Hausse des prix des carburants : pensez au GPL ! 10 questions pour tout savoir
Florent Ferrière , mis à jour
Avantages, inconvénients, modèles disponibles, fiscalité : Caradisiac fait le point sur cette intéressante motorisation.
En ce début d'année 2022, les prix à la pompe battent tous les records. Au 14 janvier, le litre de sans-plomb 95 E10 coûtait en moyenne dans l'Hexagone 1,68 € ! Le budget carburant des Français est donc en surchauffe. Mais il existe des alternatives pour faire des pleins à bas coût. Parmi elles, le GPL.
Après une percée au début des années 2010, grâce à la mise en place d'un généreux bonus, ce carburant est ensuite retombé dans les oubliettes, le bonus ayant été stoppé. Mais ses ventes redécollent, grâce à Dacia. Près de 50.000 voitures GPL ont ainsi été immatriculées en France en 2021, contre 15.000 en 2020 ! L'argument massue, c'est bien sûr le prix à la pompe, puisque le litre de GPL coûte 0,90 € !
De quoi faire fondre du jour au lendemain son budget carburant. Vous êtes intéressé ? Caradisiac résume tout ce qu'il faut savoir.
Le GPL, c'est quoi ?
GPL, cela veut dire gaz de pétrole liquéfié. Il s’agit d’un mélange d’hydrocarbures légers, principalement du propane et du butane. On peut aussi voir le nom GPL-c, pour GPL carburant.
Comment fonctionne le moteur GPL ?
Tout d'abord, précision importante : les véhicules disponibles sur le marché sont à bi-carburation, ils fonctionnent avec deux types de carburant. La base est donc le moteur thermique, essence pour les véhicules en vente, auquel on ajoute la fonction GPL. Il y a ainsi un deuxième réservoir pour le gaz, ainsi que les éléments techniques associés au GPL, notamment le vapodétendeur (qui assure la transformation de l'état liquide à l'état gazeux du GPL, état utilisé pour le moteur) et une injection GPL.
Le véhicule va démarrer en essence, le temps que le moteur monte en température (les chambres de combustion doivent être chaudes pour le GPL). Ensuite, le véhicule fonctionne de manière semblable selon le carburant choisi (il y a un bouton commutateur) et selon les disponibilités (s'il n'y a plus de GPL, la bascule sur l'essence est automatique).
Combien ça coûte ?
C'est le gros avantage de ce carburant : un prix très attractif. Selon un pointage effectué par le ministère de la Transition Ecologique, le litre de GPL coûtait en moyenne en janvier 2022 0,90 € ! Pour le gazole, c'était 1,62 € et pour le sans-plomb 95 E10 c'était 1,68 €. Plus écologique, le GPL profite d'une taxation bien moins lourde (les taxes représentent 60 % du prix final du litre de sans-plomb).
Où peut-on faire le plein de GPL ?
C'est un des points qui peut poser problème : trouver une station. Sur les 11 000 stations-service qui existent en France, 1 650 distribuent du GPL. Une carte vous aide à trouver les points de distribution.
Si vous habitez à la campagne, il se peut donc qu'il n'y ait pas de pompe GPL près de chez vous. Mais le véhicule est à bicarburation : vous pouvez donc mettre de l'essence, et faire un plein de GPL plus tard. Dans la mesure où les modèles proposés par Renault/Dacia n'imposent pas de surcoût, pourquoi se priver ?
Pour faire le plein, c'est simple : après avoir enlevé l'obturateur, il faut placer le pistolet sur la coupelle (cachée derrière la trappe à carburant) en effectuant une pression pour verrouiller le pistolet, qui tient en place seul. On appuie ensuite sur le bouton de la pompe, et le plein se fait seul et s'arrête de manière automatique. On enlève ensuite le pistolet avec le mécanisme de déverrouillage.
Y'a-t-il un avantage en matière de consommation ?
Non. Le GPL entraîne même une surconsommation par rapport à l'essence. Elle est d'environ 20 %. Mais dans la mesure où le carburant est bien moins cher, on s'y retrouve largement. Selon Renault, "le coût du carburant au kilomètre est réduit jusqu’à 30 % par rapport à une motorisation essence et jusqu’à 8 % par rapport à une motorisation diesel".
