La voiture électrique menace des centaines de milliers d'emplois
Des équipementiers et fournisseurs automobiles dévoilent des chiffres intéressants sur la "menace" de la voiture électrique sur l'emploi automobile en Europe. Si la transition écologique créera de l'emploi, elle pourrait en détruire bien plus.
Le signal d'avertissement n'est pas nouveau. Cela fait plusieurs mois que les grandes entreprises du secteur automobile alertent sur un passage trop rapide à la voiture électrique, et sur ses conséquences vis à vis de l'emploi auto en Europe. La récente et énième sortie de Carlos Tavares sur le sujet est suivie d'une étude du cabinet PwC Strategy, associée pour l'occasion au CLEPA (Association européenne des fournisseurs automobiles).
L'industrie automobile représente 5 % des emplois industriels en Europe, mais ce chiffre pourrait baisser dans les années à venir. L'étude révèle que la révolution électrique pourrait créer 226 000 nouveaux postes, mais en supprimer dans le même temps 501 000 : la balance serait donc largement négative.
Si les fournisseurs et équipementiers ne remettent pas nécessairement en cause le passage à l'électrique, c'est plus la rapidité de la transition qui est pointée du doigt : "sur ces 500 000 emplois, 70 % seront très probablement perdus sur une courte période de 5 ans, entre 2030 et 2035, soulignant le temps limité pour gérer les conséquences sociales et économiques".
Le fait est que l'électrique nécessite bien moins de main d'oeuvre que le thermique. L'étude précise que "jusqu'à 70 % de la valeur ajoutée en relation avec les groupes motopropulseurs électriques sont liés à la production de batterie". Problème : ce sont des spécialités souvent asiatiques et donc extérieures à l'Europe, malgré la volonté de certains de produire des batteries sur le Vieux Continent. Qui plus est, la production de batterie est une activité automatisée, nécessitant peu d'ouvriers. Et les matières premières, elles, tout comme la plupart des cellules, sont toujours produites à l'extérieur de l'Europe... Les équipementiers craignent donc que l'arrêt du thermique ne leur soit encore plus préjudiciable qu'aux constructeurs, qui seront évidemment, eux aussi, concernés.
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