Les inavouables de la rédaction : Alan Froli et l'AMC Pacer
Dans cette série estivale, les membres de la rédaction vont évoquer tour à tour une voiture qu'ils aiment tout en en ayant un peu honte. Après Pierre-Olivier Marie et son affection pour la Citroën Visa, Alan Froli nous avoue avoir un faible pour la décriée AMC Pacer…

Ferrari, Porsche, Rolls-Royce, etc. : aucun amateur d’automobile ne peut rester insensible aux productions de ces marques mythiques, à commencer par les membres de la rédaction de Caradisiac. Mais chacun d’entre nous a aussi ses petites faiblesses plus ou moins avouables, des modèles qu’il apprécie dans le plus grand secret car il sait qu’ils risquent de lui attirer les quolibets de la majorité. Cet été, nous allons pourtant prendre notre courage à deux mains pour mettre en valeur des modèles qui en dépit de leur laideur, lenteur ou manque de fiabilité (voire tout à la fois) méritent d’être reconsidérés.
Aaaaah… l'AMC Pacer ! J'ai arrêté d'en parler à mon entourage il y a quelques années déjà. Premièrement parce qu'il faut systématiquement sortir son smartphone pour montrer de quoi l'on parle. Et ensuite parce que grimaces et moqueries suivent, en général. Mais je n'y peux rien, cette voiture m'attire. Au point que je consulte régulièrement les sites d'annonces pour trouver l'heureuse élue.

Pourquoi cette auto ? Parce qu'elle a contribué à éveiller ma curiosité pour l'Automobile. Tout particulièrement dans l'Aile ou la Cuisse. Je me souviens parfaitement la contempler sous tous les angles sans même écouter les dialogues. Ces rondeurs, ces proportions maladroites avec cette immense surface vitrée constituant 37 % de la superficie totale (qui lui valait le surnom d'aquarium…), ce regard jovial, ces couleurs chatoyantes, ces motifs improbables sur les sièges : difficile de trouver meilleure compagne (Ann Zacharias exceptée !) pour Michel Colucci, l'une de mes idoles d'enfance…
Notez que la compacte (4,36 m de long comme une Renault Mégane IV) de l'American Motors Corporation convenait également au duo déjanté de Wayne's World (ci-dessous), ce qui n'a pas échappé à mon œil d'adolescent des années 1990…

Et puis la Pacer a ses particularités, au premier rang desquelles la porte plus longue de 10 cm côté passager pour favoriser l'accès aux places arrière, ou la largeur typique des productions d'outre-Atlantique (1,96 m)… Pour sûr, les essais de l'époque donnaient peu envie de signer, avec notamment des performances à peine suffisantes (y compris avec le moteur le plus puissant), un appétit d'adolescent en pleine croissance, un freinage mollasson et une direction aussi lourde (faute d'assistance) qu'imprécise.

Mais à l'heure où la plupart des automobilistes (dont ma pomme !) ont largement levé le pied de l'accélérateur, le plaisir de rouler passe aussi par une conduite paisible, coude à la portière. Si le V8 est tentant (plus par sa sonorité que pour son rendement avec seulement 130 ch pour 5.0 de cylindrée), son arrivée coïncide avec l'apparition de la disgracieuse calandre à hauteur des optiques, en 1978. Une première phase (à partir de 1975) à 6 cylindres 3.8 ou 4.2, de respectivement 90 et 95 ch, aurait donc ma préférence malgré les 1 360 kg à propulser (la transmission se faisant aux roues arrière), avec la boîte auto à 3 rapports pour rester fidèle à l'American way of life… Et en berline surtout, le break Wagon au postérieur rectiligne se voulant plus pragmatique qu'original…

Bon, puisqu'on est dans les confidences, la Pacer n'est pas ma seule velléité honteuse. J'ai même en tête plein d'autres mal-aimées qui animent régulièrement des conversations avec des confrères et influenceurs tout aussi déviants… Mais cette Américaine est, sans doute, celle que je souhaiterais acquérir en priorité, et si possible conserver…
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