Renault va mieux malgré les dégâts de la sortie de Russie
Même si les ventes de Renault ont baissé en 2022, le groupe français se targue d'une bien meilleure rentabilité malgré son résultat net est dans le rouge à cause de la cessation de ses activités en Russie.
Avec 2 051 174 véhicules écoulés dans le monde en 2022, le groupe Renault (Alpine, Dacia, Renault) a vu ses ventes baisser de 5,9% l’année dernière. Mais les résultats financiers publiés ce matin sont finalement meilleurs que prévus, avec un chiffre d’affaires en augmentation de 11,4% sur cette année 2022 à 46,4 milliards d’euros, une marge opérationnelle de 5,6% sur ce chiffre d’affaires et même un profit opérationnel de 2,6 milliards d’euros. Des résultats qui permettent au groupe Renault de verser un dividende (de 0,25€ par action à ses actionnaires), chose qui n’était plus arrivée depuis 2019. Et d’entendre Luca de Meo, le directeur de Renault, affirmer que le groupe a réussi l’un des redressements les plus rapides de l’histoire de l’automobile.
Renault présente de manière positive des chiffres objectivement encore loin des groupes les plus rentables de l’industrie automobile. Le groupe a en effet terminé l’année 2022 dans le rouge avec un résultat net à -700 millions d’euros et un « résultat net part du groupe » à -338 millions d’euros. Ce mauvais résultat s’explique d’après les hauts responsables du groupe par l’abandon de ses activités en Russie décidé l’année dernière à la suite de la crise ukrainienne, avec un « résultat net des activités abandonnées » à -2 320 millions « du fait de la charge d'ajustements non-cash liée aux cessions des activités industrielles russes ».
De bonnes bases pour la suite ?
Après avoir assaini ses comptes et amélioré fortement la rentabilité de ses voitures, se focalisant désormais sur les marges issues du produit de ces ventes plutôt que sur le nombre de ces ventes, Renault veut désormais revenir dans le vert et au bénéfice net. Le groupe se félicite de l’amélioration de sa trésorerie et vise une marge opérationnelle de 6% en 2023 ainsi qu’un « free cash flow de l’Automobile » supérieur ou égal à 2 milliards d’euros. Il espère aussi capitaliser sur le bon démarrage commercial de l’Austral et de l’augmentation de la valeur résiduelle de ses voitures. Avec quand même quelques incertitudes à court et moyen terme soulevées par Luca de Meo pendant la conférence de présentation de ces résultats :« Ce qui nous inquiète, c’est que le marché des VE n’explose pas. Ce n’est pas encore un marché naturel et il a besoin d’appui de la part des pouvoirs publics », lui qui alertait récemment sur la nécessité d’une stratégie européenne solide pour concurrencer directement l’industrie automobile chinoise et américaine.
Luca de Meo relativise aussi le bon démarrage commercial des marques chinoises en Europe : « n’oublions pas que les Chinois viennent de très bas. Pour eux, il est plus facile de gagner des parts de marché chez nous en partant de rien. Mais il faudra bien veiller à ce que les règles du jeu deviennent équitables sachant que nous, les marques européennes, devons composer avec nettement moins d’aides de la part de nos gouvernements et des coûts de production très supérieurs ».
Et maintenant, le groupe Renault prépare la finalisation de sa réorganisation avec la fondation officielle des entités Horse (véhicules thermiques et hybrides) et Ampère (véhicules électriques) dans le courant de l’année 2023 : « l’activité Horse débutera d’ici l’été. Puis quelques mois plus tard, ce sera au tour d’Ampère. Il faut que cette entité Ampère soit autonome. Elle doit être lancée avant la fin de l’année 2022 mais ce lancement dépendra des évolutions du marché ». L’année 2023 s’annonce donc chargée pour le groupe Renault qui jouera son avenir tout entier avec la mise en place de ces deux entités.
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