3. Moto GP – Les CRT : Les Condamnés à Rester à la Traîne
CRT veut dire « Claming Rules Team » et en effet, ces équipes ont droit à un règlement spécifique. 24 litres dans le réservoir plutôt que 21 et douze moteurs à la saison plutôt que six. Mais à part ça, ces dispositions signifient aussi que ces CRT seront « Condamnés à Rester à la Traîne » de prototypes bien plus évolués et puissants.
Que sont ces motos ? Des Superbike avec un environnement de prototype. La frontière entre les troupes de Flammini et celle d'Ezpeleta s'est ainsi soudainement réduite comme peau de chagrin. Un rapprochement qui ne veut pas dire son nom et qui est à placer à l'aune du politique. Le Moto GP et le Superbike ont en effet à présent le même taulier nommé Bridgepoint. Plus qu'un anglicisme, tout un symbole qui appelle à la passerelle entre les deux univers de la vitesse moto.
Cette voie, Aprilia ne s'est pas gênée pour l'arpenter. Noale, sur ce point, a fait fort. Alors que contrairement à ses collègues, il n'est pas engagé officiellement dans la catégorie, avec les lourds investissements qui vont avec, il a réussi à faire commander par les écuries sa RSV4 de Superbike retouchée pour digérer les Bridgestone et pour s'acclimater aux freins carbone.
Un joli tour de passe-passe qui fait grincer des dents, d'autant plus que cette moto, évoluant carrément sous la bannière Aprilia Racing Technology devrait se tailler la part belle dans un groupe où peu de machines pourront tenir la comparaison. La gloire à moindre frais est au bout du chemin !
On s'attend donc à un festival Randy De Puniet, qui a trouvé refuge chez Aspar passé au CRT et qui a trouvé un investisseur titre, face à un Colin Edwards qui, lui, a parié sur une Suter-BMW. Quant au reste de cette troupe, elle prend des airs de cours des miracles. Passe pour Aleix Espargaro ou Mattia Pasini, des noms connus en Grand Prix. Mais pour la suite, on ne voit que des guidons vendus à l'encan et des structures présentes pour faire le nombre sur la grille de départ.
Une conjoncture qui posera la question de la cohabitation avec les ténors. Qu'ils tournent à trois ou quatre secondes plus vite au tour et la différence sera tolérable. Mais que certains prennent jusqu'à six ou sept secondes dans la vue, c'est actuellement le cas à Sepang, et une vraie question de sécurité finira par se poser. Jorge Lorenzo s'en inquiète déjà tandis que Casey Stoner imagine sans doute sortir le gourdin pour se faire la place en qualification. Et si CRT signifiait, aussi, « Chicanes Rivée sur la Trajectoire » ?
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