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Le marché de l’occasion craque enfin

Dans Economie / Politique / Marché

Jean Savary

Pour la première fois depuis le Covid, le marché de l’occasion recule, notamment celui des modèles récents. Et les prix dégonflent enfin. Sauf ceux des Japonaises et Coréennes…

Le marché de l’occasion craque enfin

Au printemps dernier, le marché de l’occasion était le village gaulois qui résistait encore et toujours à l’envahissante morosité du marché automobile. Cinq ans que cela durait, cinq ans que face à l’incroyable flambée des tarifs du neuf qui avait suivi l’épidémie de Covid, l’acheteur particulier boudait le neuf au profit de la seconde ou de la énième main.

Et cela alors que l’inflation des côtes avait suivi, en pire, celle des prix catalogue. En caricaturant à peine, depuis le Covid, on paie une occasion récente au prix du neuf de 2019. Après l’année noire 2020, des gens ont revendu leur auto aussi chère, voire plus chère, qu’ils ne l’avaient payée juste avant.

Cette inflation, combinée à celle des prix de l’énergie et plus encore de l’alimentation, était intenable.

D’ailleurs, elle n’a pas tenu.

De l’autre côté du vase communicant

Au début de l’été, la presse professionnelle relevait une « forte baisse » des ventes de voitures d’occasion en juin. Fort, le terme est sans doute exagéré pour un – 4,8 % comparé à juin 2024 d’autant qu’un mois, c’est un peu court pour faire une débâcle.

Mais ce chiffre en cache deux autres : la chute est de quasiment 22 % pour les modèles de moins d’un an et de 10,4 % pour ceux de 2 à 5 ans. Alors que de l’autre côté du vase communicant, l’occasion ancienne fait mieux que résister : les modèles de plus de 6 ans augmentent leurs ventes de 2 à 3 % selon les millésimes.

Bref, ce sont les occasions « récentes » qui chutent, suivant en cela la descente aux enfers du marché du neuf.

Que déduire de cette évolution ?

Modernité ou fiabilité ?

« Que les gens n’ont plus d’sous » me répond un copain. Certes, ça résiste à l’analyse, on achète de plus en plus ancien, donc de moins en moins cher. Pour les modèles de 2 à 5 ans, on peut aussi y voir un reflet de la décrue du marché post-Covid.

Mais il y a peut-être autre chose que j’évoquais dans un récent billet, un refus de la modernité.

Je décrivais les inconvénients pratiques de cette modernité, le remplacement des compteurs et boutons par des écrans tactiles qui nous imposent trois manipulations pour monter, baisser le chauffage ou changer de station, ces voitures qui freinent toute seule sans raison et tournent le volant pas toujours à bon escient, et cætera.

Un remède contre la vente ? Me demandais-je…

Derrière le manque d’appétit pour cette sophistication, n’y a-t-il pas aussi une méfiance quant à sa fiabilité ? Un écran en rideau, ce n’est pas tout à fait la même affaire qu’un bitoniau qui casse…

Le marché de l’occasion craque enfin

L’acheteur recherche la fiabilité

Cette méfiance, il me semble la lire dans les détails des chiffres du marché de l’occasion. Les marques françaises reculent de 7 %, un chiffre qui doit presque tout à la baisse de 12 % des modèles du groupe Stellantis, tandis que, à contre-courant, les marques coréennes progressent de 3,5 % et les Japonaises de presque 3 %.

Certes, le mois de juin ne fait pas l’année, mais j’ai vérifié : en 2024, sur un marché qui n’était qu’en légère croissance, ces marques enregistraient des hausses à deux chiffres.

Inquiétant, car le marché de l’occasion est, bien plus que celui du neuf - où moins d’un acheteur sur deux est un particulier - le baromètre de la confiance. Que les occasions de Hyundaï, Kia, Toyota, Nissan, Honda, Suzuki ou Mazda se revendent beaucoup mieux que celles de Peugeot, Citroën, Fiat ou Opel veut dire une chose, l’acheteur recherche avant tout la fiabilité, qualité la plus souvent associée aux marques asiatiques.

Et c’est là que Stellantis paie l’ardoise du scandale de ses moteurs Pure Tech, sans parler de la gestion à la godille du remplacement des airbags Takata. Tout comme Renault avait payé pendant des années la mise au point bâclée des Laguna II et Vel Satis et les casses en série de ses moteurs diesels.

Cette panade des vendeurs d’occasion a au moins une conséquence heureuse, les prix des petites annonces se dégonflent enfin - notamment ceux des électriques qui s’effondrent littéralement – mais pas pour toutes les marques…

Le moment de faire de bonnes affaires ? Attendons encore un peu…

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