Présentation vidéo - Alfa Romeo Tonale : le SUV de la relance ?
Enfin. 4 ans après son annonce, le SUV compact italien est enfin dévoilé dans sa version définitive. Le modèle est crucial pour Alfa Romeo qui entend bien, grâce au Tonale, renaître de ses cendres. Le constructeur milanais se donne-t-il les moyens de ses ambitions ? Premières réponses avec la découverte de ce crossover qui sera sur les routes au mois de juin prochain.
Même les Arlésiennes finissent par se dévoiler. Dans le cas de l’Alfa Romeo Tonale, du concept car, à sa présentation définitive aujourd’hui. Quatre ans d’avancées, de reculades, de crise sanitaire et de changement d’actionnaire, c’est long et, parfois, pour un design gelé dès le départ du projet, c’est énorme, car la marque prend le risque de voir son dessin ne plus être au goût du jour.
Alexandro Maccolini, le directeur du design d’Alfa a fort heureusement joué la prudence, comme s’il savait que son travail devait durer dans le temps. Et si le Tonale n’est pas d’une tonitruante originalité, il a le bon goût d’être intemporel, cohérent et dynamique (pour un SUV s’entend). Il ne produit pas cet effet "camionnette" de bon nombre de crossovers car il ne dépasse pas 1,60 m de haut. En plus, le styliste a réussi à intégrer les codes maison, pour que le premier SUV compact de la marque soit immédiatement identifiable.
Ce Tonale est bel et bien une Alfa Romeo, avec la calandre traditionnelle en forme de triangle, évidemment, mais aussi ce pli qui court sur tout le profil et la lunette arrière qui se termine en pointe centrale.
Une Alfa est avant tout destinée au conducteur
À l’intérieur aussi on est en terrain connu. Nombre de pièces sont reprises de la Giulia et du Stelvio et, l’égoïsme caractéristique, et revendiqué, de la marque est au rendez-vous. Alfa a toujours fabriqué des voitures avant tout destinées au conducteur et tous les éléments de la planche de bord sont dirigés vers lui. Et si le Tonale sacrifie aux écrans numériques pour son multimédia comme pour ses compteurs (les deux dalles ne mesurent pas moins de 22,5 pouces), ces derniers ont le bon goût de rester ronds et constellés de vrais chiffres. Il ne manque plus que la marque Jaeger pour se retrouver face au tableau de bord du Spider des années 70.
Mais si les Alfa d’avant se moquaient autant de la modernité que de ses passagers, ce n’est plus le cas de ce Tonale, qui doit son nom à un col italien, comme le Stelvio. Ceux de l’arrière sont même particulièrement bien traités, grâce à un bel empattement pour une longueur totale de 4,53 m. Le coffre lui aussi est relativement grand en proposant 530 litres. Mais c’est sous le capot que la Milanaise fait un bond dans le XXIe siècle en misant sur l’hybridation à tous les étages.
Au menu : deux hybrides 48v de 130 et 160 ch, sur la base d'un bloc de 1.5l, et un hybride rechargeable de 275 ch. Au moteur "multiair" de 1.3l, vient s'ajouter une batterie de 15,5 kWh qui entraîne les roues arrière transformant l'engin en 4x4, appelé Q4 chez Alfa. Elle revendique un 0 à 100 km/h en 6,2s et une autonomie en tout électrique de 80 km.
Ce dernier modèle, le plus puissant de la gamme au lancement, a d’ailleurs valu au Tonale, l’un de ses nombreux retards. Lorsqu’il a été nommé à la tête de la marque milanaise lors de son intégration dans le groupe Stellantis, Jean-Philippe Imparato a tapé sur la table : les performances du système ne lui convenaient pas. Pas assez Alfa. Reprises telles qu’elles du Jeep Compass 4xE, dont le Tonale reprend toute la plateforme, elles manquaient de tonus. « Nous avons retardé le lancement de 12 semaines pour parvenir au résultat que nous souhaitions » reconnaît le Français aujourd’hui.
500 millions d'investissement dans l'usine qui assemble le Tonale
Autre point noir particulièrement surveillé par le nouvel actionnaire : la qualité d'assemblage. L'usine italienne de Pomigliano, qui fabrique le Tonale a droit à un investissement de 500 millions d'Euros pour être à même de livrer des voitures correspondant à la volonté de premiumisation de la marque. Mais qui dit haut de gamme, dit valeur résiduelle au top, année après année. ce qui n'a pas toujours été le cas chez Alfa. Aussi, et pour la première fois dans le monde automobile, chaque Tonale aura droit à un certificat NFT (Non Fungible Token). Ultra-verrouillé par la block chain, ce certificat garantira aux différents propriétaires l'historique complet de son auto.
Effort de qualité, et de valeur résiduel sont autant de points que la marque veut corriger qui doivent faire entrer Alfa Romeo dans une nouvelle aire. Et ce Tonale se veut le maître étalon de ces temps nouveaux. Reste que le pari est énorme : la marque dispose aujourd’hui de deux modèles seulement (la berline Giulia et le grand SUV Stelvio). Ses ventes sont loin d'être au firmament et l'arrivée d'un SUV cmpact, le segment le plus vendu dans le haut de gamme ne peut que donner un souffle d'air à la marque et à son réseau. À condition que la mission qualité soit accomplie et que l'Alfa Tonale reste une vraie Alfa. Réponse au mois de juin, au moment des essais et de la commercialisation.
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