Essai - Volkswagen Crafter 2017 : simply the best
Après le Transporter, le Caddy et l’Amarok, le Crafter finalise le renouvellement total de la gamme de Volkswagen Véhicules Utilitaires. Et ce dernier n’est pas le moins important car désormais le fourgon allemand n’est plus jumelé au Mercedes Sprinter et vole donc de ses propres ailes. Un nouveau statut qui engendre de nombreux changements.
D’après les dires des dirigeants de Volkswagen, la séparation avec Mercedes ne pourra être que bénéfique. Plusieurs points sont ainsi développés. La conception du nouveau Crafter résulte uniquement du savoir-faire de ses propres ingénieurs. Aucun compromis n’a dû être fait. Le volume de production ne sera désormais dicté par personne d’autre et surtout entièrement dévolu à un seul fourgon et non deux. Enfin, dernier bienfait de cette rupture, le réseau commercial VW pourra davantage séduire une clientèle exigeante qui penchait plutôt vers le Sprinter, en France.
Des arguments justes mais qui se payent au prix fort. Pour obtenir sa liberté, le constructeur de Wolfsburg a investi environ 800 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle usine implantée à Wrzesnia en Pologne. La capacité de production sera de 100 000 véhicules par an contre 50 000 pour l’ancienne génération dans le monde entier. La pression s’apprête donc à retomber sur les épaules des commerciaux. La France, par exemple, a reçu comme consigne de vendre 6000 Crafter à partir de 2018, première année pleine, soit le double de ce qui se vend aujourd’hui !
Une gamme novatrice entièrement remaniée
Pour répondre à ces objectifs élevés, Volkswagen n’a pas fait dans la demi-mesure en offrant une gamme particulièrement large. Désormais, la nouvelle génération du Crafter est disponible en propulsion, traction et quatre roues motrices sous l’appellation 4-Motion. Grâce à ces différentes transmissions, chaque client devrait être comblé. Pour rappel et de façon schématique, un fourgon typé traction s’adresse plutôt à des professionnels n’ayant pas besoin d’un PTAC (poids total autorisé en charge) élevé. A l’inverse, la version propulsion comble les artisans qui effectuent des transports exigeants et lourds. En outre, le diamètre de braquage est plus étroit ce qui facilite les manœuvres. La transmission intégrale optimise la sécurité sur routes glissantes et permet surtout à des artisans du BTP ou des bûcherons d’accéder à leurs chantiers en toute aisance.
Concernant la répartition, Philippe Jourdain, responsable des produits de la marque, nous a confié que 80 % des ventes seront constituées par les Crafter traction. Signalons enfin la dernière nouveauté technique montée sur le Crafter : la boîte automatique à 8 rapports (indisponible sur 4Motion). Largement démocratisée parmi les véhicules particuliers, cet élément n’a pas encore bouleversé les habitudes des professionnels mais cette boîte deviendra très vite incontournable. Toutefois pour le moment, Volkswagen France estime que cette nouveauté ne représentera que 15 % du mix avant d’augmenter progressivement. Les progrès technologiques (capacité à encaisser le PTAC, fiabilité, etc) et l’agrément de conduite vont en effet dans ce sens.
Sous le capot, Volkswagen a implanté ses blocs diesels déclinés en différentes puissances suivant les transmissions. Ainsi, les tractions disposent des 2.0 TDI de 102, 140 et 177 ch (BiTDI). Les propulsions bénéficient des versions 122 et 177 ch (uniquement en roues jumelées) ainsi que 140 ch. Les fourgons à transmission intégrale sont motorisés par les 140 et 177 ch. Enfin pour conclure ce chapitre, le fourgon est disponible avec différentes dimensions et configurations. Et sur ce point, Volkswagen s’est permis une petite fantaisie. Dans le lexique des véhicules utilitaires légers (VUL), les longueurs sont nommées L1, L2, L3 et les hauteurs H1, H2, H3, H4. Or sur le Crafter, pas de L1 ni de L2. Devant notre perplexité, les ingénieurs nous ont expliqué que ces dernières étaient réservées au Transporter afin d’harmoniser la gamme. Le L3 sur le Crafter correspond donc à un L1 chez Renault, Opel ou Mercedes. Les professionnels ne devront donc pas être surpris de voir une gamme fourgon constituée de L3H2 (10 m3), L3H3 (11,3), L4H3 (14,3), L4H4 (15,8), L5H3 (16,2) et L5H4 (18). La longueur de chargement dans la cellule de cargaison peut s’étirer jusqu’à 4m86. La marchandise peut être arrimée grâce à la présence d’anneaux implantés au sol. Les ouvrants autorisent le chargement d’europalettes. L’accès, enfin, est facilité par un seuil de chargement assez bas et des poignées installées au niveau des portes arrière et de la porte latérale coulissante.
Aux côtés des fourgons, le Crafter est aussi disponible en L3 simple cabine ou double cabine, L4 simple cabine ou double cabine et L5 simple cabine. La longueur de chargement maximale dans la benne est affichée à 4m70.
Un rapprochement vers le VP
Contrairement à l’ancienne génération, le nouveau Crafter affiche clairement son appartenance à Volkswagen avec une calandre typique à bandes. Un rapprochement qui fait dire à certains que le Crafter n’est en fait qu’un gros Transporter et perd son identité précédente très tranchée. Mais Volkswagen n’en a cure et souligne même que cette calandre permet d’assimiler les VU aux VP (véhicules particuliers) et donc d’appartenir à une grande et belle famille unie.
Une stratégie marketing qui se défend et qui prend réellement corps en entrant l’habitacle. Le fourgon allemand prend plusieurs longueurs d’avance face à la concurrence. Les ingénieurs sont en effet parvenus à concilier les indispensables aspects pratiques de l’utilitaire et une ambiance presque chaleureuse. Ainsi, la finition Trendline, dont nous disposions pour l’essai, offrait une large capucine afin d’avoir un rangement très pratique même s’il se trouve un peu haut. Dans les portes, de larges bacs permettent de placer une bouteille d’eau 1,5 l… malheureusement inaccessible porte fermée ! Boire ou conduire, il faut choisir. Le tableau de bord dispose sur le dessus d’emplacement assez profond pour ranger des dossiers. Bref, peu de critiques sur le thème du rangement car la boîte à gants est aussi verrouillable.
Concernant le volant, les louanges sont aussi au rendez-vous. Son petit diamètre et sa position moins horizontale que la concurrence sont très agréables. Plusieurs boutons offrent différentes fonctionnalités (radio, téléphone, menu, etc.) comme dans une Golf ou une Passat. Même constat pour les systèmes de navigation tirés des modèles VP. Mais attention, ces prestations sont largement revues à la baisse voire absentes en entrée de gamme.
Chiffres clés *
- Longueur : 7,38 m
- Largeur : 2,04 m
- Hauteur : NC
- Nombre de places : NC
- Volume du coffre : NC / 18000 l
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Diesel
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Date de commercialisation du modèle : Avril 2017
* A titre d'exemple pour la version II 2.0 TDI 140 TRENDLINE L3H3.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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