Prise en mains – Hyundai Santa Fe Hybrid 230 ch HTrac : ne vous fiez pas aux apparences
Confidentiel sur le marché français, le Santa Fe cartonne aux États-Unis. En toute logique, la cinquième génération évolue de façon à satisfaire ces derniers. Du moins, c’est ce que laisse penser son nouveau design. Mais il ne faut pas toujours s’arrêter à la première impression.
Qu’il semble loin le temps où le Santa Fe était l’un des fers de lance de Hyundai en France et, plus largement, en Europe. Au fil des renouvellements, ce SUV a grandi, s’est alourdi, a vu ses tarifs enfler et, surtout, s’est longtemps vu pénalisé par une fiscalité française très défavorable à ce type de véhicules lorsqu’il fonctionnait grâce à des moteurs diesel. Si la génération qui est toujours en vente aujourd’hui a résolu ce problème en se convertissant exclusivement aux motorisations hybrides, c’est, cette fois-ci, son style qui n’a pas fait l’unanimité tandis que ses prestations n’étaient au meilleur niveau de la catégorie.
Les choses pourraient bien changer avec le prochain Santa Fe, dont les premiers exemplaires devraient poser leurs roues en Europe au printemps prochain. Déjà, lors de notre première rencontre avec ce cinquième opus, l’auto nous avait semblé réussie. Restait toutefois à prendre le volant d’un modèle qui, il faut bien le reconnaître, semble d’abord avoir été étudié pour séduire la clientèle nord-américaine.
Tout pour réussir
Lors de notre première rencontre, le nouveau Santa Fe nous avait d’emblée séduit. D’entrée de jeu, son look très personnel, même s’il ne plaira pas à tout le monde, interpelle. Des optiques aux passages de roues, en passant par la proue et la poupe, ce coréen met largement en avant les angles. La présentation intérieure, indéniablement moderne, nous avait alors semblé très soignée, tandis que l’habitabilité et le volume de coffre progressaient suffisamment pour que les familles y trouvent leur compte. Restait alors une inconnue : quelles motorisations les ingénieurs allaient glisser sous son capot ? Notre deuxième rencontre, réalisée dans le cadre des World Car Award Test Drive, nous a permis d’en apprendre un peu plus sur ce point.
En effet, Hyundai a dévoilé la gamme nord-américaine de son best-seller alors que les portes du salon de Los Angeles allaient s’ouvrir. Outre Atlantique, l’offre débute donc avec un 2.5 Turbo de 277 ch. En parallèle, une version full hybrid de 230 ch sera commercialisée. Il s’agit, ni plus, ni moins, que de la motorisation déjà vue à bord de la précédente génération. La marque ne nie pas non plus travailler à la mise au point d’une déclinaison hybride rechargeable, indispensable dans de nombreux pays européens. Cette dernière sera sans doute dévoilée lors de la présentation publique européenne du véhicule, qui devrait avoir lieu en février prochain, lors du salon de Genève.
Des deux variantes d’ores et déjà disponibles, l’hybride sera sans doute la seule qui sera inscrite au catalogue français. Et cela tombe bien, car c’est celle-ci que nous avons pu tester durant quelques dizaines de kilomètres. Avant de prendre le volant du Santa Fe, nous sommes toutefois quelque peu inquiets : le véhicule mis à notre disposition répond aux normes nord-américaines. Son comportement dynamique pourrait donc, comme c’est souvent le cas des autos made in USA (les Santa Fe livrés en Amérique du Nord sont assemblés dans l’Alabama), s’avérer décevant à nos yeux d’Européen.
Comme souvent, notre essai débute par quelques kilomètres réalisés en zone urbaine. Si, avec ses 4,83 m de long et 1,88 m de large, le Santa Fe ne sera pas forcément à l’aise dans les centres-villes européens, il se trouve, sur les larges avenues de la banlieue de Los Angeles, comme un poisson dans l’eau. Sa mécanique, composée d’un 1.6 Turbo et d’un bloc électrique, l’ensemble étant couplé à une boîte automatique à 6 rapports, s’y révèle d’une douceur extrême. Impossible, dans le cadre de cette prise en mains, de se faire une idée précise de la consommation, mais nous avons pu constater que ce SUV circulait plus de la moitié du temps sans avoir recours à son 4 cylindres.
