La France est toujours accro au pétrole
Les voitures électriques occupent tout l’espace médiatique, mais la réalité est là : c’est le gazole qui continue de faire rouler la France aujourd’hui, et pour de nombreuses années encore.
L’électrification du parc automobile progresse rapidement, et devrait même accélérer à la faveur de l’explosion des tarifs à la pompe.
On trouve ainsi ce jeudi du gazole à 2,5 € le litre, tarif inimaginable il y a quelques mois encore, et tout laisse à penser que cette situation conduira un nombre croissant d’automobilistes à accélérer leur transition écologique.
Pour autant, et malgré une lente érosion de la consommation de produits pétroliers, le bon vieux pétrole conservera pour longtemps encore une place de choix dans nos déplacements quotidiens.
Ce n’est pas Caradisiac qui le dit, mais l’UFIP Energies et Mobilités, l’organisme qui représente l’industrie de l’or noir en France.
Son bilan 2021, tout juste publié, rappelle ainsi que le pétrole assure 42% de l’énergie finale consommée en France, mais aussi et surtout encore 98% de l’énergie utilisée dans les transports, rapportant au passage quelques 29,2 milliards de taxes (hors TVA) à l’Etat.
On y lit aussi que le gazole, carburant honni des écologistes, représente encore les trois quarts de la consommation pétrolière en France, et à cela rien d’étonnant dans la mesure où les moteurs diesel ont représenté pendant des années la majorité des ventes de voitures neuves.
Même si un déplacement de la demande vers le sans-plomb est déjà perceptible, le mouvement s’opère très progressivement.
Par ailleurs, la part des biocarburants progresse régulièrement : trois milliards de tonnes sont incorporées chaque année dans les carburants routiers (2,35 millions de tonnes de biodiesel et 0,55 millions de tonnes de bioessence l’an dernier).
Le superéthanol E85, carburant qui présente l’avantage d’une faible taxation, poursuit ainsi sa progression avec un volume de distribution en hausse de 33% l’an dernier.
Enfin, et c’est plutôt une bonne nouvelle, le nombre de stations-services fait preuve d’une belle stabilité : elles sont au nombre de 11 151, contre 11 160 l’an dernier. Même si les supermarchés représentent les deux tiers de ces points de distribution, la France continue de disposer d’un maillage solide de pompes à essence.
Ce qui n’empêche pas les acteurs traditionnels de la distribution de carburant de déployer les grands moyens pour accroître le nombre de bornes électriques disponibles.
TotalEnergies a ainsi pour objectif d'opérer 150 000 bornes de recharge en Europe d’ici 2025, dont 100 000 en France.
Quant à Shell, il contrôlera à travers ses différentes marques (Shell Recharge, New Motion, Greenlots et Ubitricity) quelques 200 000 points de charge en voie publique, auxquelles s’ajouteront 75 000 bornes de recharge à domicile, en entreprise ou en station.
BP, lui, vise le déploiement de 100 000 bornes de recharge d'ici 2030. Les grands pétroliers ont engagé leur mue électrique, mais auront encore besoin de nous vendre des litres de carburants pour financer celle-ci. Avec une marge nette sur les carburants qui s’élève à 1 centime d’euro par litre.
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