Mouse jacking : la recrudescence inquiète et la jurisprudence avertit les assurances
Le phénomène n’est pas nouveau mais sa recrudescence inquiète suffisamment pour pousser les gendarmes à tirer la sonnette d’alarme. Les vols de véhicule avec la méthode dite du « Mouse jacking » représenteraient 70 % des appropriations frauduleuses de voitures en France. Et l’investissement pour tromper l’électronique embarquée des véhicules modernes est à ce point dérisoire que le jeu en vaut la chandelle pour les margoulins. Au milieu, la victime dépossédée de son bien qui aura qui plus est du mal à convaincre son assurance de son larcin. Mais les choses bougent…
Soyez vigilants ! Le message de la gendarmerie ne souffre d’aucune interprétation. En matière de vol de voiture, pendant que le chat propriétaire n’est pas là, les souris électroniques dansent et la victime se trouve d’autant plus pigeonnée que l’assurance jouera l’âne pour indemniser.
L’implantation de plus en plus importante de systèmes électroniques embarqués au sein des véhicules a offert une nouvelle surface d’attaque aux voleurs et bandes organisées », expliquent les gendarmes. Concrètement, en piratant les données du véhicule, les voleurs parviennent sans difficulté à s’introduire dedans et le faire démarrer. Bienvenue dans le monde du « mouse jacking », littéralement « vol à la souris ». Le dispositif pour tromper les sauvegardes du véhicule se trouve partout et à vil prix. Y compris sur un célèbre site dédié aux enchères !
Il suffit d'un simple équipement informatique pour pouvoir pratiquer ce genre d'activité illégale. Une simple tablette un peu arrangée suffit. Une antenne permet d'accéder au réseau sans fil de la clé.
Pour parer à toute action malveillante les forces de l’ordre conseillent d’abord de vérifier que votre véhicule est fermé. Il faut entendre le "clic". Une des méthodes des voleurs est parfois d'empêcher la fermeture du véhicule en brouillant la fréquence. Ensuite, il est également possible d'installer un traqueur pour géolocaliser son véhicule en cas de vol Enfin, elles suggèrent le retour de la bonne vieille canne antivol. Elle permet de bloquer le volant. C'est contraignant mais généralement efficace. Et apprécié des assureurs qui prennent généralement mal en charge le "mouse jacking" car il n'y a pas d'effraction.
En effet, les assureurs ont longtemps refusé de reconnaître le vol électronique et de dédommager les victimes. Mais les choses évoluent. Les assurances commencent à indemniser l'assuré en cas de vol électronique, avec cependant expertise à l'appui. Et pour cause : la justice est en effet de plus en plus favorable à l'assuré en cas de litige. L’arrêt n° 15-09035 du 2 novembre 2017 de la cour d'appel de Versailles devrait même faire jurisprudence à ce sujet.
Les magistrats ont ainsi considéré que l'assureur est tenu de garantir le vol, même sans effraction apparente, car un véhicule peut aujourd'hui être ouvert et conduit sans être forcé, ni dégradé. Ils rappellent aussi qu'il n'appartient pas à l'assuré de démontrer à l'assureur comment l'auto a été dérobée.
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