Nous voilà alors sur l’autoroute et le Santa Fe continue de nous enchanter. S’il ne faut pas en attendre des accélérations de sportives, les reprises sont néanmoins franches et la boîte automatique gère efficacement les changements de rapports. Le niveau sonore à bord reste très limité, ce qui sera fort agréable lors des longs trajets. En revanche, sur les raccords de la chaussée, la suspension se montre un peu ferme. Rien de dramatique mais comme nous nous attendions à des réglages "à l’américaine", cela peut surprendre.
Ce qui est un désavantage en matière de moelleux devrait, en revanche, devenir un atout lors des longs trajets, avec des mouvements de caisse, notamment en courbe, limités au maximum. Outre-Atlantique, nos collègues journalistes n’ont d’ailleurs pas manqué de souligner que ce Santa Fe présentait un "toucher de route à l’européenne", ce qui sonne, dans leur bouche, comme un compliment.
Avant de rendre les clés de "notre" Santa Fe, un détour par un axe plus sinueux s’impose. Nos premières impressions se confirment. Pour peu que l’on aborde les virages, même très serrés, à une allure raisonnable, le roulis est parfaitement contrôlé et le train avant suit parfaitement les injonctions du conducteur. En entrée de courbe, le freinage s’avère honorable, sans plus, mais, en sortie, la bonne volonté de la mécanique, qui œuvre toujours sans hausser exagérément la voix, et de la transmission évite l’impression de creux qui existe sur certaines hybrides lorsque l’on relance l’auto. En comparaison, l’un de ses principaux rivaux, le Toyota Highlander, ne peut prétendre offrir le même agrément de conduite.
Le retour à notre base est l’occasion de se pencher plus en détail sur l’habitacle de ce Santa Fe. Contrairement à l’exemplaire que nous avions pu observer en statique, celui-ci répond parfaitement aux modèles qui seront livrés aux clients. La présentation générale est toujours aussi plaisante à l’œil, surtout sur la finition Calligraphy de notre exemplaire, la plus haute au sein de la gamme américaine. Aucune fausse note en ce qui concerne les matériaux. Les plastiques sont de qualité, le cuir qui habille les sièges raffinés et, comble du chic, on trouve sur cette version des inserts en bois clair. Les assemblages, quant à eux, sont largement dignes de modèles premium. Parmi les rares fausses notes, on trouve les poignées de portes intérieures, faites d’un plastique peint façon métal, qui semblent assez légères.
En finition Calligraphy, le Santa Fe américain dispose de 6 places assises réparties selon le schéma 2-2-2. Cela permet aux occupants du deuxième rang de profiter de véritables fauteuils, probablement plus confortables que la banquette qui devrait équiper les exemplaires européens. En revanche, cette disposition ne permet pas, une fois les rangs 2 et 3 rabattus, de disposer d’un plancher entièrement plat (il demeure un espace vide entre les dossiers). De plus, le volume de chargement n’est pas des plus généreux, Hyundai USA annonçant un maximum de 1 415 l. La faute à la cinématique des sièges, dont seuls les dossiers se rabattent.
Un américain taillé pour l’Europe
Par bien des aspects, le nouveau Santa Fe répond d’abord aux critères de nos cousins d’outre-Atlantique. Les ingénieurs Hyundai semblent toutefois avoir travaillé d’arrache-pied pour que, sur le plan technique, il réponde également aux exigences du Vieux Continent. De bonnes premières impressions qu’il faudra néanmoins confirmer sur nos routes. Il faudra également patienter quelques semaines avant de connaître les tarifs de ce nouvel opus, sans doute en hausse marquée par rapport à ceux de la quatrième génération.
Crédit photos : Cédric Morançais / World Car Award / Hyundai
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