Opel Astra Coupé 2.2 vs Renault Mégane Coupé IDE : duel de populaires élégantes, dès 2 500 €
Deux compactes se sont distinguées dans les années 90 en se déclinant en coupé, les Opel Astra G et Renault Mégane 1. Aujourd’hui, on s’offre ces deux autos populaires mais élégantes pour trois fois rien, même dotées de moteurs puissants.
Les forces en présence
- Opel Astra 2.2 Coupé (2000-2003) : coupé deux portes, 4 cylindres 2,2 l essence, 147 ch, 1 255 kg, à partir de 3 000 €
- Renault Mégane 2.0 Coupé IDE (2000-2003) : coupé deux portes, 4 cylindres 2,0 l essence, 140 ch, à partir de 2 500 €
Les affaires vont bien dans les années 90 pour Opel et Renault, qui surfent sur l’appétence du marché pour des autos ludiques, telles que les coupés et les cabriolets. Ils ont ainsi doté leurs compactes de ces types de carrosserie, qui se sont vendus en nombres importants. Du coup, aujourd’hui, on peut rouler différent sans se ruiner mais avec style, grâce aux Astra et Mégane coupé, qui offrent en sus de jolies performances une fois dotées respectivement des blocs 2,2 l 147 ch et 2,0 l 140 ch.
Présentation : deux coupés jolis et polyvalents
Les coupés polyvalents de moyenne gamme, chez Opel on connaît. Il y a eu les Kadett B et C, dans les années 60 et 70, et le constructeur allemand y revient au début du 21è siècle avec l’aide de celui qui lui a réalisé la Kadett cabriolet : le carrossier italien Bertone. Celui-ci dessine le coupé sur base Astra H, compacte présentée en 1998, et en assure la fabrication dans son usine de Grugliasco.
Cette variante, lancée en 2000, est plus longue de 16 cm que la berline, et adopte, chose rare, des portières sans encadrement. Elle s’offre d’abord en 1,8 l 115 ch et 2,2 l 147 ch, puis arrive un 2,0 l turbo de 190 ch en 2001. La 147 ch se décline en deux finitions, Bertone et Bertone Pack. Toutes s’équipent de la sono, des jantes en alliage, de la clim et de l’ABS, la Pack ajoutant le cuir et le régulateur de vitesse notamment. Proposées respectivement à 139 900 F et 149 900 F (27 600 € et 29 500 € actuels selon l’Insee), ces coupés sont relativement chers, 20 000 F que les berlines 3 portes équivalentes.
Néanmoins, nantis d’un dessin agréable, ils se vendent correctement, la 2,2 l, la plus homogène des trois, atteignant tout de même 218 km/h. Par la suite, l’Astra 2.2 Coupé poursuivra sa carrière sans grande modification, la gamme accueillant simplement une version diesel DTI, alors que le 2,0 l turbo grimpe à 200 ch. Quand cette production de Bertone, supervisée par Opel, quitte la scène en 2004, elle a été produite à près de 90 000 unités. Pas mal.
Tout comme Opel, Renault a un certain passé en matière de coupés polyvalents. On pense par exemple à la Fuego. Après l’arrêt de celle-ci en 1986, le losange n’y revient qu’en 1995 quand il lance sa berline compacte Mégane. Celle-ci, dérivant de la R19, se décline en 5 portes et en 2 portes sans hayon, raccourcie de 20 cm, variante justement dénommée Coupé. Plusieurs moteurs sont proposés, du 1,6 l 90 ch au performant 2,0 l 16 soupapes de 150 ch issu de la Clio Williams. Dessinée avec originalité par l’équipe de Patrick Le Quément, la Mégane connaît un joli succès, y compris en coupé, la clientèle appréciant son originalité.
En 1999, la gamme est restylée. L’offre de moteurs est remaniée, y compris sur le coupé, où le 2,0 l 161 soupapes gagne une injection directe, une première sur une voiture française. Renommé IDE pour le coup, il voit sa puissance chuter à 140 ch, et sa consommation de 0,5 l/100 km en moyenne. Sur le papier, les performances sont préservées, la vitesse maxi s’établissant à 213 km/h, contre 213 km/h. Facturée 136 500 F (26 900 F actuels selon l’Insee), la Mégane IDE n’existe qu’en finition RXI très bien équipée : clim auto, jantes alliage, cuir, sono, ABS, double airbag.
En 2000, l’offre se dédouble en Privilège (remplaçant la RXI) et Dynamique, plus simple (pas de cuir, clim manuelle). Seulement, l’essence forte en soufre empêche l’injection directe de bien fonctionner, aussi, Renault revient au 2,0 l 16 soupapes à injection directe, de 135 ch cette fois, en 2002, modification s’accompagnant d’une boîte à l’étagement resserré : voilà qui profite au dynamisme. En 2003, la commercialisation de la Mégane III entraîne la disparition de la Mégane II coupé.
Fiabilité/entretien : du solide dans les deux cas mais…
En essence, l’Opel Astra se révèle bien plus fiable qu’en diesel. C’est même peu de le dire ! Doté d’une chaîne de distribution, le 2,2 l Ecotec ne présente pas de gros soucis, et accepte sans ennui majeur de gros kilométrages. On surveillera les tendeurs de chaîne passé 100 000 km, car, assez fragiles, ils peuvent engendrer des casses assez coûteuses. La pompe de direction assistée peut également faire des siennes.
Autres sources d’ennuis, bénignes, les capteurs électroniques du moteur. Dans l’habitacle bien fini, l’électronique peut faire des siennes, tout comme les accessoires tels que les vitres électriques, mais sans que ça ne soit catastrophique. Attention globalement au prix des pièces.
