Fiat Punto II HGT (1999 – 2005), la grande routière de poche, dès 2 000 €
Généreusement motorisée et richement équipée, cette bombinette soigne l’agrément en usage courant plus que l’efficacité pure. De ce fait, elle est restée dans l’ombre, mais cela permet aujourd’hui de s’offrir une citadine très sympa pour trois fois rien.
Les Agnelli sont à la fois la grande chance de Fiat et son écueil. Si Giovanni a créé la marque en 1899, si Gianni, son petit-fils, en a pris les rênes en 1967 après une vie de jet-setteur, une grande partie de la famille se désintéresse de la production automobile, préférant la finance. De sorte qu’investir ce qu’il faut dans Fiat pour lui permettre de rester au top ne les a pas toujours motivés.
Ce qui conduit le géant turinois, pour la première fois depuis 1971, quand il a inventé le segment B avec la 127, à sortir une citadine qui ne redéfinit pas les normes de la catégorie. Au contraire de la Uno, qui a rencontré un énorme succès, à l’instar de sa descendante, la Punto I de 1993, la Punto II, qui lui succède en 1999, en récupère la plateforme, n'apporte rien de fondamental.
Enorme risque, car entre-temps, la concurrence a progressé à grands pas : on pense aux Peugeot 206 et Renault Clio II notamment. Face ces deux modèles apparus en 1998, la Punto II peine à se démarquer. Elle ne pourra pas grand-chose contre la séduction exercée par la sochalienne, à part casser les prix, jusqu’à ce que cela ne devienne très compliqué avec le passage à l’euro en 2002, empêchant l’Italie de dévaluer une lire qui n’existe plus… Est-ce à dire que la Punto II est inintéressante ?
Que non pas. En effet, revue de fond en comble face à sa devancière, elle profite d’une sécurité passive de référence et peut recevoir un équipement des plus raffinés. Surtout dans sa version supérieure HGT, lancée avec le reste de la gamme. En effet, de série, cette variante bénéficie de la clim, de l’ordinateur de bord, des vitres et rétros électriques, de l’ABS, de l’antipatinage TCS, des jantes en alliage, d’une excellente sono comportant un caisson de basses alliée à un chargeur de CD, et même d’un GPS ! Aucune concurrente n’en propose autant.
Seulement, cela grève le prix de vente : 107 500 F, soit 23 000 € actuels selon l’Insee. C’est davantage que pour une Peugeot 206 S16, plus puissante. Car si la française a droit à un 2,0 l de 138 ch, l’italienne se contente d’un 1,7 l. Cela dit, ce bloc atmosphérique, développant 130 ch, n’a rien d’une punition puisqu’il fait des merveilles dans la Barchetta. Certains regretteront le 1,4 l turbo de l’ancienne Punto GT, mais voilà, la HGT offre des performances pratiquement aussi bonnes : 205 km/h au maxi, pour un 0 à 100 km/h exécuté en 8,5 s. Mais "pratiquement" signifie tout de même régression...
Cela dit, la HGT progresse nettement par son homogénéité face à la GT. Pourtant, elle ne se vendra pas très bien. A noter que son gros moteur atmo est aussi disponible avec la carrosserie à 5 portes, sous la finition Emotion, qui, elle, ne connaîtra aucun succès. Fin 2000, ce bloc voit son injection est mise à jour pour satisfaire à la norme Euro III (adoption d’un accélérateur électronique et non plus à câble, notamment).
Fin 2003, la Punto II reçoit un restylage important. Son museau acéré cède la place à une face avant très inspirée de celle la VW Polo 6N2, donc banalisée. Quelle idée ! Dans le cockpit, les sièges bénéficient de nouveaux revêtements, et si, dans la HGT, le GPS passe au catalogue des options (où apparaît d’ailleurs un régulateur de vitesse), en série, on a désormais droit à une clim auto, des airbags rideaux et un ESP. Et le prix baisse !
Cela ne suffit pas à relancer l’intérêt pour la plus puissante des Punto, car elle ne voit ni sa mécanique ni son châssis changer d’un iota. Cette variante termine sa carrière en 2005, à l’arrivée de la Grande Punto.
Combien ça coûte ?
Rare et puissante, la Punto HGT ne coûte pourtant pas cher du tout. A 2 000 €, on a droit à un exemplaire en bon état, avoisinant les 180 000 km. A 3 500 €, on en voit qui s’en tiennent à 120 000 km, alors qu’à 4 500 €, on peut trouver une auto de moins de 100 000 km. Les plus chères s’affichent à 7 500 €, n’ayant parcouru que 60 000 km. Elles sont à trouver en Italie. Les restylées sont plus onéreuses : + 500 €. Quant aux Emotion, elles sont introuvables.
