Route de nuit - Jean-Luc Godard: Spiders en filigrane
Hommage à un artiste iconoclaste et génial qui donne dans plusieurs de ses films le premier rôle à l’automobile.
Pardon pour l’irrévérence. Il est bien dérisoire d’évoquer la mémoire d’un créateur aussi important en citant la présence de l’automobile dans sa filmographie. Pourtant, il faut bien admettre que beaucoup de voitures surgissent dans nos souvenirs quand on pense aux œuvres de Jean-Luc Godard qui s’est éteint la 13 septembre à l’âge de 91 ans.
Dans À bout de souffle (1960), Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo déambulent sur les Champs-Élysées dans ce Paris des Trente Glorieuses marqué par la présence des Dauphine et des Aronde qui immanquablement situe l’époque.
Symbole évident d’une société que le cinéaste analyse et , les voitures ne sont pas innocentes quand elles apparaissent dans les scénarios.
Dans Pierrot le fou (1965), on se souvient du baiser que Jean-Paul Belmondo, encore lui, échange avec Anna Karina par dessus les portières de leurs voitures génialement placées tête-bêche. Elle conduit une Alfa Romeo Giulia Spider tandis que lui est au volant d’une Autobianchi Primula.
Dans Week-end (1967), la voiture n’a pas le beau rôle ; au fil des embouteillages monstres et des accidents sanglants, elle est l’objet emblématique de cette société bourgeoise que Jean-Luc Godard déteste et qui est magnifiquement incarnée par Mireille Darc et Jean Yanne.
Le Mépris (1963) raconte le tournage d’une adaptation de l’Odyssée… Durant le séjour à Capri, Paul Javal (Michel Piccoli) laisse Camille (Brigitte Bardot) seule avec Jérémie Prokosch, le riche producteur (Jack Palance)… De cette situation, naît la déchirure, la désagrégation du couple,… le mépris. Camille finit par s’enfuir avec le producteur. Leur voiture s'encastre sous un camion. C’est une Alfa Romeo 2600 Spider.
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