Shocking ! A Londres, des bus chinois BYD remplaceraient le "Routemaster" irlandais
Sacrilège ! Shocking ! Les bus londoniens "par défaut", jusqu'ici des modèles "New Routemaster" du constructeur irlandais Wrightbus, pourraient être remplacés par des modèles chinois de la marque qui monte, qui monte : BYD. Les sujets de sa Majesté pourraient bien râler très fort... ou pas.
Ils font partie du folklore londonien, comme Big Ben et Tower Bridge, comme les cabines téléphoniques rouges "K6" et les Fish & chips. On parle bien sûr des fameux bus à impériale rouge, à deux niveaux, qui sillonnent les rues de la capitale anglaise depuis maintenant 68 ans !
Premier représentant de ce moyen de transport typique, le "Routemaster" des compagnies AEC et PRV (Associated Equipment Compagny et Park Royal Vehicules -non, PRV ne veut pas dire "Peugeot/Renault/Volvo-...), qui a officié de 1956 à 2005 et est encore utilisé, par dérogation, sur la ligne 15 historique de Londres.
Il a été remplacé par un nouveau modèle en février 2012 seulement. Le "New Routemaster" reste lui aussi fabriqué au pays, par Wrightbus, une entreprise irlandaise. Et on le surnomme le "bus Boris", en référence à l'ancien Premier ministre Boris Johnson, qui avait soutenu son utilisation à l'époque, lorsqu'il était Maire de la capitale. Jusqu'ici donc, le transport en commun de surface de Londres restait l'affaire du Royaume-Uni. Perfect !
BYD a remporté un gros contrat
Mais, les choses risquent bien de changer... Car pour remplacer les New Routemaster, le Maire de Londres, Sadiq Khan, également président de la société de transport TfL (Transport for London), a donné son feu vert à un contrat entre Go-Ahead, un géant des transports Outre-Manche (l'équivalent de la RATP ou de Keolis), et le constructeur chinois BYD, qui n'en finit pas de s'imposer sur différents marchés mondiaux et européens, avec ses voitures, mais aussi, donc, ses bus. Ils sont jusqu'ici fabriqués en association avec son concurrent local Alexander Dennis. Mais là, le contrat, portant pour commencer sur la fourniture de 100 bus, au prix de 400 000 livres (au lieu de 500 000 pour les modèles des concurrents anglais), serait un contrat purement "BYD"...
Et ça, ça fait un peu grincer des dents. Shocking ! Disent certains, qui aimeraient que les bus de Londres, emblématiques, restent de nationalité anglaise. BYD est même accusé par certains de profiter du travail des Ouïghours, qui fabriqueraient des métaux utilisés dans la construction des bus. Des rumeurs démenties par BYD, cela va sans dire.
S'adressant au Sunday Times, l'ancien chef du parti conservateur Sir Ian Duncan Smith a déclaré : "Nous sommes encore une fois allés en Chine pour construire des bus. Quel est le problème avec notre production nationale ? Ce sont des bus britanniques emblématiques de Londres. Pourquoi ne recherchons-nous tout simplement pas un entrepreneur basé, sinon au Royaume-Uni, du moins en Europe."
Car BYD fournissait déjà des bus électriques à différents opérateurs du Royaume, 1 800 exemplaires depuis 2013 exactement, mais fabriqués en partenariat avec Alexander Dennis nous l'avons dit. Par contre, le modèle concerné par ce contrat, le "BD11", sera lui fabriqué en Chine et importé par bateau. D'où la levée de boucliers de certains.
Un bus chinois aux caractéristiques alléchantes
Pour information, le BD11, qui remplacerait le New Routemaster, un modèle hybride diesel, est un bus 100 % électrique, à impériale vous l'aurez compris, de 10,9 mètres de long, qui propose une autonomie de 400 miles environ, soit 644 km, rendue possible par une énorme batterie de 532 kWh (457 kWh utiles). C'est la plus grosse batterie mise en service pour un véhicule commercial au Royaume-Uni.
Il utilise les bien connues batteries "Blade" fabriquées par BYD elle-même, qui font partie intégrante de la plateforme du bus, au bénéfice de la rigidité de construction et du confort de roulement. Les batteries sont modulaires. BYD peut en mettre moins, sachant que les bus de Londres parcourent entre 100 et 200 miles maximum par jour.
Les BD11 peuvent se recharger en 2 heures via un pantographe, jusqu'à 500 kW de puissance, mais remplir les batteries peut aussi se faire via des prises rapides classiques, avec la possibilité de brancher plusieurs prises en même temps pour accélérer la charge.
Quatre moteurs se logent directement dans les roues, ce qui permet de dégager plus d'espace pour les passagers, et de proposer un rayon de braquage de 8 mètres seulement (plutôt 12 en moyenne habituellement).
Des caractéristiques techniques intéressantes donc, face à l'ancien modèle, et un prix inférieur de 100 000 livres face aux concurrents (soit 10 millions économisés à l'achat pour les 100 premiers modèles). Cela semble, malgré les réticences, une bonne opération pour la ville de Londres, et pour les Londoniens, qui se plaignaient en plus de la mauvaise fiabilité des New Routemaster hybrides, souvent en panne manifestement... Ces derniers sont de toute façon voués à disparaître complètement, puisque Londres veut se doter d'une flotte de bus 100 % électriques avant 2030.
Et vous, accepteriez-vous qu'en France les flottes de bus des transports en commun de grandes villes, Paris en tête, soient composées de modèles chinois ? On vous laisse nous dire ça en commentaires...
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