Essai vidéo – Hyundai Kona Electric (2023) : en progrès seulement sur le papier ?
Cedric Morancais , mis à jour
2. Hyundai Kona électrique (2023) – Sur route : une autonomie décevante
En préalable, précisons d’entrée de jeu que, pour cet essai, nous disposions d’un véhicule en finition Executive. Parmi les attributs de cette définition, on trouve, notamment, des jantes alliage de 19". Comme toujours, ce choix n’est pas sans conséquence. À commencer par la distance qu’est capable de parcourir ce SUV entre deux séances de recharge. Ainsi, si le cycle d’homologation WLTP annonce une autonomie en cycle mixte de 514 km avec les roues de 17", celle-ci tombe à 454 km avec les grandes roues. Un delta énorme !
Si nous n’avons pu juger de la véracité des chiffres en ce qui concerne la première donnée, il faut bien avouer que notre essai se solde par un constat très contrasté en ce qui concerne la capacité à enchaîner les kilomètres. Ainsi, à l’issue d’un parcours extrêmement varié, notre Kona a affiché une autonomie d’environ 360 km. Dans l’absolu, c’est un chiffre raisonnable. Mais la déception vient du fait que cela ne marque aucune progression, voire une légère régression, par rapport à la première génération. Et ce, rappelons-le, malgré la présence d’une batterie un peu plus généreuse et d’une motorisation revue.
L’une des explications de ce mauvais résultat tient dans le gabarit en hausse, responsable d’une prise de poids proche du quintal. Gageons que les ingénieurs du constructeur ne sauront se satisfaire, à terme, de ce constat qui ne permet plus véritablement au Kona de prendre le dessus sur ses concurrents.
Puisque nous sommes à en évoquer les imperfections de ce SUV, abordons le sujet du confort. Là encore, les jantes de 19" ne sont pas pour rien dans la fermeté un peu excessive de ce modèle. Toutefois, l’amortissement, lui aussi taré de façon plutôt ferme, n’arrange rien à la situation. C’est d’autant plus regrettable que les sièges, pour leur part, affiche un maintien très honorable sans sacrifier le confort. Précisons toutefois que ce Hyundai n’est pas une "planche de bois", mais il se fait tout de même supplanter à ce chapitre par un grand nombre de ses rivaux, à commencer par le Peugeot e-2008.
Pestons également contre la direction. Son manque évident de consistance est perceptible même lorsque le mode Sport est activé. C’est, certes, plus désagréable que pénalisant pour le comportement routier. Mais ce défaut, commun à la plus grande partie de la gamme Hyundai, mériterait que l’équipe technique se penche enfin sérieusement sur la question.
Pour le reste, nos impressions sont largement plus positives. Notamment en ce qui concerne le comportement routier, absolument au-dessus de tout soupçon bien que notre modèle d’essai ait été équipé de pneumatiques Nexen de qualité moyenne. À tout moment, les trains avant et arrière suivent parfaitement les injonctions du conducteur, sans avoir recours aux aides à la conduite. La preuve que le châssis a été développé dans les règles de l’art. Cette parfaite neutralité se fait, évidemment, au détriment de la vivacité, mais la majeure partie de la clientèle considérera sans doute que ce choix est en parfaite ligne avec ses aspirations.
Lorsque l’on aborde les artères urbaines, le Kona se montre, évidemment, parfaitement à son avantage. Sa douceur de conduite est plus qu’appréciable, tandis que la possibilité, grâce aux palettes situées derrière le volant, de régler la puissance du freinage régénératif (jusqu’au mode i-Pedal qui permet "d’oublier" presque totalement la pédale de frein) permet de ménager les plaquettes et disques. Ses dimensions n’en font pas le roi des créneaux, mais la présence de caméras permettant une vision à 360° (uniquement proposée sur la finition haut de gamme Executive en série ou contre 1 000 € sur la Creative), y compris en marche avant à très faible allure, permet de se faufiler au centimètre près. Et comme le diamètre de braquage est très raisonnable (10,6 m), l’épreuve du stationnement ne sera pas trop éprouvante. De plus, lorsque les places de stationnement sont très étroites, le Kona Executive peut être manœuvré, depuis l’extérieur, grâce à sa télécommande. Un équipement inédit à ce niveau de gamme et qui consiste en une véritable valeur ajoutée pour qui fréquente assidûment les parkings publics.
En matière de performances, le couple, assez modéré (255 Nm), ne permet pas au Kona d’afficher des accélérations et des reprises aussi percutantes que celles de certains autres petits SUV électriques. Et comme l’insonorisation, aux bruits d’air comme à ceux de roulement, est très soignée, on perçoit peu, sauf à observer le compteur de vitesse, que ce Hyundai assure tout de même des dépassements rapides. Au vu de sa vocation, là encore, le contrat est largement rempli.
Le bilan routier du Kona reste tout de même, au final, plutôt positif. Il faudra certes faire une croix sur le plaisir de conduite, mais les capacités de cet électrique à transporter une famille dans des conditions de sécurité optimales et de confort honorables en font une offre cohérente, à défaut d’être passionnante.
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