2. Qu’est-ce qui peut faire disparaître le Diesel ?
Le Diesel est désormais considéré comme l’ennemi à abattre pour les pouvoirs publics comme pour certaines municipalités. Si ce n’a pas toujours été le cas, il est évident que le Diesel n’est plus mis en avant. Certaines mesures devraient contribuer à le rendre de moins en moins attrayant.
Hausse des prix à la pompe.
Alors qu’il est plus coûteux à produire, le gazole est vendu moins cher que l’essence à la pompe ! Cette incongruité française (mais pas seulement) est due à une fiscalité plus avantageuse pour le gazole. Ce sont les gouvernements successifs depuis les années cinquante qui ont permis cela. Mais d’ici quatre ans, gazole et essence (SP95-E10) auront le même prix.
Défiscalisation du carburant essence pour les entreprises.
Depuis janvier 2017, les entreprises ont le droit de déduire une partie de la TVA sur l’essence utilisée par leurs voitures. On commence doucement puisqu'il ne s’agit pour le moment que de 10 % de déduction. Ce sera 20 % en 2018, 40 % en 2019, jusqu’à 80 % maxi à partir du 1er janvier 2021. Pour les utilitaires à moteur essence, cette déduction sera mise en place en 2018 (déduction de 10 %) jusqu’à 2022 et les années suivantes (déduction de 100 %). Rappelons que pour les entreprises, la TVA sur le gazole et déductible à 80 % pour les voitures, 100 % pour les utilitaires (camions et camionnettes). Ces déductions pourraient inciter les entreprises à choisir des véhicules à essence, surtout si le kilométrage annuel est limité.
Normes encore plus contraignantes.
Passer les nouvelles normes antipollution et surtout réussir le nouveau cycle d’homologation WTLC et la mesure RDE de consommation et d’émissions polluantes en conditions réelles, devraient obliger les constructeurs à modifier et à rendre plus efficace les systèmes de dépollution montés sur leurs autos. Des essais concluants ont déjà été réalisés par les constructeurs avec des autos équipées d’un double système SCR (avec additif Adblue), dont un associé au FAP. Qui dit double système SCR, plus réservoir d’Adblue dimensionné en conséquence dit augmentation du prix de l’auto (et quid de la fiabilité de ce dispositif ?). Ce type de système installé sur une auto coûterait plusieurs centaines d’euros. À noter que le FAP devrait être généralisé sur les voitures essence, là aussi il y a un coût, il serait plus réduit, on parle de quelques dizaines d’euros.
L’interdiction du Diesel dans les villes.
À bas le Diesel, semble dire la Mairie de Paris. Il est vrai qu’avec les pastilles Crit’air qui pénalisent les moteurs diesels les plus anciens et la possibilité d’interdire (on attend plus d’informations sur la faisabilité du projet) le Diesel en 2024 dans la capitale, les jours semblent compter pour les voitures à moteurs diesels. Cela d’autant plus que d’autres municipalités pourraient suivre cet exemple. Les automobilistes “dieselisés“ seraient alors condamnés à errer en périphérie des grandes agglomérations. Ça promet...
La baisse de la consommation des moteurs essence.
Le moteur diesel, du fait d’un meilleur rendement, consomme moins. C’est toujours vrai, mais les moteurs essence font toujours plus de progrès. De plus, une voiture essence est toujours affichée à un tarif moins élevé qu’une voiture diesel. Elle va polluer moins grâce à l’adoption d’un filtre à particules. Ce FAP essence devrait être généralisé. Et l’offre des voitures essence ne cesse d’augmenter. Il faut ajouter à cela les voitures hybrides et hybrides rechargeables souvent couplées avec un moteur essence, et aussi les électriques qui vont continuer à rogner les parts de marché du Diesel.
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