Le moteur essence doit progresser, et vite
Voilà un casse-tête bien compliqué pour les ingénieurs : faire du moteur essence l'élément de transition idéal en attendant la démocratisation de l'électrique, en ces temps où le diesel perd du terrain. Mais avec des règles plus strictes (cycle d'homologation, normes, malus sur le CO2...), les constructeurs ont-ils les moyens de rendre le moteur essence aussi efficient que son homologue diesel ?
Le diesel n'est plus souhaité dans de nombreuses grandes villes européennes, mais l'électrique n'est pas encore prêt (trop cher, trop de contraintes, trop de zones d'ombre sur les valeurs résiduelles et la revente). C'est donc à "lui", moteur essence, que revient la tâche de prendre le relais de la période du "tout diesel" ou presque afin de faire la transition vers des technologies plus avant-gardistes pour tout le monde.
Sauf que, paradoxalement, tout est fait pour barrer la route au moteur essence. Imaginez donc un peu le casse-tête des départements recherche et développement des constructeurs : il faut oublier le diesel, mais d'un autre côté, les gouvernements votent des lois et des restrictions comme le malus écologique qui sapent tout espoir de reconversion rapide vers un autre carburant. Rappelons en effet que le barème du malus écologique en France est uniquement basé sur les rejets de CO2, une aberration totale qui met bien évidemment l'essence illico presto en ballottage défavorable face au diesel. Mais, rappelons-le, ce dernier n'est plus voulu !
Alors que faire ? De plus en plus de constructeurs tentent l'hybride, mais combien de temps avant que ce type de motorisation ne montre vraiment ses limites ? Actuellement, les tests d'homologation sont largement favorables à l'hybride, mais cela pourrait vite changer avec le nouveau cycle européen qui sera un peu plus proche de la réalité (notamment avec cette fameuse partie de tests en conditions réelles). Et il faut aussi signaler que l'hybride ne présente aucun intérêt pour les routières ou les véhicules qui font de longs trajets sur voie rapide (dans ce cas précis, le poids des batteries est un handicap qui ne sert à pas grand-chose).
L'hydrogène et l'électrique sont donc attendus, d'autant plus que certains pays ne veulent plus de thermiques en 2040. Mais que faire d'ici là ? Certains équipementiers, comme le géant de l'électronique Delphi, tentent d'apporter une solution en mixant toutes les technologies actuelles sur le moteur essence : désactivation de cylindres dans certaines conditions (faible charge) associée à un hybride 48V compact puisque non rechargeable. Un bon moyen de gagner quelques grammes de CO2 en ville avec l'hybride et de grapiller aussi des grammes sur route avec la désactivation des cylindres. Delphi annonce justement jusqu'à 19 % de réduction des émissions de CO2 par cette technologie qui est prête et commercialisable. Mazda, de son côté, prépare le lancement du moteur à auto allumage par la compression, qui promet beaucoup sur le papier mais qui n'a pour le moment rien confirmé dans la pratique.
Ajoutons à tout ceci d'un peu d'allègement par des matériaux comme l'aluminium et le carbone, des pneus à faible résistance, des modes "Eco" en tout genre, et nous devrions arriver à des moteurs essence (presque) au niveau des diesels actuels.
Avec tout ça, n'espérez pas trop voir vos futures autos se simplifier et devenir plus accessible : le prix moyen du véhicule neuf devrait continuer de flamber allègrement dans les années à venir. Mais il faut renouveler le parc auto, nous dit-on, alors...
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