La famille Peugeot en passe de tourner le dos à Stellantis ?
La holding familiale détient 7 % du capital de la galaxie de 14 marques, mais elle pourrait bien revenir sur son engagement, en raison de la mauvaise situation du groupe, mais aussi à cause de son peu de pouvoir stratégique dans l'entreprise.

C’est la période des assemblées générales d’actionnaires, qu’elles se déroulent en famille ou pas. Ainsi, celle de la dynastie Peugeot, qui s’est réunie ce 20 mai dernier, a fait la fine bouche en ce qui concerne son investissement essentiel : les 7,7 % qu’elle détient dans le capital de Stellantis.
De là à le remettre en question, il n’y a qu’un pas, même si le patriarche, Robert Peugeot, exprime son attachement historique à l’automobile, son fils Édouard qui vient de lui succéder a le nez dans les comptes familiaux, et dans les chiffres 2024 de la galaxie qui font état d’une baisse des bénéfices de 70%.
L'Italie aux manettes ?
En plus, les Peugeot voient mieux que quiconque que la barre de la gouvernance semble passer du côté de l’Italie, et du côté de John Elkann, Président de Stellantis, mais aussi (et surtout ?) à la tête de l’autre famille qui pèse dans le groupe : les Agnelli. Et leur holding Exor détient le double de Peugeot Invest, soit 15,5%, au lieu des quelque 7% détenus par les Français.
Une présidence de l’entreprise et un poids capitalistique qui permet aux Italiens de peser sur toutes les décisions stratégiques de la galaxie. Les Peugeot ne font donc pas le poids et pourraient bien, non pas abandonner totalement l’entreprise qu’elle a contribué à sauver lorsqu’elle s’appelait PSA en 2013, mais réduire sa participation au sein du groupe.
Car les bénéfices familiaux ont baissé de 40 % depuis le Covid et ses membres pressent le successeur de Robert Peugeot de redresser la barre. Et l’on sait que dans le business, le sentimentalisme familial n’a pas droit de citer. L’objectif de la holding est désormais clair : elle veut peser dans les différentes participations qu’elle entend détenir au sein des entreprises ou elle investit. Elle s’est même fixé un montant minimum pour avoir son mot à dire. Pas question de détenir moins de 15 % des parts d’une boîte et de se contenter de faire de la figuration.
Une envie d'ailleurs
Or, il est impossible que les Peugeot détiennent un tel montant d’actions chez le constructeur. De là à en déduire une sortie en douceur de la part de l’actionnaire historique, il est un peu tôt pour arriver à une telle conclusion. Mais pendant que Robert conserve son siège au board de Stellantis, son fils Édouard regarde ailleurs.
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