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Fiat 1200/1500 Cabriolet (1959 – 1966) : une 404 ? Non, une rare italienne, dès 20 000 €

Dans Rétro / Youngtimer

Stéphane Schlesinger

Dessinée par Pininfarina, mais cachant une technologie de grande série, cette découvrable italienne procure des plaisirs inattendus, bien loin des clichés. Le charme des années 50-60 allié à des performances actuelles, ça vous dit ?

Fiat 1200/1500 Cabriolet (1959 – 1966) : une 404 ? Non, une rare italienne, dès 20 000 €

Les collectionnables, c’est quoi ?

Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !

Pourquoi la Fiat 1200/1500 Cabriolet est-elle collectionnable ?

Certes, cette Fiat est en collection depuis longtemps, mais ça n'ôte rien à son intérêt. Incarnant à merveille la Dolce Vita dans un style sobre et élégant, elle annonce le design de la Ferrari 250 GTE  (un peu) et celui de la Peugeot 404 Cabriolet (beaucoup). A tel point qu'on la confond souvent avec cette dernière. Mais l'italienne profite d'une ligne plus équilibrée et se montre bien plus rare sous nos contrées.

 

 

Miracle économique oblige, dans les années 50, le marché automobile italien est en plein boom. Le public a soif de voitures, et si les berlines de grande série se développent, leurs variantes découvrables aussi. Ces dernières sont souvent l’œuvre de carrossiers indépendants, comme Pinin Farina, qui se renomme Pininfarina en 1961. Celui-ci a alors l’habitude de produire un dessin puis de le vendre à divers constructeurs.

Design moderne et tendu pour la Fiat 1200 Cabriolet en 1959, remplaçant la 1100 Trasformabile due à Luigi Rapi, tout en en conservant la base technique. Il est signé Pinin Farina.
Design moderne et tendu pour la Fiat 1200 Cabriolet en 1959, remplaçant la 1100 Trasformabile due à Luigi Rapi, tout en en conservant la base technique. Il est signé Pinin Farina.

Ainsi, en 1959 sort la  Fiat 1200 Cabriolet dessinée par ses soins, et donc les lignes se retrouveront chez  Ferrari (ce sera la 250 GTE en 1960) ainsi que… chez Peugeot, sur les  404 coupé et cabriolet (en 1961). La Fiat, codée 118G, dérive en fait de la petite berline 1100 (type 103), apparue en 1953 et classique par son architecture : moteur avant, propulsion, essieu arrière rigide.

Heureusement, il s’agit déjà d’une monocoque. Son bloc 1,2 l culbuté, similaire à celui de la Simca Aronde, développe 58 ch DIN. Il cède la place, en 1963, à un 1500 issu de la berline du même nom, sortie en 1961, de sorte que la 1200 Cabriolet devient 1500 Cabriolet.

Les feux arrière verticaux de la Fiat 1200, ici en 1960, sont très typiques de la décenne 1955 - 1965 dans le design italien, alors très copié. Photo : RM Sotheby's.
Les feux arrière verticaux de la Fiat 1200, ici en 1960, sont très typiques de la décenne 1955 - 1965 dans le design italien, alors très copié. Photo : RM Sotheby's.

Conçu par Aurelio Lampredi, ex-motoriste de Ferrari, ce moteur se contente, certes, d’un arbre à cames latéral, mais bénéficie d'une culasse en alliage et de chambres de combustion polysphériques, de sorte que la puissante s’élève à 72 ch DIN. Extérieurement, la 1500 Cabriolet (type 118H) se distingue de la 1200 principalement par sa calandre élargie et son capot sans prise d’air.

Elle pointe à 160 km/h, une vitesse alors très respectable, et compte sur des freins à disques (à l’avant) pour s’arrêter, la 1200 se contentant de 4 tambours. Parallèlement, des variantes exclusives 1500S puis 1600S, à moteur double arbre Osca, sont proposées, mais elles méritent un sujet à elles seules.

En 1963, la Fiat 1200 devient 1500 en adoptant un moteur 1,5 l et se signale par une calandre élargie.
En 1963, la Fiat 1200 devient 1500 en adoptant un moteur 1,5 l et se signale par une calandre élargie.

