Ouverture d'une nouvelle ère pour le marché chinois
C’est demain que s’ouvre le Salon de Pékin, organisé tous les deux ans dans la capitale chinoise, en alternance avec Shanghai. Cette édition va se dérouler dans une ambiance particulière en raison de la transformation du marché local.
Durant de nombreuses années, le marché chinois a représenté l’Eldorado pour les constructeurs automobiles, mais celui-ci arrive aujourd’hui à maturité donc sa croissance ralentit logiquement. (+ 2,1% l’an passé contre + 14 % jusqu’à 2016). Malgré cette période légèrement moins favorable, ce marché où se sont écoulés près de 29 millions de véhicules l’an passé va prochainement connaître une révolution.
En effet, afin d’éviter une crise de surproduction mais également de contrer les mesures protectionnistes de Donald Trump, le président chinois Xi Jinping a décidé de libéraliser le secteur d’ici 2022. Le dirigeant estime que les marques locales ont acquis suffisamment de maturité pour partir à la conquête du monde... Cette nouvelle politique va également avoir des conséquences pour les constructeurs étrangers.
Jusqu’ici, il n'existait que deux façons de vendre des voitures en Chine : soit en les important, moyennant des droits de douane de 25 %, soit en construisant sur place obligatoirement à travers une coentreprise avec un constructeur local. Cette dernière option est autorisée après une étude minutieuse et souvent longue (jusqu'à un an) du dossier par l'administration chinoise qui délivrera une licence. Une procédure longue et complexe, mais aussi parfois très restrictive. Ainsi, dans le cas de Renault, la firme au losange n’avait pas le droit de vendre des voitures trop petites. Ce qui explique les lancements du Kadjar et du Koleos nouvelle génération. Autre contrainte, le constructeur français avait l'obligation de lancer une marque locale spécifique, ainsi que des voitures 100 % électriques. Mais Renault n’est pas le seul dans ce cas, toutes les marques ont dû s’accommoder de ces limitations.
Toutes ces contraintes pourraient donc bientôt disparaître, y compris une forte réduction des droits de douane. Mais beaucoup de points restent encore à définir. Des rumeurs évoquent également la fin de la réglementation pour les voitures électriques, ce qui laisserait le terrain libre à Tesla. General Motors implanté en Chine depuis les années 90 a tissé une multitude d’alliances avec des constructeurs locaux, donc il n’est pas certain que les marques veuillent casser ces alliances qui peuvent être profitables à toutes les parties. Ainsi, GM détient 14 % du marché et ces alliées s’inspirent dans ce cas des techniques américaines dans tous les domaines.
C’est justement sur cette acquisition de savoir que Xi Jinping compte. Le dirigeant souhaite que les entreprises automobiles chinoises accentuent leur part de marché à l’étranger. L’an passé, les exportations ne représentaient que 3 % des ventes mais étaient en progression de 26 %. La vague chinoise tant crainte depuis des décennies et qui ne s’était jamais produite pourrait finalement déferler dans les années à venir.
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