2. Sur la route – Aussi sportive que GT
On rentre dans l'habitacle de cette Supra comme on enfile un costume sur mesure : à première vue, on se dit qu'on ne va jamais rentrer mais, une fois dedans, on se rend compte que tout est parfaitement ajusté. Le siège baquet, avec une assise au ras du sol, maintient fermement sans pour autant être inconfortable et fait parfaitement face à un volant aux réglages généreux et auquel on ne peut reprocher qu'une jante un peu trop fine. La vision périphérique n'est pas aussi catastrophique que l'on pourrait imaginer, les ailes galbées servant parfaitement de repère dans les rétroviseurs dans les manœuvres et les surfaces vitrées gardant une superficie satisfaisante.
Un bref appui sur le bouton de démarrage et le 6 cylindres en ligne 3.0 turbo s'ébroue, avec une voix gutturale reflétant parfaitement la disposition et le nombre de ses cylindres. Une fois la boîte automatique en position D, nous quittons le parking de départ pour tomber directement… dans les bouchons matinaux madrilènes. De quoi tester en premier la polyvalence de la Supra qui digère l'exercice sans protester par le moindre à-coup. Une fois le trafic éclairci, une portion d'autoroute d'une cinquantaine de kilomètres nous permet alors de voir si elle mérite aussi le titre de GT et la réponse est un oui franc et massif : les suspensions adaptatives digérant les imperfections du bitume et l'insonorisation poussée se marient parfaitement avec un respectable volume de coffre de 290 litres. Avec le régulateur de vitesse adaptatif enclenché à la limitation de vitesse de 120 km/h, le 3.0 se contente d'un raisonnable 8 l/100 km de moyenne.
Mais il est temps de sortir des voies rapides pour attaquer le réseau secondaire après avoir enclenché le mode Sport. Qu'est-ce qu'elle a dans le ventre, cette Supra ? Eh bien 340 ch et 500 Nm et ils sont exploitables jusqu'au dernier, avec un châssis parfaitement adapté à la puissance et au couple, avec à la clé une homogénéité extraordinaire. Le train avant est précis et s'inscrit parfaitement, et les roues arrière enroulent amoureusement, permettant de prendre plus ou moins d'angle à la demande, avec un contrôle facilité par un moteur à la courbe de puissance linéaire. Parce que les fées ingénieures, peu importe leur nationalité, qui se sont penchées sur son berceau ont respecté certaines règles capitales : empattement court, répartition optimale 50/50 et centre de gravité au ras du goudron puisqu'inférieur à celui de la GT86 malgré son quatre cylindres à plat, l'ensemble est extrêmement bien équilibré et prévenant, dynamique et réjouissant.
Au chapitre des défauts, l'attaque de la pédale de frein est un peu molle et il ne faut pas hésiter à rentrer fermement dedans, le moteur pourrait être un peu plus rageur dans les tours et faire entendre un peu plus sa voix (mais plus à travers les haut-parleurs, par pitié) et la boîte automatique n'a pas les changements de rapports instantanés d'une double embrayage. Ni n'offre, évidemment, le plaisir d'une boîte mécanique. Certains lui reprocheront aussi un certain manque de radicalité, mais ça lui permet en même temps d'avoir une vraie polyvalence, un choix fait par Toyota que l'on peut tout à fait comprendre et qui ne ferme pas définitivement la porte à des versions plus extrêmes qui ne manqueront pas d'arriver.
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