2. Ineos Grenadier Quartermaster (2024) - Sur la route : les cailloux plus confortables que le bitume
Si les passagers arrière sont mal à l'aise, ceux de l'avant sont beaucoup mieux traités. Installés dans des sièges aux petits oignons, ils profiteront de l’étonnant silence à bord, même au-delà de 100 km/h, en rappelant que le Grenadier est limité à 160 km/h. Mais qu’en est-il du conducteur qui doit mener l’engin ? S’il est excellemment assis, il va rencontrer un souci dès le premier virage. La direction n’est pas surmultipliée, elle est tout bonnement hypra multipliée. Le conducteur du Quartermaster devrait songer à passer un permis bateau plutôt que le permis B nécessaire, car les manœuvres à bord du pick-up sont du même ordre qu’à bord d’un croiseur. Pas de point milieu (hormis une découpe sur le volant) et pas plus de rappel de direction.
Le conducteur passe son temps à s’escrimer sur son volant, d’autant que, sur la route, le châssis échelle n’aide pas à la sérénité, pas plus que le freinage : pour ralentir, mieux vaut enfoncer la pédale comme on le ferait en bout de ligne droite du Mistral sur le circuit Paul Ricard. Ces défauts sont bien entendu l’apanage de tout véritable 4x4 lorsqu’il se risque sur la route, même si la direction a une sacrée marge de progression, ce que la direction d’Ineos nous a promis de rectifier.
En revanche, en off-road, le Grenadier est une limousine. C’est la marque distinctive des vrais baroudeurs : se révéler presque plus confortable dans les cailloux et la boue que sur le bitume. L’extrême rigidité du châssis encaisse tout et le débattement des suspensions s’occupe du reste. On en oublie même la direction facétieuse. A conditions de disposer de pneus "boue" adaptés, comme les BF Goodrich de série sur la version Trialmaster. Grâce à eux, les pentes en escaliers, croisements de pont, gués (jusqu’à 80 cm), dévers, et autres joyeusetés de l’off road ne l’inquiètent jamais, il est chez lui et ses moteurs aussi. Les 6 en lignes BMW de 3 l font le job.
En essence, ses 286 ch pour 450 Nm lui permettent de grimper au mur, parfaitement aidé par la boîte ZF à 8 rapports, qui passe en mode court lorsqu’un coup de pouce est nécessaire. La version diesel, de 249 ch, quant à elle, est peut-être plus recommandable encore grâce à son couple plus puissant puisqu’il atteint 550 Nm. Mais ce serait faire la fine bouche que de négliger le bloc essence, son silence étonnant sur un tel engin, et sa consommation somme toute réduite puisqu’elle ne dépasse pas 10l/100 km sur la route et 13 l en off road. C’est beaucoup dans l’absolu, mais peu pour un tel engin et dans de telles conditions.
Une consommation mesurée qui, pourtant, ne devrait pas être l’élément déterminant au moment de choisir cet Ineos, car faire son plein est un détail dans le budget de son acheteur. C'est qu'il devra débourser, au minimum, 81 990 euros. Et ce n’est pas tout. À ce tarif, le particulier devra ajouter 60 000 euros de malus, soit 141 990 euros au total, c’est le prix d’une Porsche 911 neuve. Mais il ne vaut mieux pas tenter d'escalader une montagne à bord de l’Allemande, ou de franchir une rivière de 80 cm, même avec la version Dakar.
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