L'automobile dans l'impressionnisme, déjà...
L’actualité culturelle autour de l’automobile nous offre l’occasion de belles rencontres autour de la créativité.
L’impressionnisme est à l’honneur dans plusieurs musées en cette année 2024 pendant laquelle nous célébrons les 150 ans de la première exposition impressionniste.
L’automobile n’existait pas encore. Ses premiers balbutiements étaient le fait de visionnaires comme Amédée Bollée qui fit rouler son « Obéissante » en 1873, un immense véhicule à vapeur pouvant transporter une douzaine de personnes, une proposition pertinente pour suppléer le chemin de fer.
Quand l’industrie automobile s’est esquissée, au début des années 1890, en France et en Allemagne, le mouvement impressionniste était florissant. Toutefois, il ignorait souverainement l’automobile. C’est un peu normal : les artistes ne sont pas tenus de s’emparer des dernières innovations technologiques. On ne leur reproche pas aujourd’hui de ne pas nourrir leurs œuvres de téléphone portables ou d’intelligence artificielle !
Les Impressionnistes ont eu des successeurs et des épigones. Dans les premières années du XXe siècle, quelques peintres ont posé des automobiles dans leurs décors, juste une silhouette, juste un accessoire, comme Pierre Bonnard ou plus tard Antoine Marquet. Rares sont ceux qui la placèrent au premier plan ; les artistes laissaient cette facilité descriptive aux illustrateurs.
On retiendra cependant le saisissant portrait de l’automobile dessiné par Toulouse-Lautrec, qui en a fait une créature hallucinée, vêtue de peaux de bête et semant l’effroi dans le public.
Les peintres n’étaient pas hermétiques à la locomotion motorisée. Ainsi surprend-on Monet se baladant dans une Panhard & Levassor…
Traitée à l’aquarelle par Edouard Montaut ou captée par les images de Jacques-Henri Lartigue, l’automobile, et la vitesse qui lui est inhérente, ne fera vraiment son entrée dans l’histoire de l’art qu’avec la publication du manifeste des Futuristes italiens.
Avec ces trublions et leurs contemporains Fernand Léger ou Francis Piucabia qui aimaient la mécanique, nous sommes déjà à des années-lumière de l’impressionnisme.
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