Non, l'incendie de la Teste-de-Buch n'a pas été causé par une voiture électrique.
Contrairement aux affirmations de la première ministre, c'est un utilitaire thermique qui a déclenché l'un des deux énormes incendies qui ravagent la Gironde depuis plusieurs jours. Pourtant, Élizabeth Borne expliquait vendredi, devant les caméras, "qu'une voiture électrique avait pris feu". Une confusion qui a rapidement servi d'argument aux anti-VE.
Près de 11 000 hectares brûlés et près de 14 000 résidants et touristes évacués. Depuis mardi dernier, la Gironde est en flammes, et deux incendies font rage. Vendredi, la première ministre Élizabeth Borne s'est rendue sur place pour soutenir les pompiers engagés et les personnes déplacées. Elle a également profité de l'occasion pour rappeler que "80 % des feux sont d'origine humaine et que chacun devait être vigilant, et faire attention dans ses comportements pour ne pas déclencher de départs de feux". Rien que de très logique. Sauf que pour illustrer son propos, la locataire de Matignon a indiqué que pour "les incendies en Gironde, c'est une voiture électrique qui a pris feu".
Il n'en a pas fallu plus aux militants anti-VE pour fustiger, tout au long du week-end, ces autos tueuses de pinède. Sauf qu'Élizabeth Borne s'est quelque peu mélangé les pinceaux dans ses affirmations. C'est effectivement un véhicule qui a déclenché l'incendie de la Teste-de-Buch près de la dune du Pyla et du bassin d'Arcachon.
Sauf qu'il s'agit d'un paisible Ford Transit plateau tout ce qu'il y a de plus thermique, comme l'attestent une photo et un article de fact-checking du quotidien régional Sud Ouest, qui est au cœur de l'action depuis le début du drame en Gironde. Le journal qui précise que le chauffeur de l'utilitaire, conscient de la gravité possible des dégâts, a tenté d'alerter les secours, dès le début de l'incendie de sa camionnette. Mais le manque de réseau sur place l'a obligé à se déplacer, à pied, jusqu'à un point ou il a pu, enfin, prévenir les pompiers. Mais c'était trop tard.
Le système électrique d'une thermique s'est transformé en voiture électrique
Erreur de la première ministre elle-même, ou de ses services qui lui ont transmis une note erronée ? Toujours est-il que lorsque la Préfecture de Gironde a rendu publique, et ce dès mercredi, les causes de l'incendie de la Teste, le document indiquait que "le chauffeur du véhicule s'est trouvé face à un problème électrique avec sa voiture qui l'a embrasé rapidement". Un "problème électrique" sur une auto qui s'est donc transformé en "un problème sur une voiture électrique", par l'un de ces raccourcis qui font les approximations et les erreurs qui en découlent.
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