2. Moto GP 2012 – Prototypes : Les 1 000 sont là
Après quatre ans passés avec des 800cc, les ténors du Moto GP retrouvent le litre de cylindrée. Mais pas à n'importe quel prix. Un réservoir de 21 litres et six moteurs à la saison ont été imposés en annexe pour éviter une escalade des performances. Résultat, des machines de 250ch qui enthousiasment des pilotes qui s'interrogent néanmoins sur les 350 km/h en pointe désormais possibles.
Tous s'accordent pour accueillir à bras ouverts le retour de la glisse et un pilotage plus physique. Même si ces paramètres sont toujours aussi sévèrement encadrés par une électronique omniprésente. De quoi bouleverser la hiérarchie ? Que nenni ! Revue des troupes :
Honda HRC : The Artist est Australien
A tout seigneur, tout honneur, commençons par le champion du monde. Double titré même puisque Casey Stoner s'installe à nouveau sur le trône de la catégorie après l'avoir d'abord conquis sur une Ducati. Le aussi désormais papa s'annonce encore comme l'homme à battre en 2012. Un style flamboyant, une approche de son sujet impitoyable, un caractère de cochon et une franchise désarmante, Stoner ne s'embarrasse pas de fioritures et fait sa trace. Dès les premiers tests d'intersaison, il a annoncé la couleur. Il sera devant et ne part pas dans cette campagne pour garder un titre, mais bien pour en conquérir un autre.
Sa Honda, redoutable en 2011, semble n'avoir rien perdu de sa superbe avec 200cc de plus. Dani Pedrosa, son binôme, a la même, mais continue à rester derrière. L'Espagnol, qui n'a pas encore décroché le moindre titre dans la catégorie reine, peine à soutenir la comparaison alors qu'il reconnaît qu'avec ces machines à présent plus lourdes, sa tâche s'est encore compliquée. Le protégé d'Alberto Puig a beaucoup à perdre durant cette campagne. S'il est une nouvelle fois battu, avec ou sans blessures, il risque, tout simplement, d'apparaître définitivement comme l'espoir déçu du milieu.
Yamaha : Beau duo ou terrible duel ?
Chez Yamaha, où on a enfin trouvé un sponsor, on n'a pas craché sur le retour des 1 000cc, Des moteurs, on sait faire à Iwata et la dernière version des trois diapasons s'annonce intéressante. L'écart avec les deux missiles du HRC s'est quelque peu réduit ce qui a de quoi rassurer un Jorge Lorenzo prêt à reconquérir sa couronne de 2010.
Oui, mais il faudra surveiller de très près un Ben Spies encore plus émule des 1 000. Ses prestations à répétition durant les sorties de l'intersaison montrent que l'Américain n'a plus grand chose à envier à son prestigieux équipier. Le Texan espère bien que 2012 sera son année. Voilà Yamaha doté d'un duo de choc. Qu'il lui faudra bien gérer pour ne pas qu'il dégénère en duel suicidaire.
Ducati : Le retour du Roi ?
Ce n'est rien de dire que la saison 2011 a été un enfer pour Ducati. Accueilli comme le messie Valentino Rossi s'est pris les pieds dans le tapis comme bien d'autres avant lui. A l'exception, bien entendu, de Casey Stoner, ce qui n'a pas manqué d'exacerber une rivalité déjà bien ancrée. Pour le « Doctor », la posture est devenue fâcheuse, et tous ces revers n'ont fait qu'alimenter une réelle soif de revanche.
Alors on a tout remanié chez les rouges. Plus d'alu, moins de carbone, la Desmosedici a été profondément remaniée. Quid de cette GP12 ? Déjà de bonnes sensations qui ont soulagé son équipe qui se félicite de pouvoir, enfin, commencer à travailler sur la gestion de la puissance et la motricité. Et ne plus se perdre dans une recherche d'équilibre avec un pneu avant qui interdisait à Vale de piloter.
Le couple Ducati-Rossi n'est apparemment plus satellisé si l'on en juge par les premiers essais. Il est même assez proche des Yamaha prises comme référence en bien des points. Le retrouver sur des podiums ne relève donc pas de l'impossible, loin s'en faut, et pour tout dire, c'est tant mieux. Reste que Nicky Hayden aura aussi son mot à dire si l'on se réfère aux mêmes tests préparatoires.
Les satellites : La dernière orbite ?
Deux Yamaha chez Tech3, deux Honda, une chez LCR avec le champion du monde Moto 2 Stefan Bradl et une chez Gresini qui s'équipe en Showa puis un duo Ducati réparti chez Pramac et pour le team dévoué à Karel Abraham, voilà ce qui reste de l'initiative privée en Moto GP. A priori, c'est bien le team français qui risque de sortir la tête haute de cette confrontation entre amateurs éclairés.
Le binôme d'Hervé Poncharal tient la route avec un Cal Crutchlow qui attaque sa seconde saison avec le staut de meilleur débutant 2011 et un expérimenté Andréa Dovizioso qui veut réussir chez Yamaha ce qu'il a manqué chez Honda : s'imposer comme incontournable pour un constructeur.
Parti de Suzuki juste avant que l'auvent d'Hamamatsu ne s'abaisse définitivement, Alvaro Bautista reste l'inconnu chez Gresini alors que l'on regardera par deux fois ce que fera Hector Barbera avec la Ducati. Ses dernières apparitions aux tests ont été surprenantes et demandent à être confirmées. Quant à Karel Abraham, il va lui falloir vaincre enfin ses vieux démons afin de rester suffisamment longtemps en piste pour concrétiser une vélocité bel et bien existante. Il vaudrait d'ailleurs mieux car, derrière, pousseront le reste du plateau, qui, plus par raison que par conviction, s'est lancé dans l'aventure du CRT.
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