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Pollution diesel à Paris - La pétition d'Anne Hidalgo, un aveu d'ignorance ?

Vendredi, on était le 1er avril : méfiance en écoutant les infos du matin. Pourtant quand Anne Hidalgo, la maire de Paris, a évoqué sur France Inter la pétition qu'elle lance contre la commission européenne qui a donné un "permis de polluer" aux constructeurs, je savais qu'elle ne blaguait pas.

Pollution diesel à Paris - La pétition d'Anne Hidalgo, un aveu d'ignorance ?

J'en étais même sûr, qu'elle croyait vraiment ce qu'elle disait.

Je le savais parce que la veille, circulant dans Paris, j'avais suivi trois ASP (agent de surveillance de Paris) à scooter et je reniflais la pestilence de leurs moteurs deux temps, mélange d'essence imbrûlée et d'huile bien brûlée.

Au cas où vous ne le sauriez pas, un moteur 2T de scooter ou de cyclo, sans consommer plus que 3 litres aux 100 km, est capable d'émettre davantage de polluants qu'une voiture diesel et même qu'un 4x4 diesel voire qu'un 4x4 diesel de chez Volkswagen ou Renault. En fait, on le sait depuis les années 70, rien ne pollue plus qu'un moteur 2T hormis un poêle à charbon mal réglé. Ou un TDI de chez Volkswagen avant rappel ou un dCI de chez Renault s'il fait moins de 17°C, ce qui était le cas ce frisquet 1er avril.

Voici des lustres que cette turpide mécanique devrait être proscrite de toutes les villes de France, même ses versions modernes dont le pseudo-catalyseur ne résiste pas un an aux vapeurs d'huile. Que ces fumeux engins soient encore autorisés alors qu'en juillet seront interdites de capitale toutes les motos à moteur 4T d'avant 2000, dont certaines sont catalysées, me laisse rêveur.

A Bombay, en Inde où l'on n'est pourtant pas à un kilo de particules près dans ses poumons, le moteur 2T est interdit depuis plus de 15 ans. On a même obligé les dizaines de milliers de conducteurs de rickshaws, ces antiques triporteurs d'origine Vespa qui font office de taxi, à convertir leurs engins au GPL et au graissage séparé.

La pollution, ce mystère parisien

 

Pollution diesel à Paris - La pétition d'Anne Hidalgo, un aveu d'ignorance ?

Mais à Paris, ville obsédée par la pureté de son air, quand on achète par centaines des scooters pour les policiers municipaux, on les choisit avec moteurs 2T. De l'incompétence ? Non, de l'ignorance. Ici, on n'aime pas trop ça, ces motos et ces voitures, ces machins de beaufs qui polluent, on ne connaît pas grand-chose à la mécanique, pas même la différence entre un moteur 2T et un 4T, on ne lit pas la presse automobile, cette lecture de bouseux, on ne parle pas avec des ingénieurs motoristes, d'ailleurs on n'y comprendrait rien - on a fait des études de lettres, de com' ou de commerce - et puis on ne les fréquente pas, ces graisseux techniciens mal habillés qui habitent loin, au-delà du périphérique et même de la "super-périphérique" autoroute A86.

Alors, forcément, la pollution, ça reste mystérieux, même pour certains journalistes des grands médias - tous parisiens, forcément - qui confondent les particules et les dioxydes d'azote - ah booon, ce n'est pas la même chooose ?!? - le CO et le CO2, ce qui est mauvais pour les poumons et ce qui nuit à la planète. Comme cette eurodéputée des Verts qui à 13h00, sur la station éponyme, parlait de "particules d'oxydes d'azote". Une eurodéputée quand même. D'Europe Ecologie en plus…

 

Le plus gros progrès jamais réalisé par le diesel

 Bref, ce matin du 1er avril, je savais qu'Anne Hidalgo était de bonne foi quand elle accusait la commission européenne d'avoir "donné un permis de polluer" aux constructeurs. Elle trouve choquant que le nouveau test complémentaire sur route, avec matériel embarqué, accorde une marge de 110 % de NOx en plus par rapport au test en laboratoire. Elle trouve cela choquant car elle n'y comprend rien. N'y a-t-il eu personne pour lui expliquer ?

Pollution diesel à Paris - La pétition d'Anne Hidalgo, un aveu d'ignorance ?