Quelle version choisir ?
Pour son look et son excellente sono, on peut préférer la version non restylée, sauf à préférer absolument l’ESP. Surtout que sur les Abarth, l’assemblage marque un peu de relâchement.
Les versions collector
Toute Punto HGT (ou Emotion) en parfait état d’origine et affichant un faible kilométrage est un collector. A fortiori une Abarth dotée de toutes les options (GPS, toit ouvrant, hifi…).
Que surveiller ?
Mécaniquement, la Punto 1,7 l 130 ch c’est du costaud : les 200 000 km ne sont qu’une formalité. A condition de changer la courroie de distribution avant 100 000 km, et de renouveler en même temps le déphaseur d’arbre à cames, s’il a pris du jeu et produit un bruit de diesel. Attention, si on néglige ce point, le variateur va vibrer et finir par faire sauter la courroie, entrainant au minimum la destruction des soupapes.
Autre point sensible, l’assistance électrique de direction, qui se met en panne suite à la défaillance d’un capteur. Problème, celui-ci ne se détaille pas et entraîne le changement de toute la colonne. Une avarie plus souvent rencontrée sur les modèles pré-restylage, même si elle n’a rien de systématique. Par ailleurs, certains accessoires électriques peuvent avouer quelque faiblesse : essuie-glace ou ventilateur d’habitacle. Enfin, l’auto étant âgée, surveillez la corrosion des planchers, surtout sur celles venant de zones où l’on sale beaucoup l’hiver.
Sur la route
A bord, on apprécie, outre l’habitabilité, la bonne position de conduite (volant et siège réglables en hauteur), et la clarté de l’ergonomie. Bien installé dans un fauteuil au bon maintien, on réveille le moteur, qui d’emblée donne le sourire par sa sonorité. Souple et bien plein, il connaît pourtant un regain de punch à 4 000 tr/min et prend 7 000 tr/min sans faiblir, mais en chantant joyeusement. Administrant des reprises excellentes, notamment en 3e et en 4e, il emmène la Fiat avec une vigueur de tous les instants, surtout que la boîte, certes moyennement agréable à manier, se révèle parfaitement étagée.
Malgré son assistance électrique, la direction propose un bon ressenti de la route et se révèle précise, même si le train avant manque un peu de mordant. La tenue de route n’en demeure pas moins très bonne, acceptant une conduite sportive… jusqu’à un certain point. En effet, poussée à sa limite, la Punto manquera de motricité, sous-virera un peu plus tôt qu’une 206 S16, et pourra gentiment survirer à la reprise d’adhérence de l’avant. C’est amusant mais pas très efficace, surtout que le freinage manque d’endurance (mais pas de puissance).
En réalité, la Punto HGT se révèle sur autoroute, où, en sus d’une tenue de cap irréprochable, elle se montre certes très rapide mais aussi étonnamment silencieuse quand on roule à 160-170 km/h, en Allemagne bien sûr. Par ailleurs, certes ferme, la suspension procure un confort des plus acceptables. Ainsi, cette petite italienne satisfait aussi bien à un usage quotidien qu’aux longs voyages, où elle se révèle peu fatigante. Cette GT de poche consomme normalement vu sa technologie : 8,5 l/100 km en moyenne.
L’alternative newtimer*
Fiat Grande Punto T-Jet 120 (2007 – 2009)
Très joliment dessinée par Ital Design, la Grande Punto, révélée en 2005, profite d’une plate-forme entièrement nouvelle. Une première sur une Fiat du segment B depuis 1993 ! Plus encombrante et vaste que la Punto II qu’elle remplace, et doit attendre 2007 pour se doter d’un bloc essence relativement puissant. En effet, elle reçoit alors le 1,4 l T-Jet développant 120 ch, qui lui procure un punch tout à fait inattendu.
Elle frôle les 200 km/h et surtout reprend avec une vivacité réjouissante en 5e grâce à son couple important (205 Nm). Disponible en Dynamic, Emotion et Sport, elle est meilleure avec les jantes de 16, lui conférant une meilleure motricité. La Grande Punto T-Jet disparaît fin 2009 quand elle évolue en Punto Evo, à l’esthétique totalement gâchée. A partir de 3 000 €.
Fiat Punto II HGT 2000, la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 747 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 130 ch à 6 300 tr/min
- Couple : 164 Nm à 4 300 tr/min
- Poids : 1 040 kg
- Vitesse maxi : 205 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,6 secondes (donnée constructrice)
> Pour trouver des annonces de Fiat Punto II HGT, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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