La vanlife est-elle écolo ?
Ils sont lourds et sont très massivement dieselisés. Les fourgons aménagés et les camping-cars sont donc, a priori, de très mauvais élèves pour lutter contre la pollution, alors que leurs propriétaires militent pour une vie en pleine nature. Pour autant, sont-ils vraiment les cancres de la mobilité verte ?
Quand on s’offre un fourgon ou un camping-car, ce n’est pas pour traîner en ville, mais pour partir au vert, s’échapper à la campagne, être en phase avec la nature, et souvent, s’offrir de bons produits du terroir. Le vanlifer est locavore et, souvent, se revendique d’un mode de vie, ou de loisirs, plutôt écolo. Mais sa démarche est-elle vraiment si propre que cela ?
En fourgon, on pollue plus qu'en avion
Examinons quelques chiffres et données diverses. Ce que l’Ademe a fait. Pour l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, les comptes ne sont pas bons. Selon ses calculs, une personne en van émettrait plus que s’il prenait l’avion avec 400 g sur la route, contre 300 dans les airs. Le tout, en effectuant la même distance : 500 km.
C’est beaucoup, et c’est un tantinet exagéré. Car les vanlifers sont rarement seuls à bord. Souvent en couple et parfois en famille, ils divisent donc par deux, voir par quatre, leurs émissions. Mais néanmoins, leurs montures sont rarement très propres. 99% d’entre elles roulent au diesel et le plus connu des porteurs, le Fiat Ducato, émet 182g du km.
De plus, les engins sont alourdis par leur aménagement et leur peu d'aérodynamisme dans le cas des gros camping-cars, ce qui augmente leur consommation et leurs émissions. Le Ducato de 140ch, censé consommer, sur le papier, 7,02 l / 100 km, absorbera ainsi au moins 3 l de plus lorsqu’il est transformé en camping-car.
Pour autant, les vans comme les énormes capucines peuvent en remontrer en matière d’écologie dans quelques domaines. Ils roulent souvent moins que les voitures et se contentent, en moyenne, de 10 000 km par an, contre 15 000 pour leurs petites sœurs. De plus, lorsque l’on s’offre un tel engin, on le garde généralement longtemps et certains modèles dépassent 20 ans. Étant donné le prix élevé des vans, on n’en change pas chaque matin. Et la conservation évite les émissions liées à la fabrication répétée trop souvent.
Des longs trajets plutôt que des petits déplacements
En outre, et contrairement aux voitures, leur terrain de jeu préféré n’est pas l’urbain ou le périurbain. Lorsqu’ils circulent, c’est pour effectuer de longs trajets. Or, c’est lors des petits déplacements avec un moteur froid que les émissions sont les plus élevées.
Si le vanlifer est donc moins écolo qu’il n'y parait, il n’est pas non plus le gros pollueur que l’on pourrait supposer. D’autant qu’une fois arrivé à destination, en pleine nature ou dans une aire dédiée, il utilise souvent le vélo que l’on voit accroché à l’arrière de son engin, mais il ne déplace pas ce dernier pour se rendre à la boulangerie du village d’a coté. Contrairement aux autochtones ou aux autres vacanciers motorisés, qui n’hésitent pas à emprunter leur voiture pour tous leurs déplacements.
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