La 1500 est relativement abordable : 15 500 F en 1964 (soit 23 500 € actuels). La MGB, elle aussi dessinée par Pininfarina, et forte d’un 1,8 l de 90 ch, coûte plus cher, à 16 750 F : une concurrente redoutable ! Plus paisible, la Peugeot 404 Cabriolet revient, elle, à 17 750 €. En 1965, la Fiat évolue (et devient 118K) : grâce à un nouveau carbu, le 1,5 l grimpe à 75 ch, la boîte passe à cinq rapports entièrement synchronisés, chose rare à l’époque, et l’écusson de calandre devient circulaire.

Dans le cockpit, grâce à un volant mieux placé (relié à une colonne de direction en 3 parties), la position de conduite progresse et un compte-tours, apparait. La Fiat 1500 Cabriolet prend sa retraite en 1966, remplacée par la 124 Spider, vouée à un grand succès. 22 941 exemplaires de la 1500 ont été produits, soit plus que pour la 404 découvrable…

Les parechocs sont légèrement affinés lors de la refonte de 1963 sur celle qui devient alors Fiat 1500.
Les parechocs sont légèrement affinés lors de la refonte de 1963 sur celle qui devient alors Fiat 1500.

Combien ça coûte ?

Une 1200 en bon état revient à 20 000 € environ, contre 23 000 € à une 1500 en condition similaire. Pour des exemplaires très beaux, on ajoutera 2 000 €, alors que des autos impeccablement restaurées atteindront les 30 000 €. Soit le montant auquel débutent les 404 Cabriolet…

En 1965, la Fiat 1500 gagne un 5e rapport, tandis que le logo sur la calandre devient circulaire.
En 1965, la Fiat 1500 gagne un 5e rapport, tandis que le logo sur la calandre devient circulaire.

Quelle version choisir ?

Comme elle ne coûte pas plus cher, autant opter pour la 1500 de type 118K, plus rapide et équipée. Mais tous ces cabriolets sont très intéressants.

Fiat 1200/1500 Cabriolet (1959 – 1966) : une 404 ? Non, une rare italienne, dès 20 000 €La Fiat 1500 Cabriolet, ici en 1963, est d'un gabarit légèrement inférieur à celui de la Peugeot 404 Cabriolet et n'accueille pas de passagers arrière.

 

Les versions collector

Toutes, à partir du moment où elles sont en bel état d’origine. A fortiori si elles n’ont jamais été restaurées, ce qui arrive !

Sérieusement conçu et fabriqué, le moteur 1,5 l de la Fiat 1500 se montre tout à fait fiable et facile à entretenir.
Sérieusement conçu et fabriqué, le moteur 1,5 l de la Fiat 1500 se montre tout à fait fiable et facile à entretenir.

Que surveiller ?

Dotée dès leur sortie de mécaniques éprouvées, les 1200/1500 ne souffrent d’aucune tare particulière. Elles sont simples, bien mises au point, et fabriquées avec sérieux de sortes qu’elles se contentent d’un entretien standard pour des autos de leur époque. Si la 1200 conserve des points de graissage pour ses trains roulants, la 1500 s’en débarrasse (attention, il en reste pour le châssis), mais tous les moteurs doivent être vidangés tous les 5 000 km maxi, contre 20 000 km à la transmission. On règlera l’allumage et la carburation tous les 10 000 km maxi. Des examens classiques suffisent lors de l’achat.

Certains se gaussent déjà en se disant que ces Fiat rouillent plus qu’elles ne roulent. Et ils ont tort ! En effet, ces italiennes bénéficient de tôles de bonne qualité, donc s’avèrent bien moins sensibles à la corrosion que leurs descendantes. Ce qui ne signifient pour autant pas qu’elles échappent au pourrissement : une inspection scrupuleuse s’impose. Concernant les pièces détachées, les éléments mécaniques s’avèrent aisés à dénicher et pas trop chers. Ce moteur a longtemps été utilisé en Pologne sur les Polski-Fiat 1500 ainsi que les FSO Polonez. En revanche, les éléments de carrosserie, plus rares, peuvent se révéler fort onéreux : optez pour une auto complète.

La Fiat 1500 Cabriolet étonne par sa douceur générale, tant celle du moteur que des trains roulants et des commandes.
La Fiat 1500 Cabriolet étonne par sa douceur générale, tant celle du moteur que des trains roulants et des commandes.

