Les inavouables de Caradisiac : Cédric Pinatel et la Fiat Tipo, cette voiture ennuyeuse mais honnête
Dès son lancement en 2016, la Fiat Tipo de seconde génération bénéficiait d’un rapport prix-prestations absolument imbattable sur le marché neuf. Et je ne comprends toujours pas pourquoi elle ne s’est pas mieux vendue chez nous. C’était la voiture familiale parfaite !

je m’en souviens comme si c’était hier. En 2016, Fiat lançait sur le marché européen sa Tipo de seconde génération. Brillant par sa fadeur, cette compacte familiale embarquait des motorisations on ne peut plus banales (essence et diesel) et existait en trois variantes de carrosserie. Au tout début de sa commercialisation, elle coûtait 12 490€ en prix de base dans sa version berline avec un modeste moteur essence de 95 chevaux et un équipement intérieur déjà suffisant (climatisation, autoradio, banquette arrière rabattable 2/3 – 1/3…). Cette même année, la Skoda Octavia de troisième génération demandait plus de 17 000€ avec un moteur essence de 85 chevaux. Même la petite Dacia Sandero de l’époque coûtait à peine moins cher : 10 300€ en version 90 chevaux avec la climatisation, une habitabilité et un niveau de confort bien plus modestes encore.
Au registre du rapport prix-prestations, cette Tipo moderne s’imposait donc comme la nouvelle reine du marché. Et pourtant, elle n’a jamais vraiment séduit chez nous : si elle s’est rapidement imposée comme la voiture la plus vendue en Turquie où elle est toujours assemblée aujourd'hui, elle n’a jamais convaincu la clientèle en Europe de l’Ouest. En 2017 lors de sa meilleure année, elle s’est limitée à 125 619 unités vendues. Elle ne figurait même pas dans le top 20 du marché et à titre de comparaison, la Volkswagen Golf s’est écoulée à 492 952 exemplaires sur cette même année 2016 sur le Vieux continent.
En plus, elle est devenue de plus en plus chère !
Pire encore, cette Fiat Tipo de seconde génération a progressivement augmenté ses prix de base les années suivantes. Jusqu’à se concentrer sur ses finitions haut de gamme, avec un premier prix fixé à 18 990€ en 2021 dans sa version Cross dotée d’une planche de bord plus moderne et même flirter avec les 23 000€ en finition haut de gamme. Forcément, elle a fini par tomber dans l’oubli en Europe tout en continuant à se vendre comme des petits pains en Turquie et dans d’autres marchés hors Europe.
A la fin de l’année dernière, Fiat a tout de même décidé de repositionner cette Tipo de seconde génération sur son terrain d’origine : celui des compactes à prix cassé. Revenue au catalogue en France uniquement dans une version berline diesel (choix étrange), elle coûte encore aujourd’hui 16 990€ en prix de base avec un puissant moteur (130 chevaux) et une dotation de série très suffisante. Et pourtant, elle ne se vend pas mieux…
Personne n’aime la meilleure voiture du marché
Depuis ses débuts, la Fiat Tipo de seconde génération bat tout le monde à ce rapport prix-prestations et en donne plus que les autres pour votre argent. Mais rien n’y fait, personne ne s’y intéresse. Je sais bien qu’on parle d’une auto ennuyeuse à regarder et à conduire, loin des SUV qui plaisent tant à la clientèle prête à les surpayer. Mais je n’arrive toujours pas à comprendre comment une auto aussi honnête ne peut pas plaire davantage. Pour moi, elle fait même mieux que les Dacia quand on regarde ce qu’elle offre au regard de son prix. La Sandero domine l’Europe mais la Tipo n’existe quasiment plus ! Jusqu’à ma mort, je continuerai à m’enthousiasmer pour cette banale compacte qui cumule toutes les qualités nécessaires dans une voiture familiale sans prétention. J’essaie aussi d’évangéliser mes proches y compris ma propre mère mais comme d’habitude, personne ne m’écoute. Personne ne l’aime, cette pauvre Tipo.
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