cabinet spécialisé Jato Dynamics, qui montre sur le graphique ci-dessus quelques exemples d'évolutions de prix sur certaines autos. Pour la Renault Zoe et la Nissan Leaf, le constat est sans appel : le tarif moyen n'a cessé de croître au fil des ans.
Ce second graphique est encore plus parlant. Il montre la répartition des ventes de voitures électriques en fonction de leur prix de vente, et la majeure partie des achats se fait sur des véhicules à plus de 40 000 €. La mobilité électrique, ce n'est donc pas encore pour tous, d'autant plus que le panier moyen d'un acheteur de véhicule neuf en France tourne autour des 25 000 €, pour une voiture souvent unique dans le foyer, capable de tout faire. Sous entendu : un véhicule avec un minimum d'espace, de l'autonomie et surtout, si possible... un SUV. Or, c'est ce qui coûte le plus cher à produire.
Tous les marchés ne suivent cependant pas la même tendance. C'est aux Etats-Unis que l'écart entre véhicule thermique et électrique est le plus grand : 44 % en moyenne entre deux autos du même type. La faute à une offre très faible et surtout centrée sur Tesla. A l'inverse, en Chine, l'offre pour les véhicules électriques est devenue de plus en plus accessible au fil du temps, mais au détriment de la qualité et surtout de la sécurité proposées par les véhicules...
En clair, il paraît très compliqué, aujourd'hui, d'avoir une voiture électrique moderne, avec une batterie suffisante pour couvrir la très grosse majorité des besoins, avec un minimum d'espace à bord pour que l'auto soit la seule du foyer (concrètement du segment C, au minimum) et à un tarif similaire à celui d'une thermique équivalente.
Les prix augmentent, mais les capacités aussi
Ces augmentations de prix ne sont pas une surprise : il fut un temps pas si lointain où 50 kWh de batteries étaient une valeur importante et réservée aux plus grosses autos. Aujourd'hui, on retrouve cette capacité dans une Peugeot 208. Même si le prix du kWh a baissé (divisé par 2 en 5 ans), cela n'a pas été suffisant pour compenser la course aux "kWh" chez les constructeurs. Et l'on sait à quel point la batterie joue dans le prix final d'un véhicule.
Concrètement, si l'offre est aujourd'hui plus séduisante, elle est aussi toujours plus chère, en moyenne, portée par l'offre des marques premium qui misent d'abord sur des modèles à forte rentabilité, comme les gros SUV.
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