Sur la route

J’ai pu essayer le très beau cabriolet 1500 118H d’Alexis Tissier, président du Fiat Fan Club. Une auto exceptionnelle car elle n’a jamais été restaurée ! A bord, un siège simple mais confortable m’accueille. La présentation se veut élégante et soignée : le bon goût n’avait alors pas besoin de fioritures. Pas de compte-tours sur ce modèle de 1963, mais ce n’est pas gênant.

L'habitacle de la Fiat 1500 Cabriolet profite d'une bonne finition et d'une décoration chic mais pas clinquante.
L'habitacle de la Fiat 1500 Cabriolet profite d'une bonne finition et d'une décoration chic mais pas clinquante.

On profite d’une bonne position de conduite, et d’emblée, le moteur séduit. Très souple, il manifeste aussi une belle douceur et offre de bonnes reprises à mi-régime. On avance plus que dignement au volant de cette sexagénaire, qui ne raffole toutefois pas des hauts régimes. La boîte surprend par son maniement agréable (même si la première n’est pas synchronisée), tandis que la suspension filtre adroitement les petites inégalités. La direction se révélant par ailleurs légère, on est surpris par l’agrément de cette Fiat en conduite tranquille, car pas caractérielle pour un sou, douillette et prévenante. Parfaite pour flâner durant les beaux jours !

Une instrumentation simple, claire et très joliment dessinée pour cette Fiat 1500 de 1964. En 1965, un compte-tours sera installé.
Une instrumentation simple, claire et très joliment dessinée pour cette Fiat 1500 de 1964. En 1965, un compte-tours sera installé.

Surtout qu’on est bien isolé des remous, capote baissée. Evidemment, le freinage est vraiment faiblard, tandis que sur les grosses aspérités, l’essieu rigide se manifeste, mais la tenue de route, sur sol sec du moins, se révèle très saine. Quant à la consommation, elle tourne autour de 9 l/100 km.

 

L’alternative youngtimer

Pininfarina Spider Europa (1982 – 1985)

La toute dernière évolution de la 124 Spider, ici en 1982, ne se badge plus Fiat mais Pininfarina. Notez les rétroviseurs fixé sur les déflecteurs et non plus le panneau de porte.
La toute dernière évolution de la 124 Spider, ici en 1982, ne se badge plus Fiat mais Pininfarina. Notez les rétroviseurs fixé sur les déflecteurs et non plus le panneau de porte.

Alors que la Fiat 124 Spider a quitté le marché français en 1975, elle a continué aux USA où elle a continué d’évoluer. En 1981, le géant italien en cède les droits à Pininfarina, qui la produisait. Le carrossier-constructeur la ramène en Europe dès 1982, dans une variante nettement modernisée. Si elle conserve les gros pare-chocs US, qui lui vont plutôt bien, elle profite d’un tableau de bord actualisé, et d'un équipement enrichi.

Sous le capot, le 2,0 l double arbre Lampredi se dote d’une injection électronique mais s’en tient à 105 ch. De quoi pointer à 180 km/h, tout de même. A l’été 1983, une version à compresseur, la Volumex, est proposée qui, forte de 135 ch, frôle les 190 km/h. La production s’arrête en 1985, près de 8 000 de ces Spider codés DS étant sortis des chaînes. A partir de 18 000 €.

Un discret logo sur les ailes avant de la Fiat 1500 Cabriolet rappelle qui est l'auteur de ses lignes : Pinin Farina, renommé Pinifarina en 1961.
Un discret logo sur les ailes avant de la Fiat 1500 Cabriolet rappelle qui est l'auteur de ses lignes : Pinin Farina, renommé Pinifarina en 1961.

Fiat 1500 Cabriolet (1963), la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 481 cm3
  • Alimentation : carburateur double corps
  • Suspension : bras superposés, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu rigide, ressorts à lames (AR).
  • Transmission : boîte 4 manuelle, roues arrière motrices
  • Puissance : 72 ch à 5 200 tr/min
  • Couple : 106 Nm à 3 200 tr/min
  • Poids : 1 020 kg
  • Vitesse maxi : 160 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : env. 14 secondes

 

> Pour trouver des annonces de Fiat 1500, rendez-vous sur le site de La Centrale.

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