Opel Zafira A OPC (2001 – 2004), le premier monospace de sport, dès 3 000 €
Monospace de sport, cela semble totalement contradictoire, sauf qu'avec ses 192 ch, le Zafira OPC distille un vrai agrément de conduite. Seulement, son achat réclame quelques précautions...
Dans les années 90, la mode des monospaces bat son plein. Un peu comme celle des SUV actuellement. Renault a ouvert les hostilités européennes en 1984 avec son Espace, mais c’est durant la décennie suivante que la catégorie prend son réel envol commercial, dont le coup d’envoi a, une fois de plus, été donné par Renault, avec le Scenic en 1996.
Suivent rapidement les Fiat Multipla (octobre 1998) et Opel Zafira (janvier 1999). Ces deux rivaux marquent les esprits, le premier par son look et son architecture, le second, plus pragmatique, par son aménagement. Derrière sa ligne consensuelle et plutôt réussie, le monospace allemand fait preuve d’astuce, en permettant de rabattre ses sièges dans le plancher, plutôt que d’obliger à les ôter pour obtenir une surface de chargement plane.
Ce système, dénommé Flex 7, permet de loger, comme son nom l’indique, 7 passagers. Un gros avantage sur ses rivaux compacts. En conséquence, l’Opel remporte un joli succès. Fin 1997, Opel s’est doté d’un département sportif, OPC, dont le premier avatar commercial est l’Astra en 2000. Comme le Zafira est établi sur la plateforme de cette dernière, la tentation est grande d’appliquer un traitement épicé au monospace.
Et ça a lieu : le Zafira OPC est présenté en 2001. Sous le capot, il reçoit un 2,0 l turbo développant la bagatelle de 192 ch, qui en fait le monospace le plus puissant de sa catégorie, et de loin ! Sa suralimentation se révèle astucieuse : le turbo s’intégrant au collecteur, l’ensemble ne pèse que 7 kg.
Cet engin survolté et familial n’étant pas trop lourd (1 540 kg), il marche fort : 220 km/h en pointe, pour un 0 à 100 km/h annoncé en 8,2 s. Pour faire face à ces performances uniques dans la catégorie, les suspensions sont abaissées et affermies, l’ESP est livré d’office, les freins renforcés et les jantes agrandies : 17 pouces.
A l’extérieur, la présentation veut radicale, et à l’intérieur, l’équipement affiche complet. De série, on dispose des baquets mi-cuir Recaro, GPS, régulateur de vitesse, clim, radio CD et même lecteur DVD… Le prix n’est pas excessif, à 28 900 € quand l’Opel est commercialisée en France, en 2002, soit 39 100 € actuels selon l’Insee.
Le Zafira de sport est un succès : alors que 2 500 unités annuelles sont initialement prévues, le constructeur doit augmenter la production à 5 000 ! En 2003, le moteur passe à 200 ch, alors que la clim devient automatique. Fin 2004, la fabrication de l’OPC s’interrompt, le Zafira changeant de génération en 2005.
Combien ça coûte ?
Pas grand-chose. Un Zafira A OPC en bon état et doté d’un contrôle technique valide se trouve dès 3 000 €. A ce tarif, il frôle les 200 000 km. Comptez 6 000 € pour un exemplaire de moins de 150 000 km, voire 8 000 € pour tomber sous les 100 000 km.
Quelle version choisir ?
L’évolution à 200 ch est intéressante, surtout pour sa clim auto, mais elle est quasiment introuvable. Privilégiez les exemplaires dans l’état le meilleur possible et dotés de leur suivi.
Les versions collector
Ce sont les Zafira OPC à faible kilométrage et en parfait état d’origine. Des options telles que le cuir ou le toit ouvrant sont les bienvenues.
Que surveiller ?
Dans l’ensemble, le Zafira OPC vieillit bien. Fondamentalement, le moteur est solide (si on change la courroie de distribution tous les 80 000 km), mais la variante 192 ch souffre d’un turbo fragile, qui casse parfois dès 60 000 km (son remplacement coûte près de 3 000 € !). Normalement, il a déjà été remplacé. A plus fort kilométrage, ce sont parfois les joints de queues de soupapes qui faiblissent, ce qui se traduit par une consommation d’huile en hausse.
Un défaut relativement bénin. On peut retarder l’arrivée de ces avaries avec un usage très respectueux (temps de chauffe et refroidissement observés, vidanges rapprochées avec de la très bonne huile). Avec l’âge, les capteurs moteur (arbre à cames notamment) rendent parfois l’âme, tout comme les bobines, parfois avant 100 000 km.
Plus ennuyeuse est la corrosion qui attaque le berceau moteur, surtout sur les exemplaires en provenances de zones où l’on sale beaucoup l’hiver. Cela se change, mais demande pas mal de temps. Enfin, vérifiez bien l’état des freins, des cardans, des jantes et des triangles, toujours mis à mal sur les tractions sportives.
Sur la route
Bonne surprise, dans le Zafira, la position de conduite n’est pas trop typée monospace : on peut s’asseoir relativement bas et placer le volant (réglable dans les deux plans) correctement. Le siège assure un excellent maintien, seul le levier de vitesses un peu trop en arrière pouvant rebuter. Le moteur apparaît docile à bas régime, mais quand on passe les 2 000 tr/min, il se met à envoyer du bois. Lourd. Etonnante, cette santé, sur un monospace !
Surprise, sur bonne route, le châssis encaisse plutôt bien cette débauche d’énergie : la motricité est très correcte, tout comme le grip et la maîtrise du roulis. Résultat, l’OPC, nanti d’une direction plutôt précise et consistante, se révèle efficace dans le sinueux, où on s’amuse comme rarement avec un engin capable d’emmener 7 passagers.
Ceux-ci regimberont sur chaussée dégradée, ce que l’Opel n’aime pas : il va les secouer. Mais on s’attendait à pire, surtout que la tenue de route demeure excellente. Sur autoroute, le Zafira se montre assez prévenant et bien insonorisé, tout en dispensant de belles reprises. En somme, un engin étonnant et décalé, qui avale 9,5 l/100 km en moyenne. Pas excessif.
L’alternative youngtimer
Opel Vectra 2.0 16v (1989 – 1995)
Elle incarne le sommet du ringard, mais l’Opel Vectra A a beaucoup fait parler d’elle à sa sortie en 1988. Remplaçant l’Ascona, elle se signale par carrosserie ultramoderne et aérodynamique (Cx de 0.29) sa qualité de fabrication et sa finition étonnantes, donnant des sueurs froides à la VW Passat. En version 2.0 16 soupapes, lancée en 1989, elle se montre même très performante, son bloc de 156 ch affichant une santé insolente. Elle frôle les 220 km/h et franchit les 100 km/h en 8,5 s. Des chronos de sportive !
Et si on souhaite plus d’efficacité sur sol glissant, une version 4x4 est disponible. Restylée en 1992, elle voit en 1993 la puissance chute à 150 ch, à cause du catalyseur, mais les chronos n’en souffrent pas. La Vectra A et remplacée par la calamiteuse B en 1995. A partir de 3 500 € (bon courage pour la trouver !).
Opel Zafira A OPC (2002), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 998 cm3
- Alimentation : injection, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 192 ch à 5 400 tr/min
- Couple : 250 Nm à 1 950 tr/min
- Poids : 1 540 kg
- Vitesse maxi : 220 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,2 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces d'Opel Zafira A, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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