Présentation vidéo en avant-première - Nouvelle Hyundai i30 : sérieuse

Chez les constructeurs coréens, les durées de vie de chaque modèle sont raccourcies au maximum. Il faut en effet occuper le terrain, et faire parler plus souvent que les autres, afin d’asseoir une image grandissante mais toujours un peu timide en Europe.

De fait, la précédente i30 n’aura usé ses gommes sur nos routes que pendant un peu plus de 5 ans avant de devoir céder la place à cette 3e génération.

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Le modèle est crucial. Il s’agit de la deuxième meilleure vente du constructeur, derrière le SUV compact Tucson (en Europe). Il bataille dans une catégorie très disputée, dominée par la Volkswagen Golf (toujours en Europe) et par la Peugeot 308 en France. Les ambitions de Hyundai sont claires : ils veulent en vendre dans l'hexagone 3 fois plus que de sa devancière, qui s'écoule péniblement à 1 500 exemplaires par an. Cette présentation nous a permis de commencer à déterminer si elle avait les épaules pour cela.

Commençons par le design, signé des équipes de Peter Schreyer, responsable du département éponyme pour Hyundai (et Kia d’ailleurs). On se souviendra que Peter est passé par la case "Volkswagen Group". Ce qui tend à expliquer les orientations stylistiques germanisantes des produits coréens ces dernières années. Mais de toute manière, ils sont force de référence et comment blâmer un constructeur qui chercherait à s’en inspirer ?

Un style sérieux et germanisant

La nouvelle i30 repose sur une plateforme intégralement nouvelle, ce qui a permis de renouveler entièrement son dessin. Pas de révolution cependant par rapport à la précédente, les proportions et la silhouette restent les mêmes, mais une très profonde évolution. La proue adopte par exemple une nouvelle calandre, baptisée "cascading grille" (calandre en cascade). Elle représente la nouvelle identité visuelle de la marque et sera donc déclinée à l’avenir sur tous les modèles.  Elle fait très… Audi, oui. D’ailleurs sous certains angles on a retrouvé des airs d’A3 à cette compacte asiatique.

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La proue, donc, adopte cette nouvelle calandre, mais aussi des feux étirés, comme ceux de sa cousine la Kia Cee’d. À LED selon les finitions, ils surplombent les feux de jour à LED verticaux qui évoqueront pourquoi pas la DS 3.

Le profil est relativement étiré, avec une ligne de caisse qui court des phares aux feux arrière. Les 4,34 m de l’ensemble (la i30 est dans la moyenne de la catégorie niveau taille) semblent presque plus courts. C’est en arrivant au niveau du montant C (à l’arrière) que l’œil est accroché par le détail qui nous semble le moins réussi esthétiquement, à savoir la vitre de custode, dont l’inclinaison ne répond pas à celle du hayon. Rien de rédhibitoire mais on a le sentiment qu’ici quelque chose dérange, de façon presque impalpable. Ce n’est pas 100 % fluide… À l’arrière enfin, on retrouve des feux à LED également, et un dessin plutôt consensuel.

Au global, il ne se dégage de cette nouvelle i30 rien de spectaculaire. C’est propre, sobre, assez germanisant. Mais sans grande concession à l’émotion.

Dans l’habitacle, on ne reconnaît plus l’i30 d’aujourd’hui. Tout a changé, tout est réorganisé. Le dessin n’est pas désagréable mais là encore plus rationnel qu’émotionnel. L’organisation est horizontale, sur deux niveaux. Posé sur la planche de bord, plus ou moins adroitement (on a vu pire chez Mercedes) trône un écran tactile de 8 pouces permettant de piloter toutes les fonctions multimédias de l’auto. En dessous, les commandes de climatisation. L’instrumentation, classique, est simple mais lisible, le volant au dessin inédit est assez sympathique à l'œil comme au toucher. À l’arrière, l’espace aux genoux est honorable, mais la garde au toit sera un peu faible si vous mesurez plus d’1,80 m et que vous optez pour le toit panoramique, qui minore celle-ci. Le volume de coffre, 395 litres, est dans la moyenne de la concurrence…

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La qualité de fabrication est honorable. Les assemblages sont particulièrement réussis tandis que les matériaux utilisés vont du très bon (haut de planche de bord, contre-portes, sellerie) au moyen avec des plastiques durs mais qui ne sonnent pas creux. La Volkswagen Golf et la Peugeot 308 sont au-dessus, mais la coréenne ne démérite pas. Ça manque toutefois d’un peu de gaîté… Inspiration germanique, vous a-t-on dit !

Un équipement pléthorique

Là où la i30 en met plein la vue, c’est en termes d’équipement. Une véritable corne d’abondance… On a le sentiment que Hyundai à tout jeté dans sa nouvelle compacte, au point d’en faire la mieux équipée de toute sa gamme. Citons en vrac et de façon non exhaustive le régulateur de vitesse adaptatif, le freinage automatique d’urgence en cas d’obstacle avec détection des piétons, la caméra de lecture des panneaux routiers, l’alerte de véhicule dans l’angle mort, l’assistance active au maintien dans la file de circulation, l’alerte de trafic à l’arrière de la voiture lorsque l’on sort en marche arrière de son stationnement, l’alerte anti-somnolence, les sièges chauffant et ventilés, le volant chauffant, la caméra de recul, les 7 airbags dont un pour les genoux du conducteur. Et bien sûr la connectivité n'a pas été oubliée, avec la compatibilité Apple Car Play et Androïd auto, qui permet de gérer son smartphone via l’écran de la voiture, et des services connectés Tom Tom Live qui viennent avec le GPS (bouchons en temps réel, météo, zones de danger, etc.).

Rien qui n’ait été déjà vu ailleurs, mais chez Hyundai, une telle liste est inédite, à ce niveau de gamme. Reste à savoir ce qui sera de série, et ce qui sera en option.

Une plateforme et des motorisations modernisées

Côté châssis, la nouvelle plateforme s’annonce plus légère de 28 kg, plus rigide de 20 % que l’ancienne, grâce à l’emploi d’acier à haute élasticité. La direction est 10 % plus… directe justement. Ce qui promet une agilité supérieure, que nous ne manquerons pas de tester lors des futurs essais routiers. Le train arrière est multibras sur l’ensemble de la gamme.

Enfin, la i30 cru 2017 sera animée par 3 moteurs essence, un 1.4 atmosphérique de 100 ch et 134 Nm de couple, un 3 cylindres turbo de 120 ch et 171 Nm, et un nouveau 1.4 T-GDI de 140 ch et 242 Nm. En diesel ce sera un 1.6 CRDi décliné en 3 niveaux de puissance, 95, 110 et 136 ch (pour un couple de 280 Nm, identique quelle que soit la puissance), qui se chargera de mouvoir la compacte. Avant l’arrivée, plus lointaine, d’une version « N » (pour Nürburgring…), sur vitaminée et destinée à concurrencer 308 et Golf GTI ou futur Mégane R.S..

Le 1.4 T-GDI 140 et les 1.6 CRDi 110 et 136 peuvent être couplés à la transmission manuelle pilotée à double embrayage 7-DCT.

Sur le papier, donc, cette i30 a de quoi relever le défi, et faire quelque tort à la concurrence. Nouvelle plateforme, gamme de motorisations enfin moderne (sauf 1.4 essences 100 ch), équipement riche présentation sobre mais ergonomique, sans oublier une garantie toujours fixée à 5 ans kilométrage illimité. Reste à voir lors des essais dynamiques si elle est tout simplement… agréable à conduire.