Les enjeux de la Tesla Model 3

Près de 350 km d'autonomie, 5 places, un vrai coffre, moins de 6 secondes pour passer de 0 à 100 km/h, et un prix qui devrait s'établir autour de 35 000 de nos euros (hors bonus écolo): la Model 3, tout juste dévoilée par le constructeur américain Tesla, est l'une des nouveautés les plus intéressantes de l'année. Voici pourquoi:

- Elle suscite un vaste intérêt. Elon Musk, patron de Tesla, a annoncé que plus de 115 000 exemplaires de l'auto avaient été précommandés en 24 heures. Engouement qui s'est matérialisé hier par les files d'attente devant les concessions Tesla, à la manière de ce que l'on peut observer pour certains équipements électroniques grand public type iPhone, et dont Caradisiac s'est fait l'écho. Les clients étant tenus de verser 1000 dollars d'acompte, cela signifie que l'on peut considérer qu'il s'agit de ventes fermes alors même que les premières livraisons n'interviendront que fin 2017, et même au printemps 2018 en Europe (où 97 687 véhicules électriques ont été vendus en 2015).

- Elle s'affiche à un tarif accessible. Avec le bonus écolo de 6300 €, le prix de la Model 3 devrait s'établir aux alentours de 28 700 € en France, soit l'équivalent du tarif d'une Peugeot 308 Féline 1.2 PureTech (130 ch). Aujourd'hui, les tarifs de la Model S démarrent à 77 900 €, ce qui n'a d'ailleurs pas empêché l'auto d'être la deuxième voiture électrique la plus vendue en Europe en 2015, juste devant la Nissan Leaf. De bon augure pour la Model 3.

- Des écueils restent à franchir. Si l'autonomie annoncée de 215 miles, soit 346 kilomètres, est honorable pour une pure électrique, le chiffre est moins spectaculaire que les 505 km de la Model S, lesquels constituent l'un des meilleurs arguments commerciaux de la grande berline, laquelle s'est d'ailleurs mieux vendue que la Mercedes Classe S en 2015 aux Etats-Unis. Surtout, le temps de charge reste long quand on ne dispose pas d'un superchargeur (avec lequel la model 3 sera bien sûr compatible). Il va donc falloir lever les classiques réticences des consommateurs vis-à-vis de l'électrique, et qui expliquent pourquoi ce type d'énergie ne représente encore que 0,9% du marché français.

- L'entreprise joue gros. Tesla a vendu un peu plus de 50 000 voitures dans le monde l'an dernier. Un chiffre certes important pour un constructeur indépendant, mais dix fois inférieur à l'objectif fixé à l'horizon 2020 par Elon Musk. Cette berline compacte a donc pour mission d'amener Tesla - toujours déficitaire malgré une forte valorisation bourisère - dans une nouvelle dimension, comme l'iPhone a pu le faire pour Apple (même si les tarifs des produits considérés n'ont bien sûr rien à voir).