Est-ce dangereux ?
On a toujours cette crainte, certains ayant en mémoire des images spectaculaires d'explosion. Mais c'est du passé. Les véhicules suivent des normes européennes strictes (depuis 2001), avec notamment la présence d'une soupape de sécurité. Comme pour une « cocotte-minute », la soupape permet de lâcher la pression de gaz vers l’extérieur en cas de surpression pour empêcher le risque d’explosion. Les véhicules avec soupape de sécurité peuvent accéder aux parkings souterrains.
Quel entretien particulier ?
Les véhicules GPL récents n'entraînent pas une fréquence d'entretien plus élevée. La périodicité de passage au garage sera donc la même qu'avec le moteur classique, soit tous les 15 000 à 20 000 km. Le garagiste, qui doit être un professionnel du GPL bien sûr, aura évidemment quelques points de vérification supplémentaires. Dacia indique par exemple qu'une attention particulière sera portée aux éléments suivants :
- Le filtre à gaz (en cas d’usure, le filtre disposé dans le circuit GPL devra être remplacé ; en général, on recommande un remplacement tous les 30 000 km)
- La soupape de sécurité et les culasses
- Le bouchon GPL
- Les durites GPL (contrôle de fuites éventuelles)
- Le vapodétendeur.
Quels sont les modèles disponibles ?
C'est là que ça coince ! Avec ces nombreux avantages, on peut se dire que c'est un carburant très apprécié des constructeurs. Mais à ce jour, seuls Renault et Dacia misent vraiment sur le GPL ! On trouve sur le marché :
- Dacia Sandero et Sandero Stepway Eco-G - 100 ch : dès 12.190 €.
- Dacia Duster Eco G - 100 ch : dès 14.990 €.
- Dacia Jogger Eco-G - 100 ch : dès 14.990 €
- Renault Clio TCe GPL - 100 ch : dès 19 900 €.
- Renault Captur TCe GPL - 100 ch : dès 25.300 €.
Pensez au marché de l'occasion
Grâce à un bonus généreux, le GPL a connu son heure de gloire il y a une dizaine d'années et a intéressé de nombreux constructeurs. Il existait ainsi des versions GPL des Dacia Sandero, Fiat Panda et 500, Opel Corsa, Nissan Juke... Autant de véhicules que l'on peut trouver aujourd'hui sur le marché de l'occasion.
Peut-on convertir un véhicule ?
C'est possible. Il faut pour cela se tourner vers un professionnel agréé. Celui-ci va installer le réservoir spécifique et le kit de conversion. Généralement, il gère toutes les démarches, car après la modification, il faut présenter la voiture à la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) pour recevoir la RTI (Réception à Titre Isolé) puis modifier la carte-grise.
Selon France Gaz Liquides, ils sont 160 installateurs en France. Ils proposent des transformations sur la quasi-totalité des véhicules essence. Il est toutefois préférable de le faire sur un véhicule qui n'a pas trop de kilomètres (moins de 60.000 km, au-delà l'installateur va regarder plus attentivement l'état d'entretien du moteur). Les prix sont assez variables, mais la moyenne tourne autour des 3 000 €. À vous donc de faire les bons calculs de rentabilité.
Quel malus ? Quelle carte-grise ? Quelle vignette Crit'Air ?
Il est loin le temps où les voitures GPL profitaient d'un bonus de 2000 €. Il n'y a pas d'aide particulière, hormis le fait qu'un véhicule GPL peut entrer dans le dispositif de la prime à la casse. Il peut y avoir un malus si le véhicule dépasse le seuil de déclenchement. Ce n'est toutefois pas le cas avec les modèles en vente, d'autant que leur homologation en GPL donne des rejets de CO2 inférieurs à l'essence.
Pour les GPL, la vignette est la Crit'Air 1. De quoi n'avoir aucune crainte sur les restrictions de circulation. Bon point : la plupart des régions font un cadeau sur la carte-grise, avec un abattement de 50 % voire total.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération