Mercedes-Benz SLK (1996-2004) : le premier coupé-cabriolet moderne, dès 4 000 €
Dans les années 90, Mercedes a considérablement développé sa gamme et rajeuni son image grâce à un modèle en particulier : le très esthétique roadster SLK. Marquant par sa compacité, il relançait aussi un accessoire qui allait faire florès : le toit dur rétractable. Aujourd’hui, cette découvrable chic et raffinée est à vous pour 4 000 €. C’est le moment !
On ne le dira jamais assez, mais le succès de la Mazda MX-5 a donné bien des idées à nombre de constructeurs : BMW, Fiat et Mercedes qui a décidé, pour rajeunir son image, de produire son propre petit roadster. Si des premiers dessins sont tracés dès 1989, la crise boursière du début des années 90 renvoie le projet sur une voie de garage. Mais Dieter Zetsche, promu à la tête du développement de Mercedes en 1992, le relance.
En conséquence, l’équipe de designers dirigée par Bruno Sacco s’active et travaille dans deux directions : le néo-rétro et l’ultramoderne. Finalement, c’est la proposition, relevant de cette dernière tendance, signée Michael Mauer, qui est retenue, même si elle rappelle quelque peu le concept Maserati Opac Spyder.
Elle devient le concept SLK (pour Sportlich Leicht Kurz, Sportive Légère Courte), dévoilé en 1994 à Turin. Dynamique et audacieux, il se place dans la lignée du roadster 190 SL des années 50/60, jamais vraiment remplacé car lui ont succédé des modèles nettement plus haut de gamme, s’adressant à une clientèle plutôt âgée. Surtout, le SLK remet au goût du jour une formule utilisée par Peugeot dans les années 30 avec la 402 Eclipse : le toit dur rétractable, ici dénommé Vario. Le public étant séduit, c’est décidé, le SLK sera produit.
Le SLK de série (type R170) est présenté deux ans plus tard, en 1996 à Paris. Ultramoderne, il surprend doublement. D’une part, il reste extrêmement fidèle au look radical du concept. D’autre part, il s’affiche à un tarif étonnamment bas pour une Mercedes : 199 000 F (soit 41 000 € actuels selon l’Insee). Techniquement, il reprend l’excellente plate-forme de la Classe C W202 mais ne propose que des 4-cylindres : un 2,0 l atmo (200) de 136 ch et un 2,3 l de 193 ch (230K). Ce dernier recèle une petite surprise : il utilise un compresseur, comme les sublimes Mercedes d’avant-guerre, par exemple la 500K. Les performances atteignent ainsi un niveau très enviable, le 230K pointant à 240 km/h.
En face, le roadster BMW Z3 présenté un an avant prend un coup de vieux avec sa simple capote en toile. Pourquoi ? Parce que la formule coupé-cabriolet du très graphique SLK est plébiscitée. Résultat, une liste d’attente d’un an se forme rapidement, engendrant une spéculation sur les bons de commande ! Le succès ne sera pas éphémère puisque jusqu’en 2000, ce sont 170 719 SLK qui tomberont des chaînes.
Cette année-là, le petit roadster Mercedes (3,99 m de long !) se repoudre légèrement le museau. Les boucliers sont redessinés, une version 200K de 163 ch apparaît, ainsi qu’une 320 dotée d’un V6 3,2 l de 218 ch, alors que le 230K passe à 197 ch. L’ESP est monté en série sur toute la gamme, mais le meilleur reste à venir. Une déclinaison sportive 32 AMG sur la base de la 320 apparaît en 2001, développant quelque 354 ch. La Mercedes poursuit sa carrière jusqu’au début 2004, cette phase 2 étant produite à 136 170 exemplaires, soit un total de 311 222 unités pour le SLK R170. Un succès étonnant ! Il est remplacé par le R171, au look moins original.
Combien ça coûte ?
Très présent sur le marché de l’occasion, le SLK se trouve à tous les prix. Mais nous vous conseillons de préférer des exemplaires à l’historique suivi, en parfait état, même s’ils totalisent plus 200 000 km. Les SLK vieillissent en effet bien, donc méfiez-vous des autos faiblement kilométrées mais sans factures d’entretien : le compteur a très bien pu être bidouillé. Comptez un minimum de 4 000 € pour un 200, 4 500 € pour un 200K, 5 000 € pour un 230K, 6 500 € pour un 320 et 25 000 € pour un 32 AMG. Ces prix s’entendent pour des autos en très bon état.
