2. Maserati MC20 (2022) - Sur route : une GT superlative
Au démarrage, le V6, et c’est normal, sonne un peu comme le PRV, ce qui n’a rien de déplaisant. En mode GT, surprise, la voiture séduit par sa douceur en conduite urbaine. En effet, la suspension filtre particulièrement bien la rugosité de la chaussée, alors que le moteur et la boîte s’avèrent des plus progressifs. La gestion des changements de rapports semble branchée sur le cerveau du conducteur tant elle semble judicieuse !
Sur route, l’insonorisation se révèle très suffisante, plus proche de celle d’une Porsche 992 que d’une Lotus Exige. On peut tout à fait envisager effectuer de longs trajets en MC20 sans redouter une fatigue excessive, surtout que le siège prodigue un appréciable confort. En somme, nous avons ici affaire à une vraie GT. On aimerait toutefois que le bloc soit plus mélodieux, mais il administre des reprises affolantes à tous les régimes !
Justement, les performances. Sur une voie ligne droite bien dégagée, on teste les accélérations, en mode Race. Boudiou ! Le moteur grimpe de façon quasi instantanée à 8 000 tr/min, sans que la motricité ne semble le moins du monde mise à mal, puis la boîte monte en un éclair trois rapports, pas plus car au-delà, la vitesse atteinte eût été considérée comme indécente, même dans un pays tolérant comme l’Italie. On est collé au siège, mais de façon progressive et non brutale comme dans une Porsche Taycan Turbo S. Le temps annoncé pour le 0 à 100 km/h semble on ne peut plus plausible, et encore, nous n'avons pu utiliser, compte tenu des routes prévues, qu’une fraction des capacités de ce moteur d’anthologie.
Il en va de même pour le châssis. Impossible ne serait-ce que d’approcher ses limites sur la voie publique, du moins celle prévue pour nous, vu son adhérence énorme. En tout cas, on peut déjà juger la direction, précise, rapide et légère, sans tomber dans les excès, en ces domaines, de celle de la Ferrari 488. Très informative, elle permet une excellente lecture de la chaussée, alors que dans le siège, on sent parfaitement ce que fait la suspension. En ressort une impression de très grande facilité de conduite, car on place d’instinct l’auto exactement où l’on veut, alors que les grandes palettes permettent de changer de rapport quelle que soit la position du volant, la boîte agissant instantanément.
Un châssis exceptionnel
Très vive dans les changements d’appui, surtout en modes Sport et Race, et fidèle même sur route défoncée, la MC20 réalise un compromis exceptionnel entre précision, rigueur, efficacité, informativité et confort. Un mot sur le freinage, composé d’étriers monobloc Brembo (6 pistons à l’avant, 4 à l’arrière). Il se montre remarquable de puissance, alors que la pédale, bien jugée, permet d’appliquer une pression dégressive en appui. Globalement, je pense la MC20 supérieure dynamiquement à une Porsche 992 Turbo S, mais il faudrait vraiment les juger dos à dos sur les mêmes voies pour en avoir le cœur net.
Après plusieurs heures passées au volant de la Maserati MC20, sur des routes italiennes tantôt droites et chargées de trafic, tantôt étroites et sinueuses, voire souvent mal revêtues, on est sidéré par la qualité de la mise au point générale. Nous avons même dû, pour les besoins de la vidéo, effectuer de nombreuses marches arrière et demi-tours, manœuvres qui ne posent ici aucun problème : on n’en dira pas autant de toutes les supercars. Il y a même une fonction permettant de relever le museau de la voiture pour certains accès délicats, mais globalement, elle racle très rarement le sol. Là encore, ce n’est pas si commun dans sa catégorie.
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