110 % en plus, c'est 2,1 fois plus. Donc 2,1 fois plus à comparer avec les 20 à 30 fois plus de Nox que la norme que crachent actuellement les diesels mal dépollués de bon nombre de constructeurs. Et encore, ces énormes excès étaient calculés par rapport à l'ancienne procédure de test, moins sévère que le nouveau protocole WLTP qu'elle dénonce. Par conséquent, c'est par un facteur 30 à 35 que ces constructeurs vont devoir diviser les NOx de leurs diesels. BMW et PSA dont les moteurs embarquent la crème des systèmes de dépollution parviendront de justesse à passer cette barre de 110 %. Les autres vont tous devoir abandonner l'inefficace système dénox LNT, ce qui devrait considérablement réduire la pollution. En fait, ce nouveau protocole de test avec validation sur route marque un progrès énorme, le plus important jamais réalisé pour la propreté des diesels.

On aurait aussi pu lui glisser que ce test complémentaire sur route, le RDE (real driving emission), qui accorde 110 % de polluants en plus, n'a pas valeur réglementaire. Et qu'il n'a pour fonction que de s'assurer qu'il n'y a pas eu de tricherie lors du test en labo qui lui seul compte pour l'homologation.

Bref, la pétition d'Anne Hidalgo aurait été très utile il y a cinq ou dix ans, quand l'Europe tolérait des protocoles de mesure ridicules dont tout le monde savait qu'ils étaient contournés et déjoués. Aujourd'hui, elle arrive après la bataille, une pétition pour rien.

Mais peut-être est-ce moi qui suis ignorant des règles de fonctionnement de la politique.

 

La pétition de la maire de Paris, Anne Hidalgo

Pollution de l'air : la santé des citoyens avant celle des lobbys industriel

 

Alors que 80 % de la population européenne vivra bientôt en ville et que les pics de pollution, principalement dus aux émissions polluantes des véhicules automobiles, rythment nos vies quotidiennes et sont responsables de drames sanitaires, les villes assument avec volontarisme leur rôle au service de la santé publique et du Climat. C’est la raison pour laquelle 1000 maires du monde entier ont pris l’engagement solennel à Paris, lors de la COP21, de réduire le niveau de pollution dans nos villes.

Pour tenir cet engagement majeur, nous avons besoin d’une réglementation européenne ambitieuse et courageuse.

Nous avons besoin que des règles justes s’appliquent dans toute l’Europe aux acteurs privés, notamment aux industries automobiles, dans la mesure où l’Organisation Mondiale de la Santé a signalé que les émissions polluantes issues des moteurs sont responsables de 75000 morts prématurées en Europe, chaque année.

En octobre dernier, un comité technique rassemblant des experts des États-membres a décidé d’autoriser les constructeurs automobiles à dépasser les limites d’émissions fixées par la législation européenne. Cette décision, si elle était mise en œuvre, permettrait aux nouveaux véhicules diesel de dépasser de 110 % les seuils d’émissions des oxydes d’azote (NOx) ! En février 2016, le Parlement européen a malheureusement décidé de soutenir cette politique qui représente une véritable menace pour les habitants de nos villes.

Si cette décision est appliquée, la qualité de l’air dans nos villes ne sera pas conforme aux normes européennes.

Comment protéger notre santé si l’Union européenne valide un permis de polluer au détriment de la santé publique ? Que doivent comprendre les parents dont les enfants souffrent de problèmes respiratoires aigus, les personnes âgées et les plus fragiles ? Doivent-ils comprendre que leur gouvernement a préféré la santé de l’industrie automobile à la leur ?

Nous considérons que cette décision est injuste et erronée. Car comment peut-on instaurer des seuils d’émissions et valider leur violation ? Il n’est pas concevable d’imposer aux autorités publiques de respecter des normes de pollution de l’air tout en donnant le feu vert à l’industrie automobile pour les violer.

70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent des villes. Le succès de la mise en œuvre de l’Accord de Paris qui a été négocié avec tellement d’habilité en décembre, dépend maintenant des mesures prises par les villes. Les villes sont prêtes à assumer cette responsabilité, et les villes membres du Cities 40 (C40) ont déjà mis en œuvre plus de 10 000 actions en faveur du Climat, depuis 2009. Mais à présent, nous avons besoin du soutien des responsables politiques à tous les niveaux.

Nous demandons donc aux gouvernements européens, d’user de tous les moyens juridiques et politiques en leur pouvoir, afin de garantir que les normes de pollution de l’air en Europe soient appliquées dans toutes les industries. Notre santé en dépend.

 

 

 

 

 

 

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