Quelle version choisir ?
Pour se faire plaisir, on préférera celles offrant une puissance un peu consistante, les 230K, 320 et 32 AMG si on en a les moyens. La 320 a notre préférence, pour ses performances, son prix encore raisonnable, la sonorité et la progressivité de son V6, qui ne submergera pas de son couple le train arrière sur le mouillé. Mais pour la balade, les 200 conviennent très bien.
Les versions collector
Ce sera d’abord la 32 AMG, à la forte puissance (354 ch) et la relative rareté : 4 333 exemplaires. Ensuite, n’importe quelle version en 1re main, en parfait état et à kilométrage très faible, sera aussi collector car on n’en trouve pour ainsi dire plus. Vous pouvez pour vous en offrir une doubler les prix affichés dans la rubrique « combien ça coûte ».
Que surveiller ?
Moyennant un entretien régulier, les SLK profitent d’une très grande endurance mécanique, les exemplaires affichant plus de 300 000 km étant communs. La distribution par chaîne facilite d’ailleurs la maintenance. Cela dit, on surveillera le fonctionnement du toit, dont des câbles peuvent défaillir, et on traquera les bugs électroniques (capteurs, débitmètre défaillants). Attention aussi à la corrosion, qui peut attaquer les passages de roue, les bas de caisse et les planchers.
Au volant
Plus de 20 ans après son lancement, le SLK R170 étonne par l’actualité de son design : il n’a pratiquement pas vieilli ! Dans l’habitacle, on retrouve avec plaisir une finition Mercedes à l’ancienne, c’est-à-dire très robuste. Tout est taillé dans des matériaux épais, y compris l’astucieux cendrier intégrant un casier à monnaie. On n’en dira pas autant de toutes les productions actuelles de Mercedes…
Même si le volant n’est réglable qu’en profondeur, la position de conduite est excellente, tandis que le siège se montre confortable. Au démarrage, le 2,3 l à compresseur émet une sonorité quelconque, qui ne change guère ensuite, à ceci près qu’on entend parfois le faible miaulement du compresseur. Cela dit, ce bloc a une qualité incontestable : il regorge de punch, à bas et mi-régime. Pas prudent de débrancher l’ESP sur le mouillé, le couple étant abondant même en bas du compte-tours. En revanche, il est inutile de pousser le moteur au-delà de 5 000 tr/mn. Pas grave, on va déjà vite. À courts débattements, la commande de boîte, agréable à manier, accroche un peu quand on la brusque, aussi, on adoptera une conduite sans agressivité. Le châssis vous en sera reconnaissant, car s’il est très sain et équilibré, sa précision n’a rien d’un scalpel, à l’instar de la direction. En réalité, le SLK préfère le confort au sport, sans verser dans la caricature, et s’avère un excellent compagnon sur long trajet avec sa suspension ferme mais effaçant suffisamment bien les aspérités.
Toit fermé, le coupé-cabriolet allemand apparaît bien insonorisé, et le coffre est alors très spacieux (350 l). Toit ouvert, si la caisse tremble un peu sur revêtement dégradé, les remous sont bien contenus et les sièges chauffants permettent de rouler agréablement cheveux au vent en hiver. Quant à la consommation, elle reste raisonnable, à 9,5 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz A124 Cabriolet (1991-1997)
Ok, il n’appartient pas exactement à la même catégorie que le SLK, mais le cabriolet A124 a le double mérite d’être une Mercedes découvrable de grande qualité et de compter quatre places. Sa gamme de moteur est très étendue, allant du petit 2,0 l de 136 ch au puissant 6-cylindres 3,6 l de 272 ch préparé par AMG. Au milieu, le 3,2 l de 220 ch constitue un excellent compromis pour cette auto confortable et sûre, mais pas du tout sportive. Près de 34 000 exemplaires ont été produits : le choix est donc assez large, à partir de 6 000 €.
Mercedes-Benz SLK 230K R170 2001, la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 2 294 cm3
- Alimentation : injection électronique, compresseur
- Suspension : triangles superposés, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, ou 5 automatique en option, propulsion
- Puissance : 197 ch à 5 500 tr/mn
- Couple : 280 Nm à 2 500 tr/mn
- Poids : 1 310 kg
- Vitesse maxi : 240 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,2 s (donnée constructeur)
Pour trouver des annonces de Mercedes SLK, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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