Véhicules utilitaires légers : faut-il passer à l'électrique pour faire des économies ?
Avec seulement 3 % des ventes de véhicules utilitaires en France, les camionnettes électriques restent encore très en retrait par rapport aux voitures électriques. La faute à une offre qui fait toujours défaut. Selon un rapport de Transport & Environment, cette offre restera d’ailleurs insuffisante jusqu’à la fin de la décennie. Un vrai paradoxe car, comme le souligne l’étude de T&E, les véhicules utilitaires légers électriques sont globalement moins coûteux que leurs équivalents diesel.
Si le marché de la voiture électrique est en plein essor, celui des véhicules utilitaires légers (VUL) électriques est encore très largement en retrait. En effet, à peine 3 % des ventes de fourgonnettes neuves dans l'UE étaient électriques en 2021.
Analysant six pays européens qui concentrent à eux seuls 76 % des ventes des fourgons neufs (Espagne, Royaume-Uni, Italie, Allemagne, France et Pologne), l’étude estime que l’offre de véhicules électriques disponibles sur le marché ne sera pas suffisante avant la fin des années 2020, comme l’indique Diane Strauss, directrice de T&E France : « La véritable contrainte pour l'adoption des camionnettes électriques est le manque d'offre, principalement due à une réglementation laxiste. La présidence française peut pallier au problème d’offre en augmentant substantiellement les objectifs européens de CO2, ce qui obligera les constructeurs de camionnettes à concevoir et à vendre des véhicules zéro émission compétitifs. »
Pourtant, selon l’étude de Transport & Environment (qui est, rappelons-le, une organisation européenne qui regroupe une cinquantaine d'ONG du domaine du transport et de l'environnement visant notamment à favoriser un système de mobilité zéro-émission), le coût moyen de possession et d’exploitation d’un VUL électrique est inférieur de 25 % par kilomètre à celui d’un VUL diesel. Des objectifs plus ambitieux permettraient aux entreprises européennes d'économiser 13,1 milliards d'euros sur la période 2025-2030 grâce à la baisse des coûts d'exploitation des véhicules électriques.
Selon les calculs de T&E, le resserrement des objectifs de l'UE en matière de CO2 au cours de cette décennie permettrait de mettre 1 million de camionnettes électriques supplémentaires sur les routes européennes en cinq ans. Cela permettrait aussi de réduire les émissions de CO2 de 5,6 millions de tonnes en 2027, soit l'équivalent de la pollution annuelle totale des fourgonnettes espagnoles. Enfin, des normes plus strictes contribueraient à réduire la consommation annuelle de pétrole des camionnettes européennes de 7 % en 2027. Un argument qui prend du poids au regard du conflit en Ukraine et des hausses régulières du tarif des carburants impactant les professionnels.
Diane Strauss déclare par ailleurs : « Les camionnettes électriques sont une solution clé dans la mise en œuvre des zones à faibles émissions. Pour les grandes entreprises, si l’offre est là, le choix se portera assez naturellement vers les VUL électriques. Pour les petits commerçants par contre, l’investissement initial est plus difficile. Le gouvernement français et les régions doivent développer des solutions de leasing attractives, des prêts à taux zéro et une garantie d’État. »
S’appuyant sur cette étude, Transport & Environment appelle dès à présent les législateurs européens à rehausser à - 25 % les objectifs de réduction d’émissions de CO2 proposés pour les VUL en 2025 : - 45 % en 2027, et - 80 % en 2030.
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