L'appel à l'aide d'Hopium, le constructeur français de voitures à hydrogène
Dans l’état actuel de ses ressources financières, Hopium ne peut pas continuer le développement de la Machina et peinera à finir celui de sa pile à combustible qu’elle espère vendre à d’autres sociétés. Elle a de quoi vivre jusqu’à août 2023 mais pour après, il faudra de nouveaux soutiens financiers.
Fini le faste de la présentation de la très jolie Hopium Machina Vision au Mondial de l’Automobile de Paris 2022. Le jeune constructeur français, qui poursuit le développement de sa technologie et de sa première voiture, se heurte à de sérieuses difficultés financières depuis la fin de l’année dernière. Compte tenu des budgets nécessaires pour mettre au point une technologie aussi coûteuse et la voiture entière qui va avec, l’entreprise paraissait déjà compliquée sur le papier dans un contexte où on ignore encore si l’hydrogène peut être viable dans l’industrie automobile. Après les signaux très positifs de l’année dernière (avec notamment le protocole d’accord du Crédit Agricole voulant commander à terme jusqu’à 10 000 Hopium Machina), la marque est dans le dur.
Déjà difficile en janvier dernier, la situation empire. Dans son bilan financier de l’année 2022, Hopium déplore une perte de 23,8 millions d’euros contre 8 millions un an plus tôt. Elle possédait un déficit de trésorerie de -1,3 millions d’euros au 31 décembre 2022 et malgré plusieurs financements déjà obtenus, ne dispose actuellement que de quoi tenir jusqu’au mois d’août 2023, sous certaines conditions. Pour tenir après cette date, il faudra trouver de nouveaux financements sans qui il ne sera pas possible d’avancer dans la fabrication de la pile à combustible qu’Hopium espère vendre dès l’année 2025. Et encore moins dans celle de la Machina, initialement prévue pour 2025.
Y a-t-il au moins un marché pour l’hydrogène automobile ?
Comme le souligne Hopium dans son rapport financier, la réussite de son projet reste évidemment liée à l’évolution du marché automobile et des infrastructures. Les analystes du constructeur constatent la « notoriété croissante des constructeurs de véhicules électriques à batterie, des véhicules qui se rejoignent sur de nombreuses caractéristiques à l’instar du respect de l’environnement, de la qualité et de l’innovation ». Hopium note aussi que les projets de maillage de la France au niveau de ses stations d’hydrogène restent limités malgré les plans gouvernementaux, même si l’autonomie promise de 1000 kilomètres sur sa Machina n’en fait pas un si gros problème. Mais dans un contexte où les voitures électriques profitent d’un développement continu et d’améliorations technologiques régulières, convaincre des investisseurs de mettre des millions dans l’hydrogène automobile n'a rien de simple. Les analystes d’Hopium rappellent tout de même qu’il est prévu « une production accrue des véhicules utilitaires à hydrogène dès 2025 », ce qui devrait aider la croissance de cette nouvelle filière.
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