Elégance et 6-en-ligne, les BMW 435i/440i sont des beautés encore abordables
Finement dessinées et puissamment motorisées, les BMW 435i et 440i proposent une alliance de qualités en voie de disparition, en cette ère d’électrification galopante. On peut commencer à préserver les beaux exemplaires. Dès 19 000 €.

Les collectionnables sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Après elle, la lourdeur. La Bmw Série 4 F32 mérite sa place au panthéon du design BMW. En effet, elle réalise une synthèse particulièrement heureuse entre fonctionnalité et finesse, agressivité et élégance. Grand succès commercial, elle est remplacée par une autre série 4 en 2020, pas laide mais qui s'auto-caricature avec ses rognons de calandre démesurés, tout en croyant intelligent d'inverser le pli Hofmeister, typique de marque. Elle inaugure l'ère du pâté en croûte au pays de la saucisse. L'ancienne F32, au dessin autrement subtil, permet aussi d'accéder au mythique 6-en-ligne BMW à un prix acceptable, chose impossible aujourd'hui en neuf à cause de la délirante Ecotaxe française. Celle-ci a pour conséquence de raréfier l'offre en occasion récente, tout en en gonflant exagérément les prix. Conséquence, la cote de la génération F ne baisse pour ainsi dire pas, ce qui renforce son attrait...

On ne peut pas dire que l’évolution stylistique des BMW soit un long fleuve tranquille. Après une ère Bangle très décriée, les autos bavaroises sont revenues à un design consensuel, qui a connu une apogée avec la Série 4, commercialisées en juin 2013.
Dérivant de la Série 3 F30, elle s’en distingue par sa carrosserie totalement différente et bien plus élégante. D’abord proposée en coupé deux portes, la Série 4 bénéficie d’emblée dans sa version 435i d’un beau 6-cylindres essence, le N55 de l'ancienne 335i LCI, uniquement suralimenté certes, mais paré des dernières technologies.

Distribution entièrement variable, injection directe, pompe à huile pilotée : de quoi développer 306 ch pour 400 Nm (dès 1 200 tr/min !) et offrir de grosses performances tout en modérant la consommation. 250 km/h au maxi, 0 à 100 km/h en 5,1 s avec la boîte auto ZF à 8 rapports optionnelle et 7,9 l/100 km en moyenne annoncée en BVM (et 7,6 l/100 km avec la BVA).
Avec des trains roulants peaufinés (voies élargies), un centre de gravité abaissé face à la Série 3, de gros freins pincés par des étriers à 4 pistons, et une répartition des masses égale entre l’avant et l’arrière, la 435i rassure, et si ça ne suffit pas, une transmission intégrale xDrive est proposée en supplément (permettant d’abaisser le 0 à 100 km/h en 4,9 s !). On trouve aussi un amortissement piloté dans la liste (longue) des options.

Pour autant, l’équipement de série est déjà riche : clim auto bizone, sièges à réglages électriques, projecteurs au xénon, régulateur de vitesse… Plusieurs finitions sont proposées : Lounge en entrée de gamme, plus les Sport et Luxury (comprenant notamment GPS, clim trizone, radar de stationnement avant), se différenciant surtout par l’ambiance proposée. Quant à elle, la M Sport intègre la suspension affermie et le kit aéro. Les prix débutent à 49 950 € pour la Lounge (soit 60 200 € actuels), ce qui est beaucoup mais pas excessif.

Dès octobre 2013, la Série 4 se décline en cabriolet doté d’un toit dur rétractable ajoutant 240 kg (total de 1 740 kg) mais combiné les avantages d’un coupé et d’une découvrable. Quelques mois plus tard, en mai 2014, une très élégante variante à 5 portes apparaît, la Gran Coupé, dotée en sus d’un hayon très pratique. En mars 2016, les 435i disparaissent. Pourquoi ? Parce qu’en vertu de leur nouveau moteur, elles changent d’appellation : ce sera 440i désormais.

Sous le capot s’installe un 6-en-ligne tout nouveau, le B58, bien différent du N55. De type « closed deck », il ferme le haut de son bloc-cylindres, et pose dessus une culasse, dotée de son propre circuit de refroidissement, le tout pour une meilleure rigidité. Plus puissant (326 ch), ce groupe modère aussi sa consommation (dès 7,2 l/100 km), alors que les performances progressent très légèrement (- 0,1 s sur le 0 à 100 km/h).
En janvier 2017, après 400 000 unités vendues (tout de même !), la Série 4 bénéficie d’un léger restylage, touchant à l’éclairage extérieur (désormais à LED), aux boucliers et la décoration intérieure. Des détails, qui permettront tout de même à cette génération de Série 4 de durer jusqu’en 2020.

Combien ça coûte ?
A fort kilométrage (environ 200 000 km), comptez un minimum de 19 000 € pour un coupé 435i bien entretenu et d’origine (pas si courant). A 22 000 €, on s’offre un exemplaire de moins de 150 000 km, et à 25 000 €, on tombe sous les 100 000 km, alors qu’à 28 000 km, on se rapproche des 50 000 km. Les prix varient étonnamment peu selon la carrosserie.
En revanche, l’état et surtout la configuration auront une plus grande influence, les M Sport étant plus valorisées. La présence de la hifi, des grandes jantes, du toit ouvrant et du cuir, notamment, jouent aussi nettement sur les sommes demandées. Les 440i, plus récentes et attractives, sont aussi nettement plus chères : rehaussez le minimum aisément de 4 000 € à 5 000 €.