Pour sa part, la Mégane 2.0 16V est très bien née. Les phases 1 ne connaissent pas beaucoup de soucis graves, et encaissent, elles aussi, de gros kilométrages : le moteur F est décidément solide ! Cela dit, sur moteur F5R des phases II, l’injection directe, insuffisamment développée, a causé bien des tracas : injecteurs grippés, vanne EGR encrassée, capteurs de pression d’air et d’essence en carafe…
Renault a eu du mal à tout résoudre, au point de revenir à l’injection indirecte. Et là, la fiabilité est excellente. Pas de gros soucis non plus dans l’habitacle, mis à part des bugs électriques et électroniques, comme sur bien des modèles de cette époque. La qualité des peintures n’est pas optimale
Avantage : Opel. Dépourvue d’ennui récurrent, l’Astra prend le dessus sur la Mégane IDE, handicapée par son injection directe.
Vie à bord : deux visions opposées du coupé
Plus longue que la berline dont elle dérive, ce qui est peu courant, l’Opel Astra Coupé accueille ses passagers dans de bonnes conditions d’espace, même si la garde au toit est limitée à l’arrière. Dessiné de façon moderne et bien réalisé, le tableau de bord se révèle agréable à l’œil, quoiqu’un peu austère, alors que l’équipement se révèle complet.
Pour sa part, la Renault apparaît moins spacieuse. Les places arrière, vraiment limitées, conviendront plutôt à des enfants. Cela dit, la française se distingue par ses sièges amples et confortables à l’avant, accueillant ses passagers dans une ambiance nettement plus chaleureuse que celle de l’Opel. Cela dit, la finition semble moins léchée et le design du cockpit plus daté. Heureusement, la dotation se révèle généreuse.
Avantage : Opel. Plus spacieuse, mieux finie et forte d’un dessin plus moderne, l’Astra l’emporte, même si la Renault se révèle plus chatoyante.
Sur la route : le châssis, une spécialité française
Dans l’Opel, on apprécie la position de conduite impeccablement étudiée. Le volant tombe bien en main et les commandes se révèlent claires, mais on a le crâne qui frotte sur le ciel de toit. De son côté, le siège présente un excellent maintien latéral. Le moteur n’offre pas une sonorité très étudiée, mais il se révèle souple, vigoureux à mi-régime et assez enclin à prendre des tours. Cela dit, il s’attèle à une boîte à l’étagement un peu long et au levier pas tellement agréable à manier. Les performances se révèlent tout de même de bon niveau, même aujourd’hui.
Bien insonorisé, ce coupé tente d’offrir un peu de confort de suspension, ce qui se traduit par une certaine fermeté mais des mouvements de caisse malvenus. Le compromis semble donc perfectible. Cela n’entrave pas la tenue de route, très sûre quoi qu’il arrive, même si on aurait aimé un train avant plus accrocheur et une direction davantage communicative. En gros, l’Astra Coupé se la joue plus GT que sportive, et freine correctement.
Dans la Renault, on est surpris par la position du volant, incliné en avant, ainsi que par l’ergonomie moins soignée que celle de l’Opel. Les commandes de clim sont très basses ! Cela dit, le siège se révèle fort agréable. D’emblée, on note que le moteur est plus sonore. Très souple, celui-ci adore être mené sans violence car il n’aime guère les hauts régimes. Pourtant, l’étagement de boîte semble plus serré que celui de l’Opel procure une plus grande impression de vivacité à la Mégane. Le levier de vitesses se révèle aussi plus agréable à manier.
Surtout, la française jouit d’un châssis autrement affûté. Direction plus rapide et informative, train avant vif, arrière devenant joueur si on le provoque : la Renault se révèle bien plus distrayante que l’Opel, mais sans jamais compromettre la sécurité.
Niveau confort, elle s’en sort tout aussi bien malgré sa fermeté plus accusée. Pourquoi ? Parce qu’elle contient mieux ses mouvements de caisse. Et elle freine bien.
Avantage : Renault. Grâce à son châssis très agréablement dynamique, la Mégane prend le dessus sur une Opel qui se veut plus feutrée sans totalement y parvenir.
Budget : une française plus économe
Moins chère que l’Opel en neuf, la Renault l’est aussi en occasion. Sûrement parce qu’elle est plus abondante sur le marché français. Elle se déniche dès 2 500 € en bon état, avec certes un totaliseur affichant plus de 150 000 km. Les plus beaux exemplaires ne dépassent pas 4 500 €, avec moins de 100 000 km compteur. Autre avantage de la Renault : elle se contente de 8 l/100 km en moyenne avec l’injection directe, 8,5 l/100 km sans.
Pour sa part, l’Opel débute plutôt à 3 000 € en bon état, avec, là aussi, un kilométrage compris entre 150 000 km et 200 000 km. Les prix grimpent jusqu’à 5 000 € pour une auto impeccable totalisant moins de 100 000 km. Quant à la consommation, elle s’établit à 9,0 l/100 km en moyenne, soit un peu plus que celle de la Renault.
Avantage : Renault. Un peu moins chère et légèrement plus frugale, la Mégane rafle ici une courte victoire sur l’Astra.
Verdict : deux autos à la fois proches et différentes
Aux points, il sera bien difficile de départager nos deux compétitrices. Avantage Opel côté fiabilité et vie à bord, victoires de Renault sur la route et dans le porte-monnaie. Si vous souhaitez une auto amusante à conduire et efficace, prenez la Mégane, des caractéristiques plutôt logiques pour un coupé. Si vous avez besoin de plus d’espace et de coffre, alors l’Astra est plus indiquée. Pour notre part, le coup de cœur va à la ludique Renault.
Au final
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Opel |
Vie à bord | Opel |
Sur la route | Renault |
Budget | Renault |
VERDICT | Égalité |
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