Quelle version choisir ?
Pour un rapport qualité prix optimal, une 435i fera l’affaire, à condition d’avoir été rigoureusement entretenue et laissée dans son état d’origine. La carrosserie ? Ce sera une question de préférence personnelle.

Les versions collector
Potentiellement toutes, si, là encore, elles sont en parfait état d’origine. Comme les Série 4 sont assez nombreuses sur le marché, privilégiez les facteurs de rareté, comme un très faible kilométrage, un historique limpide et une configuration originale (coloris, options nombreuses).

Que surveiller ?
Fondamentalement, ces BMW sont très fiables, mais pas sans faiblesses, surtout les 435i. En effet, le moteur reste capable de très forts kilométrages, mais demande une attention plus soutenue. Par exemple, ils pâtissent encore parfois d’une maladie bien connue chez BMW : des coussinets de bielles un peu faiblards. Certes, cela apparaît surtout sur les exemplaires « préparés » et aux vidanges trop espacées, mais on surveillera le phénomène car le résoudre coûte tout de même plus de 2 000 €.
Autres avaries possibles : les bobines d’allumage, les thermostats et pompe à eau ainsi que, de façon plus courante, la durit de suralimentation allant du turbo à la culasse. Celle-ci est aussi à vérifier sur les 440i, mais celles-ci s’épargnent toutes les autres avaries mentionnées : elles sont nettement plus fiables. Côté transmission, si BMW ne préconise pas de vidange, mieux vaut en effectuer, surtout sur les automatiques et les xDrive, à la boîte de transfert sensible.
Avant 80 000 km, c’est l’idéal, sinon, les cas de rupture de cette dernière ne sont pas si rares. Pas de soucis particuliers ou récurrents à signaler dans l’habitacle, bien réalisé, même si quelques bugs électroniques peuvent toujours se manifester.

Sur la route
J’ai pu tester assez longuement un coupé 435i xDrive de 2013. Une bien jolie auto ! A l’intérieur, on retrouve la planche de bord de la Série 3 F30, une belle pièce, à la fois stylée et bien réalisée. Les sièges sont parfaits (si on a opté pour le réglage lombaire électrique, attention) et la position de conduite tout autant. Le 6-en-ligne se réveille dans un joli son, et d’emblée, la douceur mécanique surprend en bien. La boîte change de rapport presque insensiblement, et en conduite tranquille, on se sent relaxé. La suspension filtre correctement les inégalités, le niveau sonore reste très bas...

Mais on a 306 ch sous le pied droit ! Alors, on l’enfonce, et là, la 435i change de visage. Elle administre des accélérations impressionnantes, mais surprend encore plus par la vigueur de ses reprises. Des chronos de sportive ! La boîte, vive et rapide, seconde idéalement le moteur, surtout en mode Sport, où la réactivité mécanique se trouve renforcée et la direction affermie. Celle-ci ne déborde pas de feedback, mais elle se révèle précise, tout comme le train avant.

Rigoureux, le châssis autorise une exploitation sereine de la cavalerie, et si on s’y prend bien, on peut faire survirer la 435i en sortie de virage, avec les gaz, malgré la transmission intégrale. Un ensemble homogène et captivant, même si la sonorité du 6-en-ligne déçoit quelque peu. Quant à la consommation, elle peut tomber à 9 l/100 km si on roule tranquillement. Ce qui est difficile…
L’alternative youngtimer
BMW 325i/328i Coupé et Cabriolet E36 (1992 – 1998)

Quand on parle de rupture stylistique chez BMW, impossible de ne pas mentionner la Série 3 E36, qui a renouvelé adroitement le design de la marque en 1991. Très équilibrée et homogène néanmoins, elle se pare d’une grande élégance quand elle se décline en coupé, dès 1992. Toute en finesse, la carrosserie flatte le regard, et il en va de même pour le cabriolet lancé en 1993.
Le tout se complète d’un excellent 6-en-ligne 2,5 l de 192 ch, performant et musical, animant la variante 325i. Celle-ci jouissant d’un châssis rigoureux (essieu arrière multibras), l’agrément de conduite est intense… mais la finition nettement perfectible. Cela évolue fin 1994 quand cette Série 3 bénéficie d’un léger restylage et d’un moteur porté à 2,8 l (193 ch). Plus aboutie que jamais, la 328i accompagnera la Série 3 E36 jusqu’à son remplacement par l’E46, finalisé en 1998. A partir de 10 000 €.
BMW 435i F32 (2013), la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en ligne, 2 979 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo à double volute
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou 8 auto, propulsion ou 4 roues motrices
- Puissance : 306 ch à 5 800 tr/min
- Couple : 400 Nm à 1 200 tr/min
- Poids : dès 1 510 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : dès 5,2 secondes (donnée constructeur)
> Pour essayer de trouver des annonces de BMW 435i-440i F32-36, rendez-vous sur le site de La Centrale.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Les données que vous renseignez dans ce formulaire sont traitées par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.
Les données obligatoires sont celles signalées par un astérisque dans ce formulaire.
Ces données sont utilisées à des fins de :
Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduite une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL).
Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : Politique de confidentialité
Alerte de modération